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CRITIQUES DE CONCERTS |
12 octobre 2024 |
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Second concert de l’Orchestre symphonique de Londres sous la direction de Simon Rattle, avec la participation de la violoniste Veronika Eberle à la Philharmonie de Paris.
A London Journey
Présents tout le week-end à Paris, le LSO et Simon Rattle donnent un second programme typique du directeur musical anglais, où le concerto de Beethoven interprété par la violoniste Veronika Eberle est entrecoupé de longues cadences de Jörg Widmann, avant un Stravinsky Journey décousu mais qui a pour avantage de mettre en valeur la mezzo Anna Lapkovskaïa.
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Bientôt sur le départ du LSO, Sir Simon Rattle semble avoir pour sa dernière saison pris un abonnement à la Philharmonie de Paris, où il était déjà présent en décembre avec Mitsuko Uchida. Le second concert de ce week-end de janvier cherche d’abord à mettre en avant une artiste protégée du chef, Veronika Eberle, avec laquelle il vient d’enregistrer le concerto de Beethoven. Cet après-midi, si l’œuvre permet d’encenser certains solistes de la formation britannique, dont son basson et son cor, difficile d’en dire autant de la violoniste.
L’Allegro ma non troppo, accompagné par une soixantaine d’instrumentistes, montre un soin à maintenir comme souvent maintenant l’œuvre du début XIXe dans des sonorités classiques, notamment aux timbales, tandis qu’Eberlé affiche d’abord une bonne maîtrise de son Stradivarius de 1693, sans pour autant réussir à décupler la partition comme peuvent le faire Daniel Lozakovich ou Julia Fischer ces dernières années. En fin de mouvement, la première cadence arrive, forçant le timbalier à passer sur instruments modernes et le premier contrebassiste à venir sur le devant de la scène.
Jörg Widmann propose à la soliste de jouer pendant plus de cinq minutes une partition hachée, dont la seule qualité est de récapituler les thèmes du mouvement, dans un style moderne incongru. Cette longue cadence n’est que la première, puisque chaque mouvement en intègrera une, aussi longue, la dernière avec un retour de la contrebasse, en plus du talon du chef pour trouver un style de folksong anglais, type d’ouvrage beaucoup traité par Beethoven. Après celle conclusive du Larghetto, la soliste déjà sur scène depuis plus de quarante-cinq minutes n’a plus de ferveur pour exalter le Rondo.
En seconde partie, Rattle reprend sa place au pupitre devant un orchestre pléthorique pour un Stravinsky Journey décousu, tant le chef veut y présenter toutes les facettes du compositeur, au risque de ne jamais réussir à créer d’unité pendant plus d’une heure de musique. Heureusement, les parties chantées (La Bergère extraite du Faune et la Bergère, Pribaoutki, Berceuses du chat) bénéficient de la voix colorée au russe parfait d’Anna Lapkovskaïa, en plus d’un LSO toujours sublime. Le Chant funèbre op. 5, retrouvé par chance en 2015 à Saint-Pétersbourg, en ressort également, ainsi que le cor le plus sublime du monde pour lancer la coda du Finale de L’Oiseau de feu offerte en bis.
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Philharmonie, Paris Le 15/01/2023 Vincent GUILLEMIN |
| Second concert de l’Orchestre symphonique de Londres sous la direction de Simon Rattle, avec la participation de la violoniste Veronika Eberle à la Philharmonie de Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour violon en ré majeur, op. 61
Cadences de Jörg Widmann
Veronika Eberle, violon
Igor Stravinski (1882-1971)
Stravinsky Journey
Agon (Pas de quatre, Quatre duos, Quatre trios)
Feu d’artifice
Le Faune et la Bergère (La Bergère)
Chant funèbre
Pribaoutki
Circus Polka
Berceuses du chat
Quatre Ă©tudes pour orchestre (Madrid)
Suite n° 1 & 2 pour petit orchestre (extraits)
Anna Lapkovskaja, mezzo-soprano
London Symphony Orchestra
direction : Simon Rattle | |
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