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CRITIQUES DE CONCERTS 10 décembre 2024

Nouvelle production de María de Buenos Aires de Piazzolla dans une mise en scène de Daniele Finzi Pasca sous la direction de Facundo Agudín au Grand Théâtre de Genève.

Tango suisse
© Carole Parodi

Rappelée par Aviel Cahn, l’équipe scénique d’Einstein on the Beach est de retour cette saison à l’Opéra de Genève pour l’unique opéra d’Astor Piazzolla, dans lequel elle propose du tango acrobatique et des couleurs d’hiver afin de transporter l’œuvre d’Argentine vers l’Europe, où la soprano Raquel Camarinha se démarque dans le rôle-titre.
 

Grand Théâtre, Genève
Le 27/10/2023
Vincent GUILLEMIN
 



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  • La production Ă©tait prĂ©vue au Grand Théâtre pour le centenaire de la naissance de Piazzolla en 2021, mais la pandĂ©mie en a voulu autrement. ConfiĂ©e Ă  Daniele Finzi Pasca, MarĂ­a de Buenos Aires dĂ©bute devant un grand mur de tombeaux, reproduction d’un cimetière de la capitale argentine, dont les cloisons s’ouvrent pour laisser des tĂŞtes apparaĂ®tre et le chĹ“ur chanter.

    Une fois relevé, le mur laisse plus de place pour les nombreux tangos de l’œuvre, régulièrement joués et dansés sans que la voix intervienne, même si l’ouvrage décrit comme tango-operita ressemble bien à un opéra. Très applaudis, les six danseurs-acrobates alternent plusieurs disciplines, dont les cerceaux, à commencer par une poétique danse autour d’un double de María. En dernière partie, un autre cerceau servira à une patineuse à s’élever dans le ciel, en forme de montée au paradis.

    Présente tout le dernier quart de l’opéra, la patinoire sert au metteur en scène à inclure l’ouvrage dans les couleurs plus froides de la Suisse, dans l’idée de le rendre plus proche du public, sans jouer la carte facile du soleil d’Amérique du Sud. Plus onirique qu’axée sur le fantastique du livret d’Horacio Ferrer, la proposition met tout de même bien en avant les différentes parties de María, qui meurt et renaît ici avec un cercueil dès la première scène, revu en conclusion de l’ouvrage.

    Comme à la création, la distribution est amplifiée et ne recourt pas qu’à des chanteurs lyriques, ou plutôt des chanteuses, puisque a contrario l’habituelle nomenclature à une femme (María) et deux hommes, l’équipe musicale genevoise choisit quatre femmes. Seule artiste lyrique, Raquel Camarinha gère parfaitement le chant au micro. Elle offre toute sa fraîcheur à une héroïne autour de laquelle on danse ou joue de la musique jusque sur scène, comme un moment pour guitares et un autre pour mettre en valeur le bandonéoniste, Marcelo Nisinman, les musiciens toujours transformés en anges avec des ailes argentées.

    Chanteuse de tango et de musiques argentines, Inés Cuello tient La Voz de un Payador en s’accordant parfaitement à María, avec même davantage de maturité. Avant tout actrices, mais à l’aise lorsqu’il faut passer vers le chant, Melissa Vettore et Beatriz Sayad tiennent à deux le rôle du gobelin El Duende, bien différenciées entre elles pour le camper plus méchant ou plus gentil selon les moments.

    En fosse, l’œuvre est évidemment grossie pour le Grand Théâtre, où l’on passe de dix à une quarantaine de musiciens, ici étudiants de la Haute école de musique de Genève. Renforcés d’artistes de musique populaire, l’accompagnement sous la direction de Facundo Agudín se montre d’une souplesse et d’une rythmique parfaitement adaptée au tango piazzollien. Comme un bis, l’un des principaux airs est repris pour remettre une dernière fois en valeur la belle María de Raquel Camarinha.




    Grand Théâtre, Genève
    Le 27/10/2023
    Vincent GUILLEMIN

    Nouvelle production de María de Buenos Aires de Piazzolla dans une mise en scène de Daniele Finzi Pasca sous la direction de Facundo Agudín au Grand Théâtre de Genève.
    Astor Piazzolla (1921-1992)
    MarĂ­a de Buenos Aires, tango-operita
    Livret d’Horacio Ferrer

    Cercle Bach de Genève
    Grand Chœur de la Haute école de musique de Genève
    Orchestre de la Haute école de musique de Genève
    direction : Facundo AgudĂ­n
    mise en scène : Daniele Finzi Pasca
    scénographie : Hugo Gargiulo
    costumes : Giovanna Buzzi
    chorégraphie : Maria Bonzanigo
    préparation des chœurs : Natacha Casagrande

    Avec :
    Raquel Camarinha (María), Inés Cuello (La Voz de un Payador), Melissa Vettore, Beatriz Sayad (El Duende), Francesco Lanciotti, Jess Gardolin, Micol Veglia, Alessandro Facciolo, Andrea Cerrato, Caterina Pio.

     


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