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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre national d’Île-de-France sous la direction d’Ainārs RubiÄ·is, avec le concours du duo Geister.

Une salle, trois ambiances
© ONDIF

Quand l’architecture massive de la Symphonie Romantique d’Anton Bruckner rencontre, dans un mĂȘme concert, la pensĂ©e protĂ©iforme et originale du Concerto pour deux pianos de Francis Poulenc, le choc des cultures est grand mais le duo Geister et le chef Ainārs RubiÄ·is proposent une soirĂ©e d’une grande tenue, entamĂ©e par une crĂ©ation.
 

Philharmonie, Paris
Le 15/01/2024
Chloë ROUGE
 



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  • Comme Ă  son habitude, l’ONDIF ouvre le concert avec une crĂ©ation. Le jeune compositeur finlandais Joel JĂ€rventausta rĂ©pond Ă  cette commande par une Bacchanale plus inquiĂ©tante que lĂ©gĂšre et festive. AprĂšs une introduction qui semble figurer une aurore borĂ©ale, de stridents Ă©clats orchestraux jaillissent portĂ©s par les cuivres, les percussions, et les flĂ»tes, avant que ne s’installe une course poursuite frĂ©nĂ©tique, digne d’un James Bond, dirigĂ©e avec mordant par Ainārs RubiÄ·is.

    Non pas dĂ©volue Ă  l’anniversaire de l’orchestre – dont le concert aura lieu le 23 janvier – mais Ă  deux Ɠuvres diamĂ©tralement opposĂ©es, la suite du concert voit s’enchaĂźner le Concerto pour deux pianos de Poulenc et la Symphonie n° 4 de Bruckner.

    Dans Poulenc, le duo Geister prend le parti de lignes claires avec un grave aussi dĂ©taillĂ© que l’aigu. L’atmosphĂšre vaporeuse du passage chambriste (Allegro) est rĂ©ussie mais aurait pu ĂȘtre encore plus Ă©thĂ©rĂ©e grĂące Ă  une plus grande connexion entre les solistes et les bois. Par leur douceur Ă©mouvante, les deux pianistes s’illustrent particuliĂšrement dans le thĂšme Mozart du Larghetto, soutenus discrĂštement mais avec moelleux par l’ONDIF. Somme toute, entre l’Allegro et le Finale, la thĂ©ĂątralitĂ© et la facĂ©tie manquent Ă  cette interprĂ©tation trĂšs sage.

    RubiÄ·is Ă©pouse pleinement le sous-titre Romantique de la QuatriĂšme Symphonie de Bruckner. GrĂące Ă  des gestes amples, il s’attache Ă  rendre le lyrisme et la simplicitĂ© des thĂšmes tout en allant chercher le pianississimo le plus dĂ©licat et les fortissimos les plus majestueux. Si le chef nous tient tant en haleine durant tout le premier mouvement, il le doit Ă  cette maĂźtrise des nuances et des contrastes. S’ajoute Ă  cela un cor solo exemplaire et des chorals de cuivres dignes du plein jeu de l’orgue, qui jamais ne dĂ©timbrent.

    L’Andante perd un peu de sa superbe dans les contrastes mais rĂ©vĂšle des pupitres et des solistes captivants. Sous l’archer de Renaud Stahl, les altos s’illustrent brillamment dans leur moment de gloire, Ă©levant avec rondeur le second thĂšme. Le Scherzo sonne la chasse, motif que le pupitre de cors aurait gagnĂ© Ă  plus articuler mais qui se fond ensuite dans un contrepoint parfaitement Ă©quilibrĂ© dans la masse des cuivres.

    Dans le Finale, RubiÄ·is donne enfin Ă  entendre la pleine puissance de l’orchestre, dans les tuttis homophoniques, bien sĂ»r, et dans tous les thĂšmes martiaux et triomphants. Plus le mouvement avance, plus l’architecture devient claire, et ce jamais aux dĂ©pends des transitions et des respirations.




    Philharmonie, Paris
    Le 15/01/2024
    Chloë ROUGE

    Concert de l’Orchestre national d’Île-de-France sous la direction d’Ainārs RubiÄ·is, avec le concours du duo Geister.
    Joel JĂ€rventausta (*1995)
    Bacchanale
    Francis Poulenc (1889-1963)
    Concerto pour deux pianos
    Duo Geister, pianos
    Anton Bruckner (1824-1896)
    Symphonie n° 4 en mib majeur « Romantique Â»
    Orchestre national d’Île de France
    direction : Ainārs Rubiķis

     


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