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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Reprise de L’Or du Rhin de Wagner dans la mise en scène de Valentin Schwarz, sous la direction de Pietari Inkinen au festival de Bayreuth 2023.

Bayreuth 2023 :
Outreau in utero

© Enrico Nawrath

Trafic d’enfants, dieux mafieux, piscine et grosse cylindrée : le ton est donné pour le Ring décapé de Valentin Schwarz à Bayreuth, dont le Rheingold transparent de Pietari Inkinen constitue un prologue accrocheur à défaut d’être incontestable, tant dans sa narration hétérogène que par un plateau plus stimulant qu’éblouissant. On attend la suite avec intérêt.
 

Festspielhaus, Bayreuth
Le 05/08/2023
Thomas COUBRONNE
 



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  • Faudra-t-il aimer l’infiniment petit pour goĂ»ter le Ring de Valentin Schwarz ? C’est en tout cas l’impression que donnent Ă  l’issue de cet Or du Rhin la direction diaphane, aux nuances allĂ©gĂ©es, au vibrato parcimonieux, aux tempi mesurĂ©s (et non dĂ©pourvue de mollesse) de Pietari Inkinen et les premières images d’immersion intra-utĂ©rine du prologue, oĂą deux jumeaux a priori câlins en viennent finalement Ă  une agression sanglante – le crime originel de Wotan ?

    Un bon début abrupt et une idée brutale : l’Or est un petit garçon, le trésor des Nibelungen une petite fille, et nos malfrats de dieux et géants se paient en chair fraîche. On ne peut qu’imaginer l’emploi qu’ils en font, mais ce sont plutôt le flou rythmique et la direction d’acteurs approximative qui nous empêcheront de croire à la narration : Filles du Rhin amorphes pendant la prise d’otage de l’enfant-or, Erda en domestique séductrice dès la scène 2, téléphonant abominablement son intervention chantée, allées et venues molles des géants avec leur (vraie) voiture qui ne sort jamais d’un (vrai) garage, Tarnhelm foireux avec une fusillade, un enfant brutal et un filet de camouflage, malédiction de l’anneau devant tous les dieux déjà présents et en carafe.

    On rira beaucoup à l’apothéose névrotique de Freia, que sa famille empêche de regarder le swing par lequel notre golfeur famélique de Donner explose une de ses pommes pour donner le coup d’envoi du Walhalla, cette pauvre Freia complètement tétanisée, traumatisée par son passage chez les Géants, et qui se met un pistolet sur la tempe au tomber de rideau.

    D’autant que le chant – exception faite de l’Erda (trop ?) somptueuse de Okka von der Dammerau, juvénile comme le serait la mère de l’enfant-or plutôt que des Nornes – est moins un modèle de délicatesse qu’un tour de force. Sur l’orchestre peut-être le plus léger qu’on ait entendu à Bayreuth, rugissent toute testostérone dehors le Wotan aux moyens incontestables mais tellement charbonneux de Tomasz Konieczny, le Loge barytonnant de Daniel Kirch, l’Alberich extraterrestre d’Ólafur Sigurdarson, émission claire et franche, timbre diabolique et noirceur d’un autre monde, le Donner sans déclamation de Raimund Nolte, les géants de belle ampleur de Tobias Kerhrer et surtout Jens-Erik Aasbø, à l’occasion d’un naturel bienvenu.

    Hailey Clark n’a plus que l’hébétude du voile du palais soulevé pour déployer la voix ronde mais dépourvue de voyelles de Freia, Christa Mayer alterne en Fricka sommets de sensualité et nasalités élimées avec un instrument splendide altéré par le temps, tandis que le Froh binoclard d’Attilio Glaser cherche encore le mâle qu’il pourrait être dans la fratrie. Difficile de savoir d’ores et déjà où nous entraîne ce récit, mais une chose est sûre : il sera difficile de nous rendre sympathiques ces dieux lâches, veules, bourgeois, abusifs, cyniques et vaniteux. À suivre…




    Festspielhaus, Bayreuth
    Le 05/08/2023
    Thomas COUBRONNE

    Reprise de L’Or du Rhin de Wagner dans la mise en scène de Valentin Schwarz, sous la direction de Pietari Inkinen au festival de Bayreuth 2023.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Das Rheingold, prologue au festival scénique Der Ring des Nibelungen
    Livret du compositeur

    Orchester der Bayreuther Festspiele
    direction : Pietari Inkinen
    mise en scène : Valentin Schwarz
    décors : Andrea Cozzi
    costumes : Andy Besuch
    Ă©clairages : Nicol Hungsberg
    vidéo : Luis August Keawen

    Avec :
    Tomasz Konieczny (Wotan), Raimund Nolte (Donner) Attilio Glaser (Froh), Daniel Kirch (Loge), Christa Mayer (Fricka), Hailey Clark (Freia), Okka von der Damerau (Erda), Ólafur Sigurdarson (Alberich), Arnold Bezuyen (Mime), Jens-Erik Aasbø (Fasolt), Tobias Kehrer (Fafner), Evelin Novak (Woglinde), Stephanie Houtzeel (Wellgunde), Simone Schröder (Floßhilde).

     


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