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CRITIQUES DE CONCERTS 11 décembre 2024

Version de concert de la nouvelle production d’Ariodante de Haendel sous la direction de Harry Bicket à l’Opéra national de Paris.

Ardente Ariodante
© Thomas Deschamps

L’absence inopinée de la mise en scène de Robert Carsen n’empêche pas la mezzo-soprano Emily D’Angelo de faire un triomphe au Palais Garnier dans le rôle-titre d’Ariodante de Haendel. Une incarnation flamboyante et nuancée qui témoigne d’une grande personnalité. Harry Bicket et l’English Concert donnent à l’ensemble style et élégance.
 

Palais Garnier, Paris
Le 20/04/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Près de vingt-quatre ans après sa mise en scène d’Alcina au Palais Garnier, Robert Carsen présente sa lecture de l’œuvre jumelle, Ariodante. Mais pour cette première, Alexander Neef, le directeur de l’Opéra de Paris, prend la parole pour expliquer au public prévenu quelques heures auparavant qu’en raison du climat social un préavis de grève illimitée menace désormais chaque spectacle et que ce soir l’Opéra ne peut proposer qu’une version de concert. Dans la salle, parmi le public clairsemé s’élèvent violemment des voix pour réclamer les noms des quelques grévistes !

    Une fois le calme revenu, le concert commence, orchestre dans la fosse. L’invitation faite à l’English Concert et de son chef Harry Bicket est une bonne idée. Dès l’ouverture, la formation britannique montre des qualités instrumentales de premier plan qui ne sont jamais démenties ensuite, jusqu’au pupitre de cors naturels très inspiré. Bicket offre un Haendel moins charnu que celui d’autres chefs, pas seulement en raison d‘un effectif relativement modeste de trente-cinq musiciens mais aussi dans sa conception rythmique qui évite tout surlignage pour privilégier une musicalité très fluide.

    Le continuo finement réalisé sert l’action au plus près. Les ballets de chaque acte charment l’oreille, tout particulièrement celui de I dont les musettes nous transportent dans l’Écosse absente de la scène mis à part le grand mur vert à caissons devant lequel les chanteurs évoluent. Ces derniers ont néanmoins suffisamment d’espace pour jouer leur partie et révéler ainsi une direction d’acteur éloquente.

    Emily D’Angelo domine incontestablement le plateau que ce soit d’un point de vue purement vocal qu’interprétatif avec son physique idéal pour le rôle. Son Ariodante évolue de la béatitude amoureuse au I à la jalousie au II pour finir très combatif au III. La variété des couleurs et le souffle font du fameux Scherza infida un moment suspendu en parfaite osmose avec la fosse. Quant au Doppe notte, c’est un feu d’artifice à la joie contagieuse.

    La Ginevra d’Olga Kulchynska a une rondeur vocale délicieuse sans atteindre tout à fait la même réussite stylistique. Avec son soprano plus central, Tamara Banješević montre elle aussi une belle présence, plus dramatique que pyrotechnique. Le timbre, l’agilité et le talent de comédien de Christophe Dumaux font de Polinesso le méchant le plus détestable qui soit, ce qui correspond parfaitement à l’archétype utilisé dans cette œuvre. Pour le roi d’Écosse le choix de Matthew Brook sonne nettement plus modeste tandis que les autres seconds rôles masculins tout à fait corrects ne marquent pas dans ce contexte.

    Le spectacle avec sa mise en scène devrait être diffusé en direct le 11 mai prochain, puis disponible en rediffusion jusqu’au 19 mai sur la plateforme Opera Play.




    Palais Garnier, Paris
    Le 20/04/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Version de concert de la nouvelle production d’Ariodante de Haendel sous la direction de Harry Bicket à l’Opéra national de Paris.
    Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
    Ariodante, opera seria en trois actes (1735)
    Livret anonyme adapté de Ginevra, principessa di Scozia d’Antonio Calvi
    Emily D’Angelo (Ariodante)
    Olga Kulchynska (Ginevra)
    Christophe Dumaux (Polinesso)
    Tamara Banješević (Dalinda)
    Matthew Brook (Il re di Scozia)
    Eric Ferring (Lurciano)
    Enrico Casari (Odoardo).
    Chœurs de l’Opéra national de Paris
    préparation : Alessandro Di Stefano
    The English Concert
    direction : Harry Bicket

     


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