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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Nouvelle production de Tristan und Isolde de Wagner dans une mise en scène de Philippe Grandrieux et sous la direction d’Alejo Pérez à l’Opera Ballet Vlaanderen.

L’âme d’Isolde
© Annemie Augustijns

Pour sa première mise en scène d’opéra, le réalisateur Philippe Grandrieux signe une production radicale de Tristan et Isolde de Wagner, fascinante à condition de rentrer dans la proposition, soutenue par une musique emportée tant par une distribution très impliquée que par l’orchestre de l’Opéra des Flandres sous la direction d’Alejo Pérez.
 

Opéra des Flandres, Gand
Le 25/03/2023
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Aviel Cahn a beau ĂŞtre parti Ă  Genève, les graines semĂ©es pendant son mandat Ă  l’OpĂ©ra des Flandres continuent de germer, pour offrir des productions parmi les plus dynamiques de la scène internationale. Gand parvient ainsi Ă  intĂ©grer l’action de Tristan dans une nouvelle Ă©pure, grâce au travail de Philippe Grandrieux. Connu pour ses films, dont Sombre ou MalgrĂ© la nuit, le nouveau metteur en scène lyrique a travaillĂ© plusieurs annĂ©es pour entrer dans le chef-d’œuvre de Wagner, et en proposer une production aussi radicale que puissante.

    Son travail consiste en un écran placé sur le devant de la scène, toujours plongée dans une lumière noire d’où ressortent comme des ombres les chanteurs en costumes sobres. Trois danseuses totalement nues ont donné leur corps pendant plusieurs mois à la caméra de Grandrieux, pour apparaître en grand sur l’écran, toujours de façon fantomatique ou répétitive, dans le dessein d’explorer l’âme et les tourments d’Isolde.

    Le I n’est qu’un cri de douleur, le II un cri d’extase, où la partition la plus charnelle jamais écrite trouve une force incroyable jusque dans la masturbation, sans jamais tomber dans la pornographie, avant un lever de rideau du III sous les huées. Évidemment, certains spectateurs ont quitté la salle, quand d’autres restent penchés dès que les images deviennent insoutenables, pour ne relever le regard que durant les premières minutes de nature de l’acte médian et les vingt dernières minutes de pure magie du dernier acte.

    © Annemie Augustijns

    En transparence, la distribution s’exalte dès les premiers instants, avec une Isolde (Carla Filipcic Holm) parfois criarde mais toujours éloquente et même extatique au II, mais aussi trop détachée dans sa Liebestod. Tristan (Samuel Sakker) n’est lui aussi que ferveur dès sa première apparition, puis se réserve dans l’acte d’amour pour bouleverser à l’approche de la mort.

    Kurwenal (Vincenzo Neri) étale sa voix dynamique et belle avec feu jusque dans les derniers instants, tandis que Brangäne (Dshamilja Kaiser) envoûte par un timbre très proche de celui d’Isolde, avec un style mezzo-dramatique plus souple et de magnifiques appels du haut du dernier balcon.

    Très impliqué, le reste de la distribution permet de profiter encore du monologue grave du roi Marke (Albert Dohmen) ou du timbre juvénile du Jeune marin et du Pâtre (Hugo Kampschreur), ainsi que d’un ardent Melot (Mark Gough), en plus des hommes du chœur maison, mystiques en fond de scène.

    Mais cette réussite musicale ne serait rien sans l’Orchestre de l’Opéra des Flandres, aux équilibres surprenants dans la suramplification des bois, mais avec une trompette refabriquée juste pour l’acte III, et surtout en présence de cordes d’une précision et d’un lyrisme qui démontrent l’aisance de cette formation chez Wagner, autant que la maturité de son directeur musical Alejo Pérez.




    Opéra des Flandres, Gand
    Le 25/03/2023
    Vincent GUILLEMIN

    Nouvelle production de Tristan und Isolde de Wagner dans une mise en scène de Philippe Grandrieux et sous la direction d’Alejo Pérez à l’Opera Ballet Vlaanderen.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Tristan und Isolde, action musicale en trois actes
    Livret du compositeur d’après la légende médiévale Tristan et Yseult

    Mannenkoor Opera Ballet Vlaanderen
    Symphonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen
    direction : Alejo PĂ©rez
    mise en scène, décors, chorégraphie, vidéos & éclairages : Philippe Grandrieux
    costumes : An D’Huys
    préparation des chœurs : Jan Schweiger

    Avec :
    Samuel Sakker (Tristan), Carla Filipcic Holm (Isolde), Dshamilja Kaiser (Brangäne), Albert Dohmen (König Marke), Vincenzo Neri (Kurwenal), Mark Gough (Melot), Hugo Kampschreur (Der junge Seemann/Ein Hirte), Simon Schmidt (Ein Steuermann), Vilma Pitrinaite, Nathalie Remadi, Eleni Vergeti (actrices du film ; muettes).

     


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