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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Music for airports de Brian Eno autour du pianiste Bruce Brubaker à la Cité de la Musique, Paris.

Embarquement immersif

Dans le cadre des concerts Temps suspendu de la Philharmonie de Paris, le pianiste américain Bruce Brubaker estompe les frontières du temps avec Music for airports de Brian Eno. Il livre une performance immersive proche de la musique minimaliste, en résonance avec le style ambient. Un voyage planant qui annonce son album Eno Piano, à paraître en novembre.
 

Cité de la Musique, Paris
Le 07/10/2023
Chloë ROUGE
 



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  • Les yeux fermĂ©s, Ă  l’écoute de l’envoĂ»tant piano de Bruce Brubaker, concentrĂ© sur l’émission du son ou laissant vagabonder ses pensĂ©es, voilĂ  comment s’écoute Music for airports de Brian Eno Ă  l’Amphithéâtre de la CitĂ© de la Musique. Album fondateur de la musique ambient, ce programme s’inscrit dans le cycle Temps suspendu de la Philharmonie de Paris.

    Pour l’interprète, habitué des minimalistes américains, le défi était de transposer un album studio en un concert ; plus encore, de donner à entendre une musique qui ne s’écoute pas véritablement, destinée au fond sonore d’un aéroport. C’est en créant une bulle temporelle avec la complicité de Martin Antiphon pour l’électronique en temps réel, et Clément Marie pour la prise de son, que Bruce Brubaker nous transporte dans un studio imaginaire.

    Sur le Steinway sont posés un ordinateur pour la partition et un clavier midi, pour les sample de piano. En effet, pour coller parfaitement au temps musical choisi par le pianiste et garder une souplesse dans le geste, Brubaker s’occupe lui-même – dans une chorégraphie visuelle aussi envoûtante que la musique – d’une grande partie de l’électronique. La préparation du piano mobilise un dispositif électromagnétique (des Ebows adaptés à l’instrument) qui permettent d’allonger la résonance des cordes et de superposer des sons pré-enregistrés. Autant d’effets que le pianiste manie à la perfection pour un rendu aussi personnel que fidèle à l’esprit de l’album original.

    Si les pièces 1/1 et 1/2 de l’album font appel au clavier, ce n’est pas le cas de 2/1 et 2/2. 2/1 a uniquement été composé à base de voix synthétisées (notamment celle de Robert Wyatt) tandis que 2/2 ne convoque que le synthétiseur ARP 2600. Brubaker opère donc un déplacement inévitable dans l’instrumentation, réussi grâce à son toucher qui imite les sonorités originelles.

    Dans les pièces où le piano fait partie des pistes de l’album, l’interprète met un point d’honneur à travailler la matière sonore pour que l’auditeur sente qu’elle ne se répète jamais vraiment. La structure harmonique, pourtant fondée sur les mêmes accords, affleure sous des jours différents en fonction des notes mises en valeur. Des drone viennent ponctuer les pièces et font définitivement plonger l’auditeur dans ce monde vibratoire.

    Brubaker a su figer le temps dans une expérience musicale où le passé, le présent et le futur se fondent en une seule entité. Ce qui semblait à première vue inconciliable, faire d’une musique imaginée pour un fond sonore une œuvre de concert à part entière, a été rendu possible par le pianiste américain en proposant au public d’écouter Music for airports avec le niveau d’attention qui lui convient le mieux.




    Cité de la Musique, Paris
    Le 07/10/2023
    Chloë ROUGE

    Music for airports de Brian Eno autour du pianiste Bruce Brubaker à la Cité de la Musique, Paris.
    Brian Eno (*1948)
    Music for airports
    Bruce Brubaker, piano
    Clément Marie, ingénieur du son
    Martin Antiphon, électronique en temps réel

     


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