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CRITIQUES DE CONCERTS 11 décembre 2024

Concert de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Gustavo Dudamel à la Philharmonie de Paris.

Machine Ă  Ă©blouissements
© Thomas Deschamps

Entre deux représentations de Nixon in China, Gustavo Dudamel vient avec son orchestre de l’Opéra national de Paris présenter un programme sans autre fil conducteur que celui d’aligner quatre pièces à l’orchestration étincelante mettant en valeur les extraordinaires qualités d’un orchestre autant à l’aise au concert que dans la fosse.
 

Philharmonie, Paris
Le 08/04/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • RĂ©pondant Ă  une commande pour le bicentenaire de la mort de Mozart, Messiaen n’a pas cherchĂ© Ă  imiter le compositeur autrichien. Un sourire veut Ă©voquer la rĂ©silience face Ă  l’adversitĂ©, soit, selon Messiaen, l’attitude positive qu’a toujours eue Mozart face aux drames de la vie. Avec son alternance entre passages calmes et rapides, lyrisme aux cordes et aux bois d’un cĂ´tĂ©, imitation des chants d’oiseaux aux xylophones, bois et cors de l’autre, la partition semble recycler des sĂ©quences typiques du compositeur.

    Gustavo Dudamel choisit de souligner l’opposition répétitive plutôt que de caractériser chacune des séquences. Il se concentre ainsi sur la lente progression jusqu’au la majeur éclatant. Du cossyphe de Heuglin, le passereau immortalisé ici par Messiaen, on passe ensuite à un autre animal, beaucoup plus connu, l’ours. La Symphonie n° 82 de Haydn semble imiter dans son dernier mouvement la démarche du plantigrade.

    Avant d’atteindre cette page fort pittoresque, Dudamel joue à fond la carte de la fanfare dans le Vivace assai dont il accentue les audaces et les contrastes dynamiques spectaculaires. Dans les variations de l’Allegretto tout comme dans un Menuet peu allant, le chef se focalise sur les modulations. Les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris font montre partout de qualités d’ensemble exceptionnelle, rivalisant de beauté sonore pour le Vivace final.

    Point d’animaux pour le programme qui suit en deuxième partie, mais deux œuvres qui mettent encore en valeur la brillance des pupitres de l’orchestre. Ma mère l’oye de Ravel est ainsi l’occasion pour les musiciens d’offrir des qualités de timbres ensorcelantes même dans les nuances les plus subtiles. Chaque pièce s’égrène comme autant de visions poétiques dans une ambiance de songe. Maîtres du rythme, Dudamel et ses musiciens se jouent des embûches du Petit Poucet.

    Dans cette réalisation merveilleuse, le chef ne commet qu’un impair, celui de déchaîner sans réserve l’orchestre dans l’apothéose finale du Jardin féerique. Un déferlement sans mesure qui rompt les proportions de ce jardin à la française. L’ivresse sonore ne le quitte pas pour la Suite du Chevalier à la rose de Strauss. Il faut dire que l’Orchestre de l’Opéra lui sert sur un plateau une somptuosité sonore affolante dans tous les pupitres des cordes aux cuivres en passant par une petite harmonie malicieuse.

    Pour autant et très curieusement, ce sont les références mêmes à l’opéra dont est tirée cette grande suite qui semblent manquer au chef. La sensualité presque érotique du premier acte, la grossièreté foncière du baron Ochs, l’étreignante tristesse du terzetto final manquent ici à l’appel. L’ambiance viennoise aussi. Sans lourdeur mais avec un caractère trop équivoque, ce Strauss ne fait qu’éblouir.




    Philharmonie, Paris
    Le 08/04/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Gustavo Dudamel à la Philharmonie de Paris.
    Olivier Messiaen (1908-1992)
    Un sourire (1989)
    Joseph Haydn (1732-1809)
    Symphonie n° 82 en ut majeur, « l’Ours Â» (1786)
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Ma mère l’oye (1911)
    Richard Strauss (1864-1949)
    Der Rosenkavalier, suite pour orchestre (1945)
    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Gustavo Dudamel

     


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