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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Nouvelle production de L’Or du Rhin de Wagner dans une mise en scène de Romeo Castellucci, sous la direction d’Alain Altinoglu au Théâtre de la Monnaie, Bruxelles.

Ring Bruxelles (1) :
L'eau et les rĂŞves

© Monika Rittershaus

Point initial d'une Tétralogie mise en scène par Romeo Castellucci à la Monnaie, ce Rheingold est l'un des événements les plus attendus de cette saison. Son travail use d'un vocabulaire familier qui guide le regard et illustre sans dérouter. La distribution ternit un peu le tableau, largement relevée par la direction d'Alain Altinoglu.
 

Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles
Le 03/11/2023
David VERDIER
 



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  • Le fil narratif de L’Or du Rhin invite Ă  des pĂ©ripĂ©ties qui en garantissent un rythme et un abattage proche de l'esprit de comĂ©die. En sollicitant par un lexique de symboles le regard et l'intellect, Romeo Castellucci fait de ce prologue un livre d'images qui guide le spectateur Ă  travers les diffĂ©rents tableaux de cette aventure. Assez diffĂ©rente de Parsifal (2011) et Tannhäuser (2017), cette incursion dans Wagner fonctionne moins comme un rituel et davantage comme une lecture commentĂ©e.

    L'Anneau du Nibelung tombe des cintres comme on lancerait une pièce pour décider de l'avenir et aussitôt paraissent les trois Filles du Rhin, le corps recouvert d'or et narguant un Alberich attaché à une poutre métallique tel Prométhée enchaîné après avoir dérobé le feu sacré. Affublé d'une prothèse qui souligne sa monstruosité et son animalité, il finira par se délivrer de son sort et devenir un homme au moment où Loge et Wotan le contraignent à devenir crapaud dans la scène des métamorphoses.

    Autre moment fort de cette production, le Walhalla fait de hauts pans de murs blancs sur lesquels descendent des cintres des moulures et bas-reliefs représentant des combats mythologiques et des scènes d'alliance tantôt laïques ou religieuses. Le sol de cette demeure éternelle à la gloire des héros est jonché de dizaines de corps qui forment un tapis de chair sous les pas des dieux vêtus de noir.

    Moins métaphorique, la scène au Nibelheim montrera comment Alberich forge littéralement l'anneau en courbant une barre de métal qui renvoie subtilement à celle à laquelle il était attachée. La montée finale au Walhalla offre le spectacle inversé d'une chute aux enfers, montrant les dieux qui se laissent tomber, les bras en croix, dans une immense fosse circulaire au centre de la scène.

    À l'exception du Fafner formidable de Wilhelm Schwinghammer, le plateau fait ses grands débuts dans le Ring, et pour certains dans Wagner. Gábor Bretz donne à Wotan des reliefs et une couleur qui finit par céder à une projection aux abonnés absents. L'Alberich de Scott Hendricks présente le défaut inverse avec une belle vaillance qui cherche à dominer des moyens qui se dérobent parfois, contrairement au Loge de Nicky Spence dont le beau caractère fait oublier un allemand et un phrasé exotiques.

    Peter Hoare est un excellent Mime tandis qu'Ante Jerkunica impressionne en Fasolt, contrairement au Froh trop timoré de Julian Hubbard ou au Donner d’Andrew Foster-Williams qui détonne dans ses appels. Marie-Nicole Lemieux joue son va-tout en Fricka mais sans vraiment convaincre tandis que Nora Gubisch poitrine des graves qui peinent à surgir. Les Filles du Rhin affichent des niveaux très disparates, tandis qu’Anette Fritsch convainc vraiment en Freia, nourrissant des aigus dardés et maîtrisés avec brio et intrépidité.

    La direction d'Alain Altinoglu maîtrise l'acoustique de la salle exigeant de la fosse une surveillance de tous les instants pour ne pas couvrir le plateau. L'énergie et la fougue sont au rendez-vous pour offrir une version très enlevée et dynamique de ce premier volet du Ring. Inutile de préciser qu'on attend la suite avec impatience…




    Théâtre royal de la Monnaie, Bruxelles
    Le 03/11/2023
    David VERDIER

    Nouvelle production de L’Or du Rhin de Wagner dans une mise en scène de Romeo Castellucci, sous la direction d’Alain Altinoglu au Théâtre de la Monnaie, Bruxelles.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Das Rheingold, prologue au festival scénique Der Ring des Nibelungen (1869)
    Livret du compositeur

    Orchestre symphonique de la Monnaie
    direction : Alain Altinoglu
    mise en scène, décors, costumes & éclairages : Romeo Castellucci

    Avec :
    Gábor Bretz (Wotan), Andrew Foster-Williams (Donner), Julian Hubbard (Froh), Nicky Spence (Loge), Marie-Nicole Lemieux (Fricka), Anett Fritsch (Freia), Nora Gubisch (Erda), Scott Hendricks (Alberich), Peter Hoare (Mime), Ante Jerkunica (Fasolt), Wilhelm Schwinghammer (Fafner), Eleonore Marguerre (Woglinde), Jelena Kordić (Wellgunde), Christel Loetzsch (Flosshilde).

     


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