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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Reprise de Turandot de Puccini dans la mise en scène de Bob Wilson, sous la direction de Marco Armiliato à l’Opéra national de Paris.

Sublime uppercut
© Agathe Poupeney

La reprise de Turandot dans la production Bob Wilson à l’Opéra Bastille est une réussite incontestable, emmenée par la baguette experte et très musicale de Marco Armiliato. Très bien entourée, Tamara Wilson fait des débuts éclatants à l’Opéra de Paris en se révélant comme la meilleure Turandot entendue depuis Alessandra Marc en 1997.
 

Opéra Bastille, Paris
Le 06/11/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Un vĂ©ritable chef de fosse Ă  l’ouvrage et tout change : Marco Armiliato, l’un des tous meilleurs dans ce rĂ©pertoire, offre non seulement une lecture orchestrale de premier plan mais veille aussi amoureusement sur le plateau – mĂŞme si des dĂ©calages demeurent en ce soir de première. Avec une belle respiration, l’orchestre fait honneur aux alliages de timbres toujours renouvelĂ©s dans cette partition.

    Les percussionnistes se distinguent dans un jeu tout en nuances, tout comme la petite harmonie, tandis que les cuivres rougeoient glorieusement dans les scènes les plus monumentales. Les cordes ne sont pas en reste, notamment pour les phrases lyriques avec un legato à se damner. L’excellence marque aussi les prestations des chœurs, avec une mention spéciale pour les enfants en coulisses lors du lever de la lune, moment de pure poésie. Avec ce soutien musical exceptionnel, les solistes donnent souvent le meilleur d’eux-mêmes.

    Le Mandarin de Guilhem Worms ouvre la soirée avec une belle aisance. Carlo Bosi, Empereur suspendu depuis les cintres, tient plus que son rang. Maciej Kwaśnikowski et Nicholas Jones font des impayables Pang et Pong, parfaitement projetés. Il est d’autant dommage que le Ping de Florent Mbia sonne comme embarrassé par les exigences de la direction d’acteur.

    Mika Kares fait un Timur à l’image de son costume de scène, impeccable et digne. Du rôle en or de la jeune Liu, Ermonela Jaho tire de sublimes sons filés mais le vibrato parfaitement maîtrisé de son médium évoque un autre personnage. D’une santé vocale apparemment inépuisable, Brian Jagde donne un Calaf très viril et impressionnant, qu’on aimerait un peu plus ému par les événements et amoureux de la fille de l’Empereur. Celle-ci domine incontestablement le plateau.

    Tamara Wilson possède l’impossible tessiture du rôle depuis le bas médium jusqu’aux aigus foudroyants, et le passage d’un registre à l’autre est d’une souplesse inconnue chez les autres titulaires actuelles. La soprano prodigue en outre des nuances appréciables dans la scène des énigmes. Le métal de sa voix formidablement projetée sait aussi se faire séduisant lorsqu’elle s’abandonne enfin à l’amour.

    En somme, cette voix est la traduction idéale de la grammaire colorée du spectacle de Bob Wilson, depuis les gris irisés jusqu’au rouge sang. D’une belle variété et d’une lisibilité parfaite pour l’immense salle, ce livre d’images somptueuses sait aussi faire rire, à l’instar du sursaut des ministres lors du premier aigu lancé comme un uppercut par la princesse psychopathe.




    Opéra Bastille, Paris
    Le 06/11/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Reprise de Turandot de Puccini dans la mise en scène de Bob Wilson, sous la direction de Marco Armiliato à l’Opéra national de Paris.
    Giacomo Puccini (1858-1924)
    Turandot, dramma lirico en trois actes et cinq tableaux (1926)
    Livret de Giuseppe Adami & Renato Simoni d’après Carlo Gozzi

    Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris
    Chœurs et Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Marco Armiliato
    mise en scène : Robert Wilson
    décors : Robert Wilson & Stephanie Engeln
    costumes : Jacques Reynaud
    Ă©clairages : Robert Wilson & John Torres
    préparation des chœurs : Ching-Lien Wu & Gaël Darchen

    Avec :
    Tamara Wilson (Turandot), Ermonela Jaho (Liù), Brian Jagde (Calaf), Mika Kares (Timur), Carlo Bosi (Imperatore Altoum), Florent Mbia (Ping), Maciej Kwaśnikowski (Pang), Nicholas Jones (Pong), Guilhem Worms (Un Mandarino).

     


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