altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Reprise au festival d’été d’Orfeo ed Euridice de Gluck dans la mise en scène de Christof Loy et sous la direction de Gianluca Capuano conçu pour le Festival de Pâques de Salzbourg 2023.

Salzbourg 2023 (1) :
Orphée au paradis

© Monika Rittershaus

Production irréprochable d’Orfeo ed Euridice où la mise en scène parfaitement efficace de Christof Loy, la direction dramatique de Gianluca Capuano, l’engagement sans faille du plateau et la présence intense des danseurs nous laissent probablement pour la première fois percevoir concrètement la dimension révolutionnaire d’une œuvre rarement servie à ce niveau.
 

Haus fĂĽr Mozart, Salzburg
Le 12/08/2023
Thomas COUBRONNE
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Promesses de rue

  • Baguette exacerbĂ©e

  • Au clair de la nuit

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • La rivalitĂ© franco-italienne fut le moteur des recherches musicales du XVIIIe siècle, Ă©maillĂ© de trois grandes querelles : les Bouffons, les Lullystes contre les Ramistes, les Gluckistes contre les Piccinnistes. Ă€ l’instar des GoĂ»ts rĂ©unis de Couperin, Gluck cherche une esthĂ©tique intermĂ©diaire, expurgĂ©e des travers des deux nations – la propagande, l’invraisemblance, les fioritures.

    L’approche du tandem Gianluca Capuano-Christof Loy a le mérite de mettre en lumière la modernité de la réforme de Gluck, sa recherche de la continuité, de sens, loin des divertissements de la tragédie lyrique française et des roucoulades de l’aria da capo. Installant dans un décor unique sobre (sauf le bref ballet fleuri des Champs-Élysées) cette version de Parme d’Orfeo ed Euridice, version en un acte sans final triomphal, ils privilégient une lecture d’une modernité concentrée.

    Trois personnages, un chœur à l’antique, un ballet moteur de l’action – les danseurs chantaient même à la création –, une frontière poreuse entre récit et air, on oublie souvent les nombreuses expérimentations amenées par Gluck sur scène ; transfiguré par des Musiciens du Prince – Monaco faisant feu dramatique de tout bois, ici rageurs, là caressants et coloristes, le spectacle est d’une redoutable efficacité.

    Sur un vaste escalier entrent lentement des personnages. Une chorégraphie s’organise, choristes, danseurs, Orfeo y participent. L’air de rien, l’ouverture est devenue un chœur de lamentation. La danse est omniprésente, il s’agit autant d’une pantomime que d’un opéra, et le geste rend concrètes les passions en jeu dans l’intrigue. Le chœur, couleur parmi celles de l’orchestre, consonnes hérissées (terrifiant chœur des furies), assume à la perfection cette option instrumentale discutable dans l’absolu. Comme le corps de ballet, il représente le drame sans le disputer aux personnages.

    Bartoli égale à elle-même, engagement phénoménal, intelligence de chaque instant, prises de risques démesurées sur ces piani suspendus dont elle a le secret font oublier une agilité déclinante, une émission moins souveraine que naguère ; le personnage brûle de sincérité. Jolie Madison Nonoa, Amore jovial et planant au-dessus des enjeux de souffrance humaine, comme il se doit. Mélissa Petit n’est pas en reste côté intensité, insufflant à son Euridice tous les ressorts de la détresse nécessaires pour rendre concret et crédible l’inéluctable moment de faiblesse d’Orfeo, lorsque la jeune femme ressuscitée se sent mourir et que son amant ne parvient plus à rester à distance.

    C’est alors que la même plainte du chœur reprend, avec la même chorégraphie ; seul manque Orphée qui s’en est allé rejoindre Eurydice aux Enfers. Éternel recommencement du mythe fermé sur lui-même et illustration parfaite de la fatalité. Aussi simple qu’incontestable.




    Haus fĂĽr Mozart, Salzburg
    Le 12/08/2023
    Thomas COUBRONNE

    Reprise au festival d’été d’Orfeo ed Euridice de Gluck dans la mise en scène de Christof Loy et sous la direction de Gianluca Capuano conçu pour le Festival de Pâques de Salzbourg 2023.
    Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
    Orfeo ed Euridice, azione teatrale en sept scènes
    Livret de Ranieri de’ Calzabigi
    Version de Parme (1769)
    Les Musiciens de Prince – Monaco
    direction : Gianluca Capuano
    mise en scène : Christof Loy
    décors : Johannes Leiacker
    costumes : Ursula Renzenbrinck
    Ă©clairages : Olaf Winter
    préparation des chœurs : Jacopo Facchini

    Avec :
    Cecilia Bartoli (Orfeo), MĂ©lissa Petit (Euridice), Madison Nonoa (Amore).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com