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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre symphonique de Chicago sous la direction de Riccardo Muti à la Philharmonie de Paris.

Les dernières minutes
© Thomas Deschamps

Pour cette étape parisienne du Last Tour, Riccardo Muti et l’Orchestre symphonique de Chicago présentent un programme sous le signe de l’Italie. Le maestro obtient des nuances étonnantes de la part de l’orchestre à la fois chez Glass, Mendelssohn et Strauss. Pour l’éloquence, il faut attendre le bis pour entendre chef et musiciens unis.
 

Philharmonie, Paris
Le 13/01/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Pour The Triumph of the Octagon commandĂ© par l’Orchestre symphonique de Chicago Ă  Philip Glass, le compositeur s’est inspirĂ© d’une photo accrochĂ©e dans le bureau du directeur musical, Riccardo Muti. Celle-ci figure le dernier château construit par FrĂ©dĂ©ric II Hohenstaufen Ă  Castel del Monte. Le lien avec l’Italie des autres Ĺ“uvres au programme est lĂ , mais c’est en fait le chiffre huit Ă  la base de ce remarquable Ă©difice qui a exclusivement intĂ©ressĂ© le prolifique compositeur.

    Cette représentation de l’infini est le prétexte d’une énième boucle répétitive qui enfle progressivement pour finir par s’évanouir. Des soixante cordes de l’orchestre, Muti obtient une sonorité aussi envoûtante que précise, mais en dépit de son soin des nuances, il ne peut empêcher qu’elles couvrent deux flûtes, deux hautbois et deux clarinettes réduites à la figuration. Aucun problème de ce genre dans l’œuvre qui suit, la Symphonie Italienne de Mendelssohn.

    Avec trente cordes face aux vents par deux, l’équilibre sonne de manière idéale. Le tempo du premier mouvement frappe par sa réserve, assez éloignée de l’indication Allegro. Il ne semble pas s’agir de l’alanguissement propre à de nombreux chefs d’âge mûr mais plutôt d’un soin maniaque apporté à l’architecture musicale.

    Le chef établit de manière très stricte un cadre autant rythmique que dynamique privilégiant l’équilibre et la clarté dans une ampleur très contenue, presque intime. Ce n’est qu’à l’intérieur de ces limites précises que les musiciens sont autorisés à s’exprimer. Jusque dans le Saltarello final, le corset est présent pour un résultat d’une fine élégance loin de l’alacrité habituelle. La dernière œuvre au programme bénéficie pleinement de ce rigorisme.

    C’est le pianiste Sviatoslav Richter qui a conseillé en 1968 à son ami Muti de mettre à son répertoire le peu défendu Aus Italien de Strauss, poème symphonique de jeunesse en quatre mouvements où le compositeur semble constamment sous l’influence de modèles divers voire antagonistes.

    On rit à l’évocation de la plage de Sorrente qui n’existe pas et à l’utilisation du Funicula, Funicula de Danza qui poursuivit Strauss en justice pour plagiat. Mais surtout on se félicite que le jeune musicien n’ait visité ni la Provence, ni l’Andalousie qui ont ainsi échappé à un pareil traitement. Pourtant la lecture de Muti évite toute boursouflure, et sous sa baguette l’Orchestre symphonique de Chicago se montre d’une virtuosité sans lourdeur.

    Après une courte et fervente allocution en italien en faveur de l’amour et de la paix, le maestro dirige un Intermezzo de Manon Lescaut de Puccini d’anthologie. Avec des phrasés d’une urgence inouïe, des couleurs brûlantes, les musiciens de l’orchestre semblent chanter d’une seule voix. Six minutes d’Italie.




    Philharmonie, Paris
    Le 13/01/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre symphonique de Chicago sous la direction de Riccardo Muti à la Philharmonie de Paris.
    Philip Glass (*1937)
    The Triumph of the Octagon (2023)
    FĂ©lix Mendelssohn (1809-1847)
    Symphonie n° 4 en la majeur op. 90, « Italienne Â» (1833)
    Richard Strauss (1864-1949)
    Aus Italien, fantaisie symphonique op. 16 (1886)
    Orchestre symphonique de Chicago
    direction : Riccardo Muti

     


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