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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Esa-Pekka Salonen, avec le concours de la mezzo-soprano Sarah Connolly à la Philharmonie de Paris.

Opulence orchestrale
© Reuters

Edward Elgar et Paul Hindemith, deux compositeurs bien trop rares dans les programmations à la Philharmonie comme ailleurs, sont à l’affiche d’un nouveau concert de l’Orchestre de Paris dirigé par Esa-Pekka Salonen. Deux manières pour le moins généreuses d’utiliser toutes les ressources orchestrales auxquelles le chef apporte une aération étonnante.
 

Philharmonie, Paris
Le 07/02/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Pour son deuxième programme de la saison avec l’Orchestre de Paris, Esa-Pekka Salonen commence par deux ajouts au rĂ©pertoire de la formation. En 2000, le chef finlandais avait enregistrĂ© Ă  Los Angeles un album de transcriptions de Bach pour grand orchestre, comportant entre autres la Fantaisie et fugue en ut mineur, BWV 537 dans l’orchestration rĂ©alisĂ©e par Edward Elgar jouĂ©e ce soir. Le travail du compositeur anglais n’est certes pas d’une fidĂ©litĂ© Ă  toute Ă©preuve et constitue plutĂ´t une nouvelle Ĺ“uvre Ă  part entière.

    Salonen semble se délecter d’une partition qui multiplie les vents et nécessite pas moins de sept percussionnistes. Les musiciens parisiens y déploient des sonorités enivrantes tout en conservant une belle aération jusque dans la fugue en forme de feu d’artifice. Un orchestre un rien moins important est requis pour la pièce suivante, l’atmosphérique cycle des Sea Pictures.

    Sarah Connolly y remplace Nina Stemme souffrante. Si cette dernière eût sans nul doute empli l’acoustique de la salle Pierre Boulez, la Britannique apporte une indéniable touche idiomatique et une connaissance approfondie des méandres poétiques de l’œuvre. Avec retenue, elle distille une saveur nostalgique aux cinq poèmes. La voix mordorée à la projection amoindrie se fond tel un instrument supplémentaire dans l’accompagnement attentif de Salonen où brillent la flûte de Vincent Lucas et surtout le hautbois de Rémi Grouiller. Après l’entracte, une dernière entrée au répertoire de l’orchestre ouvre une seconde partie dévolue à Hindemith.

    Ragtime (wohltemperiert) mêle marche polyrythmique à un thème tiré du Clavier bien tempéré de Bach. Salonen la dirige vigoureusement comme l’énorme pied de nez qu’elle est. Si la symphonie Mathis der Maler procède aussi du montage, son expression est tout autre, relevant d’une spiritualité en forme d’hommage aux anciens. Le chef finlandais obtient une sonorité d’ensemble envoûtante de la part des musiciens de l’Orchestre de Paris rendant inoubliable la Mise au tombeau. Ailleurs et en particulier dans les passages fugués, on s’émerveille de ce que la densité du son laisse pourtant passer une pleine lumière. Un art de la respiration qui tient du sortilège.




    Philharmonie, Paris
    Le 07/02/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de Esa-Pekka Salonen, avec le concours de la mezzo-soprano Sarah Connolly à la Philharmonie de Paris.
    Johann Sebastian Bach (1685-1750)
    Fantaisie et fugue en ut mineur, BWV 537 (1708)
    Orchestration d’Edward Elgar (1922)
    Edward Elgar (1857-1934)
    Sea Pictures, op. 37 (1899)
    Sarah Connolly, mezzo-soprano
    Paul Hindemith (1895-1963)
    Ragtime (wohltemperiert) (1921)
    Symphonie Mathis der Maler (1934)
    Orchestre de Paris
    direction : Esa-Pekka Salonen

     


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