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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Reprise de Crépuscule des dieux de Wagner dans la mise en scène de Valentin Schwarz, sous la direction de Pietari Inkinen au festival de Bayreuth 2023.

Bayreuth 2023 :
Toujours l’amour…

© Enrico Nawrath

Le dénouement du Ring décapant de Valentin Schwarz synthétise les expérimentations, difficultés et solutions mises en œuvre depuis L’Or du Rhin au service d’une narration renouvelée – qu’on accepte ou non d’y adhérer. Mais comment ne pas être convaincu quand les dernières minutes sont une déclaration d’amour à Wagner et au message de la Tétralogie ?
 

Festspielhaus, Bayreuth
Le 10/08/2023
Thomas COUBRONNE
 



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  • « Oui, je vous fus infidèle, mais vous revenais quand mĂŞme Â», chantait Barbara. VoilĂ  oĂą nous en sommes. Certes, Valentin Schwarz a mis de cĂ´tĂ© anneau, heaume, Ă©pĂ©e, lance, cercle de feu, forĂŞt, bien d’autres. Certes, il a altĂ©rĂ© la chronologie, les filiations, fait mourir ou naĂ®tre des personnages. Mais pour quoi ?

    Dans la chambre des Wälsungen, la fille de Brünnhilde et Siegfried est couchée par sa maman, son papa refuse de lui lire une histoire. Nornes et Alberich lui racontent en rêve l’histoire de sa dynastie. Puis Siegfried abandonne Brünnhilde qui garde l’enfant en gage d’un amour éteint. Il se jettera sans nul philtre dans les bras de la première Gutrune venue – Aile Asszonyi, d’une rare vulgarité dans tout le rôle, sauf dans sa bouleversante inquiétude murmurée du III – et s’associera au viol de la mère de son enfant par un Gunther veule, capricieux, désœuvré et remuant – Michael Kupfer-Radecky aussi passionnant qu’insupportable, merveilleux diseur.

    Grane décapité pour le serment sur le sang, Waltraute folle (Christa Mayer, lyrique) qui verse la sucrière dans son café, Filles du Rhin en Walkyries ravagées au fond d’une piscine abandonnée, Siegfried pêchant à la ligne dans un trou de ladite piscine flanqué de sa petite fille, fête germanique avec masques géants, Gibichungen avinés, le tout ourdi par un Hagen (l’enfant-or !) qui s’entraîne dans le décor écrasant du rocher à l’affrontement final : voilà qui gratte.

    Qu’écrire sur ce spectacle ? Hagen prend sous son aile l’enfant délaissée de Siegfried. Il assassine ce dernier, coupable, on l’a vu, de l’abandon de trop. Gagné par l’émotion, Schager a même risqué des nuances dans la remémoration de l’Oiseau de la forêt et dans son agonie. Brünnhilde déverse deux bidons d’essence pour s’immoler, mais au fond de la piscine, pas de feu pour embraser tout ça.

    La musique de Wagner déferle, Pietari Inkinen a depuis longtemps creusé la noirceur de la pâte de Götterdämmerung et abandonné les délicatesses. Sur le motif de la chevauchée, des bribes s’accumulent d’un motif passionné pas entendu depuis longtemps, mais déjà voilà Siegfried, l’épée, le feu, le Rhin, le Walhalla surtout. L’horizon descend, comme si la scène montait au ciel. On découvre le fond de scène noir strié de néons blancs. Le thème du Walhalla prend toute la place, apparaît Wotan pendu et retiré des eaux (nouveauté de 2023), encore tout dégoulinant.

    On croit ĂŞtre au paroxysme, mais surgissent simultanĂ©ment du passĂ© le motif que l’on reconnaĂ®t alors en pleine lumière aux violons, la « rĂ©demption du monde par l’amour Â», et l’image des jumeaux dans le ventre de leur mère qui s’enlacent tendrement. Sans amour, le malheur est advenu. L’amour seul peut briser la roue des haines hĂ©rĂ©ditaires. Cette idĂ©e toute simple est de Wagner. Le chemin de traverse pris par Schwarz ne conduit pas ailleurs. Et une fin pareille ne donne qu’une envie : revoir ce Ring de A Ă  Z.




    Festspielhaus, Bayreuth
    Le 10/08/2023
    Thomas COUBRONNE

    Reprise de Crépuscule des dieux de Wagner dans la mise en scène de Valentin Schwarz, sous la direction de Pietari Inkinen au festival de Bayreuth 2023.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Götterdämmerung, troisième journée au festival scénique Der Ring des Nibelungen (1876)
    Livret du compositeur

    Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele
    direction : Pietari Inkinen
    mise en scène : Valentin Schwarz
    décors : Andrea Cozzi
    costumes : Andy Besuch
    Ă©clairages : Nicol Hungsberg
    vidéo : Luis August Krawen
    préparation des chœurs : Eberhard Friedrich

    Avec :
    Andreas Schager (Siegfried), Michael Kupfer-Radecky (Gunther), Olafur Sigurdarson (Alberich), Mika Kares (Hagen), Catherine Foster (Brünnhilde), Aile Assonyi (Gutrune), Christa Mayer (Waltraute), Okka von der Dammerau (1. Norn), Claire Barnett-Jones (2. Norn), Kelly God (3. Norn), Evelin Novak (Woglinde), Stephanie Houtzeel (Wellgunde), Simone Schröder (Floßhilde), Igor Schwab (Grane).

     


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