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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Nathalie Stutzmann, avec le concours du violoncelliste Sheku Kanneh-Mason à la Philharmonie de Paris.

Indécision
© Ava du Parc

Le retour de Nathalie Stutzmann devant l’Orchestre de Paris ne tient pas ses promesses. Cette direction sans soubassement se contente d’effleurer les œuvres en restant à leur surface. Une extériorité différente marque le jeu à la plastique impeccable du violoncelliste Sheku Kanneh-Mason. Ce concert restera dans les mémoires pour les accidents qui l’ont émaillé.
 

Philharmonie, Paris
Le 19/10/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Nathalie Stutzmann n’attaque pas vraiment l’Ouverture sur des thèmes juifs de Prokofiev qui ouvre la soirĂ©e. La cheffe dessine avec dĂ©licatesse des arabesques, la mĂ©lodie en devient presque Ă©vanescente. C’est Ă©lĂ©gant mais rapidement deux choses frappent l’oreille. Une balance orchestrale qui privilĂ©gie les violons au dĂ©triment des autres cordes et des vents, et une absence de squelette rythmique. Dans cette direction sĂ©quentielle, la clarinette sonne poussive mais surtout l’œuvre perd son caractère lancinant d’ordinaire si entraĂ®nant. Une discrĂ©tion comparable caractĂ©rise ensuite l’accompagnement du Concerto pour violoncelle n° 1 de Chostakovitch.

    En accord avec cette douce approche, Sheku Kanneh-Mason se montre lui aussi plus tendre que tendu dans l’Allegretto. Les cors posent un climat plus ambivalent dans le Moderato où la cheffe demeure en retrait laissant un peu seul le soliste qui projette vigoureusement une belle sonorité. Vers la fin du mouvement, une corde de son instrument se casse. Soliste et cheffe quittent la scène le temps de l’installation d’une nouvelle corde.

    Kanneh-Mason dispense un legato enchanteur dans la Cadence mais sa conception rêveuse efface les réminiscences thématiques au point qu’on a l’impression qu’il a quitté le concerto. Las, une seconde corde rompt. Le Britannique finit le concerto avec l’instrument de François Michel, le chef de pupitre. Par nervosité peut-être, le violoncelliste reste dans le Finale sur la crête sans trop caractériser son jeu. La direction d’orchestre pèche nettement par son flou rythmique même si les vents ne manquent pas d’à-propos.

    La Pastorale de Beethoven pose moins de problèmes de ce genre. Stutzmann réussit l’Allegro ma non troppo où les cordes bien équilibrées et nuancées font des merveilles. Mais à partir de la Scène au ruisseau, l’articulation faite d’accents systématiques ôte toute poésie au point que le mouvement semble ne plus finir. La Réunion joyeuse des paysans manque singulièrement de variété tandis que l’Orage sonne juste brutal. L’Allegretto final voit le retour des accents maniéristes incessants et se conclut sur des accords peu décidés.




    Philharmonie, Paris
    Le 19/10/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Nathalie Stutzmann, avec le concours du violoncelliste Sheku Kanneh-Mason à la Philharmonie de Paris.
    SergueĂŻ Prokofiev (1891-1953)
    Ouverture sur des thèmes juifs, op. 34 b (1919)
    Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
    Concerto pour violoncelle n° 1 en mib majeur op. 107 (1959)
    Sheku Kanneh-Mason, violoncelle
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Symphonie n° 6 « Pastorale Â» (1808)
    Orchestre de Paris
    direction : Nathalie Stutzmann

     


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