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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä avec le concours de la soprano Mari Eriksmoen et de l’alto Wiebke Lehmkuhl à la Philharmonie de Paris.

Le jouisseur
© Thomas Deschamps

Après la joie d’entendre la créativité insouciante de Betsy Jolas dans Latest, la Symphonie Résurrection de Gustav Mahler donnée par Klaus Mäkelä et son fantastique orchestre emmène au pays des délices plus que dans les tourments d’une renaissance douloureuse. Une soirée marquée par la magnificence du jeu orchestral et choral des forces parisiennes.
 

Philharmonie, Paris
Le 01/12/2022
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Selon ce qui devient une heureuse habitude, le concert de l’Orchestre de Paris dirigĂ© par son directeur musical dĂ©bute par une pièce contemporaine. Une crĂ©ation en l’occurrence, celle de la dernière pièce Ă©crite par la compositrice Betsy Jolas dont le titre, Latest, pourrait paraĂ®tre opportun si l’active nonagĂ©naire ne s’était pas dĂ©jĂ  lancĂ©e dans l’écriture d’une nouvelle pièce commandĂ©e par Simon Rattle !

    En attendant cet opus supplémentaire, voici donc quinze minutes où Jolas joue d’un orchestre aux percussions renforcées dont les pupitres se répondent et se mélangent dans un esprit de variations libres. Klaus Mäkelä et son orchestre trouvent le ton juste, presque désinvolte de cette musique qui s’achève sur un « oh ! » interjeté d’une seule voix par l’ensemble des musiciens. L’insouciance fait place à la concentration pour la seconde partie de soirée avec la Symphonie n° 2 de Gustav Mahler.

    Le courant largement dominant dans les interprétations actuelles des œuvres du compositeur autrichien peut se caractériser par une extrême brillance parfois au détriment des affects de cette musique. La réalisation présentée ce soir ne déroge nullement à ce constat, bien au contraire. L’éclat de cette vision de la symphonie est immédiat et d’une telle irradiance qu’on en vient à se demander au dernier mouvement s’il est vraiment nécessaire de réveiller les morts ! Mäkelä cultive dès l’Allegro maestoso initial un hédonisme sonore servi par un Orchestre de Paris en état de grâce. Car ce concert restera dans les annales de l’orchestre pour son fini exemplaire.

    Les attaques des cordes agrippent les phrases initiales sans jamais les lâcher comme un félin sur la gorge de sa proie. Les percussions concilient puissance et netteté. Tout s’organise dans une balance générale d’un équilibre idéal qui montre une connaissance intime de l’acoustique de la salle. Tout devrait conduire à une marche funèbre désolée mais on ressent beaucoup plus de jouissance que de désespoir. L’Andante moderato sonne plus idyllique que jamais tandis que le Scherzo émerveille par ses incessants rebonds ironiques.

    La voix d’alto et le sens des mots de Wiebke Lehmkuhl apportent toute la gravitĂ© nĂ©cessaire Ă  l’Urlicht. Le dĂ©but du Finale voit le retour de notre perception ambivalente, faite d’admiration devant l’articulation extraordinaire de l’orchestre et de distance face Ă  un paysage sonore d’une beautĂ© telle qu’il n’est peut-ĂŞtre pas indispensable de « mourir pour vivre Â». Laissons lĂ  notre incrĂ©dulitĂ© musicale et savourons pleinement la plĂ©nitude de timbres des chĹ“urs de l’Orchestre de Paris qui eux-aussi donnent une soirĂ©e anthologique.

    Le duo entre Wiebke Lehmkuhl et la soprano Mari Eriksmoen atteint une sensualité inaccoutumée. Et tout finit dans une apothéose à la dynamique orgasmique.




    Philharmonie, Paris
    Le 01/12/2022
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä avec le concours de la soprano Mari Eriksmoen et de l’alto Wiebke Lehmkuhl à la Philharmonie de Paris.
    Betsy Jolas (*1926)
    Latest (2021)
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Symphonie n° 2 en mineur « Auferstehung Â» (1888-1894)
    Mari Eriksmoen, soprano
    Wiebke Lehmkuhl, alto
    Chœurs de l’Orchestre de Paris
    Orchestre de Paris
    direction : Klaus Mäkelä

     


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