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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert du Boston Symphony Orchestra sous la direction d’Andris Nelsons, avec le concours du pianiste Jean-Yves Thibaudet à la Philharmonie de Paris.

Big static
© Ondine Bertrand

Annulé en mai 2022, le détour du Boston Symphony Orchestra à la Philharmonie de Paris est à nouveau possible cette saison, pour un soir dans lequel le programme ne réussit pas à fédérer une salle pas totalement remplie, décevant tant par le manque d’éclat du concerto de Gershwin que par une Symphonie n° 5 de Prokofiev sans prisme.
 

Philharmonie, Paris
Le 08/09/2023
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Devant l’ambassadrice des États-Unis et son service de sĂ©curitĂ©, le Boston Symphony Orchestra entre dans une Philharmonie de Paris remplie aux trois quarts, bien qu’il ne joue cette annĂ©e qu’un seul soir, Ă  l’instar des Berliner Philharmoniker. Il faut dire que le programme a du mal Ă  fĂ©dĂ©rer, malgrĂ© la prĂ©sence de Jean-Yves Thibaudet pour l’une de ses Ĺ“uvres fĂ©tiches. SexagĂ©naire, le pianiste affiche toujours une belle dextĂ©ritĂ©, mais les doigts sont tout de mĂŞme moins souples et moins joueurs qu’auparavant, et ne font plus ressortir toutes les couleurs qu’on pouvait entendre il y a encore une dĂ©cennie dans le Concerto pour piano de Gershwin.

    Encore moins coloré et surtout bien trop statique, l’orchestre américain accompagne de manière rigide le soliste, juste apte à faire ressortir quelques belles individualités, dont la trompette solo, imposante sans parvenir à dynamiser vraiment le matériau global. Superbe tout de même dans le mouvement médian, Thibaudet surprend après le concerto en revenant pour un bis inattendu, la douce transcription de Die Nacht de Schubert.

    Avant le concerto, le Boston Symphony avait ouvert la soirée avec une création française, Four Black American Dances du compositeur américain Carlos Simon, mélange post-Bernstein de danses d’un style aujourd’hui bien conventionnel, gentiment divertissant dans les utilisations des percussions ou certaines tentatives de ruptures rythmiques et de bruits de ville.

    La Symphonie n° 5 de Prokofiev occupe toute la seconde partie, mais si l’orchestre du Big Five parvient toujours à briller par moments, tant par ses cordes que par la justesse de ses cuivres ou de ses percussions, ici et encore plus que dans Gershwin, la lecture d’Andris Nelsons n’accroche jamais. Déjà ces dernières années, le chef inquiétait par ses interprétations de plus en plus distantes et sans prisme clair ; dire que le ressenti subsiste pour cette grande symphonie de guerre est un euphémisme.

    L’Andante initial s’écoule lentement, pour glisser avec des cuivres plus clinquants que solennels vers un Allegro marcato certes rythmiquement bien tenu, mais sans la puissance motorique si importante chez le compositeur soviétique. Désincarné, l’Adagio parvient juste à mettre en avant quelques phrases des vents, avant un interminable Finale, où Nelsons ne réussit même plus à faire ressortir le thème tiré du premier mouvement. Longtemps applaudis, les artistes n’offriront même pas le bis mérité par autant d’acclamations.




    Philharmonie, Paris
    Le 08/09/2023
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du Boston Symphony Orchestra sous la direction d’Andris Nelsons, avec le concours du pianiste Jean-Yves Thibaudet à la Philharmonie de Paris.
    Carlos Simon (*1986)
    Four Black American Dances
    Création française
    George Gershwin (1898-1937)
    Concerto pour piano et orchestre en fa majeur
    Jean-Yves Thibaudet, piano
    SergeĂŻ Prokofiev (1891-1953)
    Symphonie n° 5 en sib majeur op. 100
    Boston Symphony Orchestra
    direction : Andris Nelsons

     


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