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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Concert de l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome sous la direction d’Antonio Pappano avec le concours du pianiste Víkingur Ólafsson à la Philharmonie de Paris.

Le style débraillé
© Riccardo Musacchio & Flavio Ianniello

L’entrain, la chaleur interprétative ne font pas tout dans un concert. La prestation d’Antonio Pappano et de ses musiciens de l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome est l’illustration d’un certain manque de rigueur. Celle du pianiste Víginkur Ólafsson amène quant à elle à douter de sa propre musicalité dans le Concerto en sol de Ravel.
 

Philharmonie, Paris
Le 02/02/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Antonio Pappano est un musicien accompli, cultivĂ© et particulièrement averti des questions stylistiques. Comment peut-il alors diriger la Symphonie Classique de Prokofiev de manière aussi outrĂ©e que ce soir ? L’Orchestre de l’AcadĂ©mie Sainte-CĂ©cile caracole sans retenue dès l’Allegro avec une surenchère d’accents qui Ă©loignent l’œuvre du style nĂ©oclassique auquel elle appartient. Les modulations harmoniques enflent au point de distendre la subtile mĂ©canique de cette symphonie. Suivant ce rĂ©gime appuyĂ©, les vents sont Ă  la peine et si l’ensemble garde un entrain sympathique, l’impression de dĂ©braillĂ© domine.

    Tout se resserre pour le Concerto pour piano en sol de Ravel qui suit. La direction tranchante de Pappano construit un cadre contrasté avec de belles couleurs opposant l’acidulé des cuivres à la chaleur des cordes. Le pianiste islandais Víkingur Ólafsson se plaît à détailler le début du premier mouvement. Son jeu très vertical devient hélas de plus en plus massif pour atteindre un effet mat, sans esprit et sans chant. C’est rédhibitoire pour l’Adagio dont le côté éthéré bascule dans un effet d’appauvrissement.

    Le Finale voit la prise du pouvoir par le virtuose impavide, insensible au dialogue avec les vents et conduisant à une lourdeur rarement entendue dans cette musique. En réponse à la réception triomphale de cette exécution capitale, Ólafsson offre au public deux bis, faisant de l’Andante de la Sonate pour orgue BWV 528 de Bach un assourdissant crescendo et dénaturant Les Heures et les arts des Boréades de Rameau dans une mélasse informe.

    Dans ce contexte, on espérait beaucoup de la Symphonie n° 5 de Sibelius qui complétait le programme. Sans doute trop. Pappano et ses musiciens romains y mettent une grande générosité et beaucoup de couleurs. Les cellules constitutives de cette musique se dilatent au point que l’on ne sait plus trop où on en est, en particulier dans l’Andante. En vain cherche-t-on un signe ou des cygnes dans le débordement conclusif de la symphonie. Un dernier bis, Nimrod des Variations Enigma d’Elgar résume cette direction, chaleureuse mais débraillée, finalement hors style.




    Philharmonie, Paris
    Le 02/02/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome sous la direction d’Antonio Pappano avec le concours du pianiste Víkingur Ólafsson à la Philharmonie de Paris.
    SergueĂŻ Prokofiev (1891-1953)
    Symphonie n° 1 « Classique Â» (1917)
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Concerto pour piano en sol majeur (1931)
    VĂ­kingur Ă“lafsson, piano
    Jean Sibelius (1865-1957)
    Symphonie n° 5 (1919)
    Orchestra dell’Accademia nazionale Santa Cecilia
    direction : Antonio Pappano

     


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