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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Nouvelle production de Crépuscule des dieux de Wagner dans une mise en scène de Valentin Schwarz et sous la direction de Cornelius Meister au festival de Bayreuth 2022.

Ring Bayreuth 2022 (4) :
Morne plaine

© Enrico Nawrath / Bayreuther Festspiele

La mise en scène de Valentin Schwarz échoue à trouver une ligne qui fasse tenir convenablement le Crépuscule des dieux. Ni le plateau ni la direction en demi-teinte de Cornelius Meister ne parviendront à sauver la soirée des huées, auxquelles Iréne Theorin, Brünnhilde pour le moins problématique, répondra par un doigt d’honneur.
 

Festspielhaus, Bayreuth
Le 30/08/2022
David VERDIER
 



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  • Le Ring de Bayreuth 2022 se termine sur des huĂ©es saluant la plus faible des quatre soirĂ©es, tant sur le plan scĂ©nique que vocal. Le metteur en scène Valentin Schwarz fait faux bond aux saluts, laissant aux chanteurs le soin de recueillir le mĂ©contentement de la salle. L’Autrichien de 33 ans ne trouve jamais le fil qui lui permettrait de relier les trop nombreuses idĂ©es de son CrĂ©puscule, laissant le spectateur circonspect face Ă  une approche d'oĂą Ă©merge le maigre concept d'une sociĂ©tĂ© qui pĂ©riclite Ă©conomiquement, moralement et Ă©cologiquement.

    Brünnhilde et Siegfried sont désormais parents, d’où une petite fille qui accompagne sa mère jusque dans son immolation. Les Nornes rôdent autour de l'enfant comme des spectres, préfigurant le divorce des parents. Les Gibichungen ne valent pas mieux, horde de parvenus parfaitement imbéciles. Hagen doit accomplir le meurtre pour lequel il a été programmé, et s’y prépare en tapant avec des gants de boxe dans un sac de sable, face à Alberich en coach sportif.

    On touche le fond au troisième acte, qui se tient dans une immense piscine vide. Siegfried pêche dans une flaque d'eau sale, maigre relique du Rhin tari. L'immolation de Brünnhilde commence comme Turandot et se termine en Salomé jouant avec la tête tranchée de Grane, fidèle serviteur qu’on a cru bon d’attribuer à un pauvre figurant.

    Vocalement, on est assez loin du compte, malgré l'Alberich très nuancé d’Olafur Sigurdarson qui ne se vautre jamais dans l’histrionisme. La Waltraute de Christa Mayer mérite également des éloges et confirme les bonnes impressions de sa Fricka. Déception en revanche pour le Siegfried de Stephen Gould, incapable de donner aux aigus une précision et un tranchant qui auraient pu faire briller une lueur d'espoir. La Brünnhilde d’Irène Theorin ne mérite certes pas ses huées mais le souvenir de ses apparitions marquantes sur la Colline semble bien loin. La projection est émoussée et les aigus restent métalliques et laborieux.

    Autre vétéran en retrait, le Hagen d'Albert Dohmen, qui n'atteint pas le niveau de ses Wotan et Alberich des productions précédentes. Ni le Gunther de Michael Kupfer-Radecky ni la Gutrune d'Elisabeth Teige ne passent la rampe. La somptueuse présence d'Okka von der Damerau et Stephanie Müther sauve de la dérive les trois Nornes, dépareillées par les trémulations du vibrato de Kelly God. Les trois Filles du Rhin coulent corps et bien, avec une Woglinde étriquée et une Floßhilde impossible. Préparé par le fidèle Eberhard Friedrich, le chœur ne force pas son talent dans l’unique scène de foule du Ring.

    En fosse, Cornelius Meister opte souvent pour une lecture sans angles vifs, globalisant les accents et les lignes et surtout jouant la sécurité là où l'oreille exigerait davantage d'urgence et de prise de risque. Cette belle autoroute sonore échoue à séduire et rend sensible à un incoercible sentiment paradoxal de longueur et d'ennui.




    Festspielhaus, Bayreuth
    Le 30/08/2022
    David VERDIER

    Nouvelle production de Crépuscule des dieux de Wagner dans une mise en scène de Valentin Schwarz et sous la direction de Cornelius Meister au festival de Bayreuth 2022.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Götterdämmerung, troisième journée du festival scénique Der Ring des Nibelungen (1876)
    Livret du compositeur

    Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele
    direction : Cornelius Meister
    mise en scène : Valentin Schwarz
    décors : Andrea Cozzi
    costumes : Andy Besuch
    Ă©clairages : Reinhard Traub
    préparation des chœurs : Eberhard Friedrich

    Avec :
    Stephen Gould (Siegfried), Michael Kupfer-Radecky (GĂĽnther), Olafur Sigurdarson (Alberich), Albert Dohmen (Hagen), Irene Theorin (BrĂĽnnhilde), Elisabeth Teige (Gutrune), Christa Mayer (Waltraute), Okka von der Damerau (1.Norn), Stephanie MĂĽther (2.Norn), Kelly God (3.Norn), Lea-ann Dunbar (Woglinde), Stephanie Houtzeel (Wellgunde), Katie Stevenson (FloĂźhilde).

     


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