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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.

Par Toutatis !
© Thomas Deschamps

Rentrée réussie pour l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. Le programme choisi, incroyablement ambitieux et exigeant, pousse les musiciens à ne pas se ménager et les auditeurs à ressentir certaines correspondances entre les œuvres. À ce jeu idéal, la première partie avec Saariaho, Strauss et López Bellido gagne tous les suffrages.
 

Philharmonie, Paris
Le 08/09/2022
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Toutatis prĂ©side Ă  la rentrĂ©e de l’Orchestre de Paris. PlutĂ´t que proprement du dieu celte, il s’agit de l’astĂ©roĂŻde 4179 dĂ©couvert en 1989. Kaija Saariaho l’a choisi en rĂ©ponse Ă  une commande passĂ©e par Simon Rattle pour venir en regard des Planètes de Holst. Le fait qu’il ne tourne pas autour d’un seul axe mais autour de deux selon un effet gyroscopique a manifestement inspirĂ© la compositrice finlandaise.

    Utilisant un large orchestre, sa pièce fait effectivement l’effet d’une masse mouvante, traversée de tensions contraires et d’explosions internes. Cinq minutes fascinantes de musique qui passent trop vite et auxquelles le chef Klaus Mäkelä enchaîne sans aucune pause Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss. On lui pardonnera ce petit maniérisme ainsi qu’une Introduction un rien crispée tant les huit épisodes suivants sont servis avec succès.

    Tout en caractérisant et animant au maximum les différentes sections, Mäkelä respecte le classicisme d’une orchestration dont il expose toute la clarté. L’ambitus dynamique est exceptionnel mais l’expression n'est jamais lourde. Avec le Chant du voyageur de le nuit, la polyphonie du quatuor à cordes touche au sublime et les derniers accords ressortent de la magie instrumentale.

    Le Péruvien Jimmy López Bellido a suivi une part de sa formation en Finlande. Il y a rencontré notre chef d’orchestre et y a trouvé la source d’inspiration de son poème symphonique sur l’une des figures du Kalevala, Aino. Sa musique est immédiate, linéaire, peut-être un peu séquentielle, pleine de réminiscences. Son orchestration fait montre d’un artisanat de grande qualité qui est servi avec éclat par les différents pupitres de l’orchestre. Après cette riche première partie, le programme du concert ne cède pas un iota d’exigence.

    A Linea de Pascal Dusapin explore une ligne impossible, celle de l’unisson de tous les instruments de l’orchestre. En regard des mouvements contraires de Toutatis, de la linéarité de Strauss et de López Bellido, la masse orchestrale sonne plus statique malgré son intention astucieuse. On retrouve les traits habituels du métier solide du compositeur français, notamment un traitement par nappes sonores variables. Finalement, ce caractère massif se retrouve aussi dans l’interprétation du Poème de l’extase qui clôt le concert. Mäkelä semble déborder de sensualité et multiplie à l’envi les contrechants voluptueux dans ce sens mais l’élévation attendue n’aura pas lieu cette fois-ci.




    Philharmonie, Paris
    Le 08/09/2022
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.
    Kaija Saariaho (*1952)
    Asteroid 4179: Toutatis (2005)
    Richard Strauss (1864-1949)
    Also sprach Zarathustra (1896)
    Jimmy LĂłpez Bellido (*1978)
    Aino (2022)
    Pascal Dusapin (*1955)
    A Linea (2021-2022)
    Alexandre Scriabine (1872-1915)
    Poème de l’extase (1905-1908)
    Orchestre de Paris
    direction : Klaus Mäkelä

     


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