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CRITIQUES DE CONCERTS 26 avril 2024

Nouvelle production du Triptyque de Puccini dans une mise en scène de Christoph Loy et sous la direction de Franz Welser-Möst au festival de Salzbourg 2022.

Salzbourg 2022 (2) :
Sortie de Purgatoire

© Monika Rittershaus

À Salzbourg, Puccini commence à sortir du purgatoire dans lequel il était enfermé depuis les débuts du festival il y a un siècle. Pour son entrée au répertoire, ce Trittico est une ode à la modernité du compositeur italien, davantage grâce à un Philharmonique de Vienne éblouissant qu’à une distribution seulement honnête ou un spectacle efficace sans être inoubliable.
 

GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
Le 09/08/2022
Yannick MILLON
 



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  • Longtemps Puccini n’a pas eu droit de citĂ© dans la ville de Mozart. Salzbourg a attendu 1989 pour mettre un de ses opĂ©ras (Tosca) Ă  l’affiche, avant une Turandot et une Bohème très espacĂ©es. Le nouvel intendant du festival, Markus Hinterhäuser, semble vouloir rĂ©habiliter le compositeur de Lucques, avec dĂ©jĂ  une Tosca gentiment transposĂ©e dans l’univers du Parrain en 2021, puis l’entrĂ©e au rĂ©pertoire du Triptyque cet Ă©tĂ©.

    Pour l’occasion, Christof Loy, qui a si souvent dynamité la dramaturgie des ouvrages, a conçu son spectacle le plus sage et efficace à la fois, sa seule licence restant ici d’inverser l’ordre des trois opéras pour suivre l’idée d’une trilogie Enfer-Purgatoire-Paradis qui nécessitait de commencer par Gianni Schicchi, de poursuivre avec Il Tabarro et de conclure sur Suor Angelica. Comment résister à Dante ?

    Dans une vaste chambre presque vide, les proches de Buoso s’empiffrent de pasta en chouinant, et les jeunes amoureux Lauretta et Rinuccio finissent par batifoler dans le lit du défunt. Les quais et même la péniche du Tabarro sont présents sur scène, où tout au plus quelques danseurs sont intégrés à l’action. Suor Angelica reste aussi d’une étonnante fidélité au texte. Seule la métamorphose finale de la fautive qui retourne à la vie séculière en robe noire et talons, cigarette au bec, tranche avec la tradition.

    La distribution ne donne pourtant pas le frisson. On aura cherché en vain toute la soirée la lumière de vraies voix transalpines, très largement absente d’un plateau davantage tourné vers l’Est de l’Europe. Nouvelle coqueluche de Salzbourg, Asmik Grigorian, dont les moyens avaient stupéfait en Salomé, s’est vue confier les trois principaux emplois féminins, pratique toujours risquée au vu de typologies vocales très différenciées.

    Sans surprise, c’est en Giorgetta qu’elle brûle le plus les planches, face au Luigi ardent de Joshua Guerrero et au Michele ronchon de Roman Burdenko. En Suor Angelica, elle déploie également son troisième registre en béton face à la Zia Principessa impériale en scène mais vocalement bien usée de Karita Mattila. C’est en Lauretta que son format dramatique coince le plus. Gianni Schicchi ouvrant la soirée, la soprano lituanienne est cueillie à froid par O mio Babbino caro. Son papounet est tenu par un Misha Kiria roublard, et son amoureux par un Alexeï Neklyudov insuffisant de projection.

    La production restera surtout dans les mémoires pour la prestation du Philharmonique de Vienne, prodigieux d’un bout à l’autre de la soirée, conduit par un Franz Welser-Möst vif, évitant tout pathos, attentif à la couleur et à la plasticité de la pâte orchestrale, entre nuances infinitésimales – Debussy et Respighi semblent s’inviter à la fête –, soli instrumentaux à tomber à la renverse – les cordes dans Suor Angelica, les bois qui gazouillent partout – et vrais moments de drame – la fin du Tabarro et sa percussion déchaînée.




    GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
    Le 09/08/2022
    Yannick MILLON

    Nouvelle production du Triptyque de Puccini dans une mise en scène de Christoph Loy et sous la direction de Franz Welser-Möst au festival de Salzbourg 2022.
    Giacomo Puccini (1858-1924)
    Il Trittico, trois opéras en un acte (1918)

    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    Wiener Philharmoniker
    direction : Franz Welser-Möst
    mise en scène : Christof Loy
    décors : Etienne Pluss
    costumes : Barbara Drosihn
    Ă©clairages : Fabrice Kebour
    préparation des chœurs : Jörn Hinnerk Andresen

    Avec :
    Gianni Schicchi
    Misha Kiria (Gianni Schicchi), Asmik Grigorian (Lauretta), Enkelejda Shkosa (Zita), Alexeï Neklyudov (Rinuccio), Dean Power (Gherard), Lavinia Bini (Nella), Jakob Hauser (Gherardino), Manel Esteve Madrid (Betto di Signa), Scott Wilde (Simone), Iurii Samoïlov (Marco), Caterina Piva (La Ciesca), Matteo Peirone (Maestro Spinelloccio), Mikolaj Trabka (Ser Amantio di Nicolao), Alekseï Kulagin (Pinellino), Liam James Karai (Guccio), Leopold Böhm (Buoso Donati).

    Il Tabarro
    Roman Burdenko (Michele), Asmik Grigorian (Giorgetta), Joshua Guerrero (Luigi), Andrea Giovannini (Il Tinca), Scott Wilde (Il Talpa), Enkelejda Shkosa (La Frugola), Dean Power (Il venditore di canzonette / Un amante), Martina Russomanno (Un’ amante), Djiane Kos, Irena Krsteska, Wilma Maller, Irina Peroš, Katarina Porubanová, Anna Yasiutina (Midinette).

    Suor Angelica
    Asmik Grigorian (Suor Angelica), Karita Mattila (La Zia Principessa), Hannah Schwarz (La Badessa), Enkelejda Shkosa (La Suora Zelatrice), Caterina Piva (La Maestra delle Novizie), Giulia Semenzato (Suora Genovieffa), Martina Russomanno (Suora Osmina), Daryl Freedman (Suora Dolcina), Juliette Mars (La Suora Infermiera), Lavinia Bini, Alma Neuhaus (Due Cercatrici), Amira Elmadfa (Novizia), Svenja Kallweit, Anna Yasiutina (Due Converse), Jonathan Ehrenreich (Il Figlio), Djana Kos, Mari Nakayama, Irina Peroš (solistes du chœur).

     


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