altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2024

Nouvelle production de Si j’étais roi d’Adam dans une mise en scène de Marc Adam sous la direction de Robert Tuohy à l’Opéra de Toulon.

Perle d’orientalisme
© Jean-Michel Elophe

Sans autre théâtre coproducteur, l’Opéra de Toulon remet à l’honneur le rare opéra-comique français d’Adolphe Adam Si j’étais roi, ouvrage léger porté par une mise en scène efficace de Marc Adam et une belle équipe musicale, dont se démarque la Néméa d’Armelle Khourdoïan, ainsi que la direction fluide de Robert Tuohy.
 

Opéra, Toulon
Le 18/11/2022
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Vision persistante

  • Messiaen en antichambre

  • Pastorale nordique

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Parmi les quelque quatre-vingts opĂ©ras d’Adolphe Adam, dont une large majoritĂ© d’opĂ©ras-comiques, Si j’étais roi fait partie des derniers, Ă©crit en 1852 Ă  la fin de la vie d’un compositeur aujourd’hui passĂ© Ă  la postĂ©ritĂ© pour un seul ballet, Giselle. Remis Ă  l’honneur Ă  l’OpĂ©ra de Toulon, dont on peut louer ce pari osĂ© sans coproducteur ni apport du Palazzetto Bru Zane, l’opĂ©ra ravit par son orientalisme fantasmĂ© du XIXe siècle, oĂą Brahma est citĂ© Ă  foison.

    En trois actes et un peu plus de deux heures, l’ouvrage utilise des images d’Orient pour créer une classique histoire d’amour, dans un lieu indéfini aux relents d’hindouisme, à l’instar de ceux qui attireront par la suite Meyerbeer pour Vasco de Gama, ou Delibes pour Lakmé. L’opéra conte l’histoire du pécheur Zéphoris, épris de la princesse Néméa qu’il a sauvée des eaux, mis à mal dans son amour par le méchant prince Kadoor, tous sous le regard joueur du roi Moussol.

    Bien construite, notamment pour mettre en valeur les moments comiques, la mise en scène de Marc Adam intègre l’ouvrage dans une peinture orientaliste de l’époque de composition, représentant un port et ses bateaux à voiles, projetée sur un écran transparent joliment mouvant grâce aux décors et à des vidéos. Les costumes différencient ceux, classiques, de la foule et des nobles, et celui, moderne, de Zéphoris, ici agent d’entretien de musée qui intègre le temps d’un rêve le tableau face à lui, sur lequel il peint l’expression Si j’étais roi, prévue pour être inscrite d’après le livret sur le sable à la fin du I.

    Sous le geste fluide et énergique pour joliment développer les couleurs de la fosse, avec des équilibres bien gérés jusqu’aux beaux soli de harpe ou de violoncelle, le chef Robert Tuoly s’accorde toujours au plateau, porté par la Néméa aux aigus projetés hauts d’Armelle Khourdoïan. Son amant et futur mari Zéphoris trouve le style comique de Stefan Cifolelli, juste un peu court en souffle en fin de phrase, là où le Piféar de Valentin Thill convainc dès son superbe air d’entrée, qui n’est pas sans rappeler celui du pêcheur Ruodi du Guillaume Tell de Rossini.

    Jean-Kristof Bouton apporte ses graves chauds au Roi Moussol, avec lequel il joue à donner sa place le temps d’une journée à Zéphoris, dont il apprend les méfaits de Kadoor, amoureux détesté de Néméa, scéniquement et vocalement bien stimulé par le malveillant baryton Nabil Suliman. Eleonora Deveze pour Zélide et Mikhael Piccone complètent avec justesse une distribution accompagnée de petits rôles, tenus par les chanteurs d’un Chœur de l’Opéra de Toulon toujours en voix lorsqu’il doit chanter groupé.

    Au sortir de cet ouvrage léger, on se prête à rêver que d’autres maisons puissent reprendre cette production, ou faire redécouvrir d’autres partitions d’un compositeur particulièrement prolifique.




    Opéra, Toulon
    Le 18/11/2022
    Vincent GUILLEMIN

    Nouvelle production de Si j’étais roi d’Adam dans une mise en scène de Marc Adam sous la direction de Robert Tuohy à l’Opéra de Toulon.
    Adolphe Adam (1803-1856)
    Si j’étais roi, opéra-comique en trois actes (1852)
    Livret d’Adolphe Ennery et Jules-Henri Brésil
    Choeur et Orchestre de l’Opéra de Toulon
    direction : Robert Tuoly
    mise en scène : Marc Adam
    décors : Roy Spahn
    costumes : Magali Gerberon
    éclairages : Hervé Gary
    vidéos : Paulo Correia
    préparation des chœurs : Christophe Bernollin

    Avec :
    Armelle Khourdoïan (Néméa), Eleonora Deveze (Zélide), Stefan Cifolelli (Zéphoris), Jean-Kristof Bouton (Moussol), Nabil Suliman (Kadoor), Valentin Thill (Piféar), Mikhael Piccone (Zizel), Jean Delobel (L’esclave), Frédéric Jean (Atar), Jean-François Verdoux (L’Adigar), Didier Siccardi (Le médecin), Patrick Sabatier (La voix).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com