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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Reprise de La Walkyrie de Wagner dans la mise en scène de Valentin Schwarz, sous la direction de Pietari Inkinen au festival de Bayreuth 2023.

Bayreuth 2023 :
Ravalement de façade

© Enrico Nawrath

Le second volet du Ring ourdi par Valentin Schwarz passe l’épreuve du feu en arrivant chez les humains. Si le spectacle tient ses promesses en termes de décalage, d’humour et d’originalité, sa narration heurtée pourra pourtant désarçonner tant l’image s’éloigne du verbe, tandis que la direction de Pietari Inkinen monte en puissance, portant un plateau valeureux.
 

Festspielhaus, Bayreuth
Le 06/08/2023
Thomas COUBRONNE
 



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  • HuĂ© avec une intensitĂ© rare l’étĂ© dernier, Valentin Schwarz glisse dĂ©sormais dans le programme son propre synopsis, et non l’argument de Wagner. De quoi lever quelques malentendus si, comme nous, vous le lisez après vous ĂŞtre octroyĂ© le plaisir de vous Ă©garer sur de fausses pistes. OĂą l’on apprend que l’agression fĹ“tale de L’Or du Rhin Ă©tait celle d’Alberich contre Wotan…

    Il faut bien comprendre que ce Ring s’efforce d’abolir la continuité de la narration engendrée par les artefacts et le surnaturel que sont le Ring ou Notung. Avoir remplacé l’anneau par un enfant n’est pas anodin, c’est l’avoir inscrit dans le vieillissement ; cela implique qu’au fur et à mesure du drame, quand les personnages nommeront l’anneau, ils ne se réfèreront pas à la même chose. Cette logique déconcertante vaut le coup d’être suivie pour apprécier le travail par ailleurs stimulant du metteur en scène.

    La remémoration de l’enfance des Wälsungen – Elisabeth Teige vibrante et musicale, Klaus Florian Vogt chaste et fol – prend ainsi une signification lourde : ils sont à l’instar de l’or et du trésor dans le volet précédent des enfants élevés à dessein. Il n’est plus question d’épée miraculeuse, mais de retrouver leurs racines, leurs rituels enfantins, leur liberté. Et d’échapper à un Georg Zeppenfeld splendide, Hunding tout sauf butor, bien élevé, mesquin et vulnérable, qui va porter ses doléances directement à Fricka autour du cercueil tapageusement exposé d’une Freia qui s’est donc bel et bien suicidée.

    La chronologie est aussi bousculée par la grossesse de Sieglinde dès le lever de rideau, et le nouveau-né Siegfried au début du III, avec la reconnaissance anticipée par Siegmund de cet enfant qui ne sera pas le sien. La force réaliste du quotidien culmine lors de l’Annonce de la mort par la Brünnhilde rock’n’roll de Catherine Foster, émission franche et verbe clair, accoutrée en working-girl par Fricka : cette dernière observe Wotan qui observe la Walkyrie pendant d’interminables minutes immobiles, voyeuses et presque obscènes.

    Le décor, réfrigérant mais malin – le loft de Wotan changeant d’orientation selon l’action – aboutit, après une Chevauchée rocambolesque où de plantureuses Walkyries en camaïeu fuchsia comparent leurs blessures non de guerre mais de chirurgie esthétique, à l’impressionnant mur qui ceint le rocher de Brünnhilde : pas d’autre feu que la chandelle du verre de l’amitié offert par Fricka à son époux, mais une imposante cloison de panneaux blancs, béance d’une séparation sans lendemain.

    Le vieux dieu, Tomasz Konieczny toujours rugissant, mais négociant théâtralement la détresse de Wotan en contournant les difficultés vocales, ne s’y trompera pas et quittera définitivement son foyer, chapeau de Wanderer sur le chef. Plus centrée sur les textures que sur le rythme, la direction toujours délicate – le vibrato de Sieglinde à l’identique au violoncelle solo – de Pietari Inkinen se fait plus empoignée, mais reste parfois un rien brouillonne.




    Festspielhaus, Bayreuth
    Le 06/08/2023
    Thomas COUBRONNE

    Reprise de La Walkyrie de Wagner dans la mise en scène de Valentin Schwarz, sous la direction de Pietari Inkinen au festival de Bayreuth 2023.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Die Walküre, première journée du festival scénique Der Ring des Nibelungen
    Livret du compositeur

    Orchester der Bayreuther Festspiele
    direction : Pietari Inkinen
    mise en scène : Valentin Schwarz
    décors : Andrea Cozzi
    costumes : Andy Besuch
    Ă©clairages : Nicol Hungsberg

    Avec :
    Klaus Florian Vogt (Siegmund), Georg Zeppenfeld (Hunding), Tomasz Konieczny (Wotan), Elisabeth Teige (Sieglinde), Catherine Foster (Brünhhilde), Christa Mayer (Fricka), Kelly God (Gerhilde), Brit-Tone Müllertz (Ortlinde), Claire Barnett-Jones (Waltraute), Christa Mayer (Schwertleite), Daniela Köhler (Helmwige), Stephanie Houtzeel (Siegrune), Marie Henriette Reinhold (Grimgerde), Simone Schröder (Rossweisse), Igor Schwab (Grane).

     


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