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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Nouvelle production de Roméo et Juliette de Gounod dans une mise en scène de Thomas Joly et sous la direction de Carlo Rizzi à l’Opéra national de Paris.

L’escalier fantôme
© Vincent Pontet

Retour réussi de Roméo et Juliette de Gounod au répertoire de l’Opéra de Paris après trente-sept ans d’absence. La mise en scène habile de Thomas Joly prend la mesure des lieux alors que Carlo Rizzi emmène chœur et orchestre au succès avec une distribution de qualité où Benjamin Bernheim et Elsa Dreisig marquent les rôles-titres.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 17/06/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • La dernière reprĂ©sentation de RomĂ©o et Juliette Ă  l’OpĂ©ra de Paris datait du 22 dĂ©cembre 1985 dans une reprise de la production de Georges Lavaudant crĂ©Ă©e en 1982. C’est dire si le retour de ce titre qu’on joue Ă  l’OpĂ©ra de Paris pour la 635e fois Ă©tait attendu. Au lever de rideau, la rĂ©plique du grand escalier du Palais Garnier apparaĂ®t dans la pĂ©nombre et un constat s’impose : le metteur en scène Thomas Joly et le dĂ©corateur Bruno de Lavenère ont pris la parfaite mesure de l’ampleur du cadre de l’OpĂ©ra Bastille.

    Placée sur une tournette un peu insistante, l’imposante structure évoque tour à tour son modèle, une ville rongée par la peste, un navire fantôme, une chapelle gothique avec l’aide d’éclairages époustouflants. À cet égard, à chaque instant de la soirée, Antoine Travert se révèle un maître, mais il ne faut pas oublier l’obsession de Joly pour cet aspect. Ainsi, on retrouve nettement l’architecture de lumière qui a fait l’un des succès de la reprise de la comédie musicale Starmania l’hiver dernier à la Seine musicale.

    Cet aspect d’un genre assurément populaire est également présent dans une esthétique plus générale qui évoque l’emblématique Fantôme de l’Opéra qui se déroule également à Garnier. Les costumes très carnaval de Venise ne déroge pas au genre. L’habilité des choix est décuplée par une direction d’acteur qui se focalise sur l’essentiel. L’histoire d’une grande lisibilité culmine à la fois dans les rencontres entre les amants, et dans les rixes hyperviolentes entre familles rivales. Cette virtuosité scénique trouve un écho à son aune dans la direction de Carlo Rizzi.

    Après la réussite de la Cendrillon de Massenet la saison dernière, le chef confirme son affinité avec le répertoire français pour une lecture parfaitement adaptée à la vastitude des lieux. Développant une pâte généreuse, le chef ne noie jamais les lignes musicales et maîtrise la balance entre intimité et scènes magistrales. Sous sa baguette, l’orchestre fait honneur aux couleurs de la partition, notamment le pupitre des violoncelles tandis que les chœurs ponctuent avec majesté et une diction exemplaire le drame inexorable.

    Cette énergie et cette sensibilité est également celle du plateau avec une pléthore de petits rôles admirablement tenus. On salue les débuts éclatants d’autorité de Jérôme Boutillier en Duc de Vérone. Thomas Ricart reprend avec bonheur son Benvolio déjà entendu à l’Opéra Comique. Lea Desandre se taille un franc succès avec un Stéphano intense. Jean Teitgen est le plus empathique des Frère Laurent, Huw Montague Rendall brise les cœurs en Mercutio. Enfin Maciej Kwaśnikowski allie intensité, diction et séduction pour un Tybalt inoubliable. Mais la soirée achève de gagner la partie avec un couple bien assorti.

    Benjamin Bernheim en Roméo offre d’abord un français exemplaire qui rappelle les anciens, un souffle géré à la perfection. Il n’a sans doute pas la folie amoureuse et inconsciente d’un Pene Patti dans l’aigu mais son médium reste sans rival aujourd’hui. Elsa Dreisig n’a rien d’une ingénue blanche. Son chant éminemment dramatique porte presque immédiatement les couleurs du tragique, et on n’est pas près d’oublier son Que le cercueil soit mon lit nuptial lors des noces forcées sur le grand escalier de Garnier que nous ne gravirons plus jamais de manière légère.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 17/06/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Nouvelle production de Roméo et Juliette de Gounod dans une mise en scène de Thomas Joly et sous la direction de Carlo Rizzi à l’Opéra national de Paris.
    Charles Gounod (1818-1893)
    Roméo et Juliette, opéra en cinq actes (1867)
    Livret de de Jules Barbier et Michel Carré d’après la tragédie de Shakespeare

    Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Carlo Rizzi
    mise en scène : Thomas Joly
    décors : Bruno de Lavenère
    costumes : Sylvette Dequest
    Ă©clairages : Antoine Travert
    chorégraphie : Josépha Madoki
    préparation des chœurs : Ching-Lien Wu

    Avec :
    Elsa Dreisig (Juliette), Benjmain Bernheim (Roméo), Lea Desandre (Stéphano), Maciej Kwaśnikowski (Tybalt), Thomas Ricart (Benvolio), Huw Montague Rendall (Mercutio), Sergio Villegas Galvain (Pâris), Yiorgo Ioannou (Grégorio), Laurent Naouri (Capulet), Jean Teitgen (Frère Laurent), Jéröme Boutillier (Le duc de Vérone), Antoine Foulon (Frère Jean), So-Hee Lee (Manuela), Isabella Wnorowska-Pluchart (Pepita), et Vincent Morell (Angelo).

     


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