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CRITIQUES DE CONCERTS |
09 décembre 2024 |
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RĂ©cital du pianiste VĂkingur Ă“lafsson au festival de La Roque-d’AnthĂ©ron 2022.
La Roque 2022 (2) :
Mozart éclairé
Avec un programme strictement identique Ă son album Mozart & Contemporaries, VĂkingur Ă“lafsson livre Ă la Roque-d’AnthĂ©ron un rĂ©cital raffinĂ© marquĂ© par la clartĂ© et l’agilitĂ© du jeu, qui regroupe pendant près de deux heures de nombreuses Ĺ“uvres de Mozart et de compositeurs plus rares comme Galuppi, Cimarosa ou Carl Philipp Emanuel Bach.
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On sait que l’artiste islandais VĂkingur Ă“lafsson est exigeant et en effet, une annonce dès le dĂ©but du concert demande Ă ne pas applaudir entre les pièces, sauf en fin de première partie, puisque malgrĂ© une Ă©dition encore sans entracte pour les concerts de la Roque-d’AnthĂ©ron, le pianiste a imposĂ© quinze minutes de pause pour entrecouper son rĂ©cital.
L’annonce achevée, Ólafsson entre à l’Auditorium du Parc, en chemise aussi blanche que les panneaux d’arrière-scène, pour se lancer dans plus de cinquante minutes de musique sans interruption, cette première partie juste marquée par les bruits encore vigoureux des cigales et grillons, gage comme les jours précédents d’un été particulièrement caniculaire.
Avec un ordre strictement identique à celui de l’album paru en 2021 chez Deutsche Grammophon, le pianiste aborde de son style clair et très agile l’Andante spiritoso extrait de la Sonate n° 9 de Galuppi, avant le Rondo en fa majeur KV 494 de Mozart, accolé à celui extrêmement ductile en ré mineur Wq 61/4 de Carl Philipp Emanuel Bach. Puis l’arrangement pour piano de la Sonate n° 42 en ré mineur de Cimarosa ramène à davantage de calme, de même que la Fantaisie en ré mineur de Mozart, tout aussi contemplative.
D’un tel jeu, jamais exagéré et toujours limité à la plus stricte expression, se pose la question du style, car si celui-ci se veut résolument moderne et ne lorgne jamais vers les enseignements baroques, pour bien plus faire ressortir le caractère déjà romantique des ouvrages de cette période classique, le fait de dérouler les œuvres sur le Steinway comme on avance pour un track listing d’album tend plus à les englober dans une même unité stylistique, qu’à en faire ressortir l’identité de chaque compositeur.
Malgré cette réserve, certaines pièces touchent véritablement, à l’instar de la fantaisie précitée, ou encore des sonates données complètes, comme la n° 47 Hob XVI.32 de Haydn ou encore la n° 16 KV 545 de Mozart, qui clôt la première partie. Passée la pause, le concert reprend dans l’évanescent avec la transcription de l’Adagio du Quintette à cordes n° 3 de Mozart par Ólafsson lui-même, puis se développe avec la Sonate n° 14 en ut mineur et l’Adagio en si mineur, avec pour seule incursion d’un autre compositeur, le cristallin Larghetto tiré de la Sonate n° 34 en ut mineur de Galuppi.
Achevé par la transcription de Liszt de l’Ave verum, ce long récital qui n’appelait pas de bis en regard de la dernière œuvre du programme en trouve pourtant deux. Un premier, la Sonate pour orgue n° 4 de Bach, offerte pour l’anniversaire du maître des lieux, René Martin ; et un second, Le Rappel des oiseaux de Rameau, lancé à la cantonade alors que le public n’a pas fini d’applaudir et commence déjà à quitter les gradins.
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Auditorium du Parc, La Roque-d'Anthéron Le 02/08/2022 Vincent GUILLEMIN |
| RĂ©cital du pianiste VĂkingur Ă“lafsson au festival de La Roque-d’AnthĂ©ron 2022. | Baldassare Galuppi (1706-1785)
Sonate n° 9 en fa mineur (Andante spiritoso)
Sonate n° 34 en ut mineur (Larghetto)
Joseph Haydn (1732-1809)
Sonate n° 47 en si mineur Hob.XVI.32
Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Rondo en ré mineur Wq 61/4
Domenico Cimarosa (1749-1801)
Sonate n° 42 en ré mineur
Sonate n° 55 en la mineur (arr. Ólafsson)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Rondo en fa majeur KV 494
Fantaisie en ré mineur KV 397
Rondo en ré majeur KV 485
Petite Gigue en sol majeur KV 574
Adagio en si mineur KV 540
Sonate n° 14 en ut mineur KV 457
Sonate n° 16 en ut majeur KV 545
Quintette à cordes n° 3 en sol mineur KV 516 (Adagio) (arr. Ólafsson)
Ave verum corpus KV 618 (arr. Liszt)
VĂkingur Ă“lafsson, piano | |
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