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CRITIQUES DE CONCERTS 27 avril 2024

Récital du pianiste Adam Laloum dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Liberté du recommencement
© Thomas Deschamps

Adam Laloum remet sans cesse les mêmes œuvres sur le métier et on est loin de s’en plaindre. Aux Concerts du dimanche matin de Jeanine Roze, il offre une interprétation follement libre et maîtrisée des Opus 49 et 61 de Chopin. Une fois encore, son interprétation de l’avant-dernière sonate de Schubert semble atteindre une nouvelle étape intérieure.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 11/02/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Adam Laloum est l’un de ces artistes possĂ©dant une concentration hors norme. Dans une salle presque comble, passablement bruyante et applaudissant Ă  chaque opportunitĂ©, il ne dĂ©vie jamais de son art basĂ© sur une construction du son hallucinante. Ouvrant ce concert dominical avec la Fantaisie en fa mineur de Chopin, le pianiste place tout le programme sous le signe de la gravitĂ© en dĂ©taillant le Tempo di marcia tel un funambule surplombant le vide.

    Si la section plus animée arrive de manière très progressive, c’est la partie centrale qui marque en offrant une épure proche de la déconstruction mais tenant par seul le contrôle sonore. La coda toute en délicatesse évite tout sentimentalisme mais émeut profondément par la longueur de son souffle. Reprenant un enchaînement qu’il a souvent pratiqué, Laloum poursuit avec la Polonaise-fantaisie du compositeur polonais.

    Un choix de rĂ©sonnances. Son phrasĂ© introductif ne laisse aucun doute sur l’intĂ©rioritĂ© qui prĂ©side selon le pianiste Ă  cette page d’une grande libertĂ©. LĂ  encore l’alternance des sections se fait sans effet disruptif mais plutĂ´t comme un continuum reflĂ©tant les mĂ©andres de l’âme. Jusqu’à une conclusion d’une Ă©vidence qui laisse sans voix. D’oĂą notre Ă©tonnement après le concert quand le pianiste rĂ©pond Ă  notre question benoite sur un Ă©ventuel enregistrement de pièces de Chopin par un « Ouh lĂ , non, je vais continuer Ă  les jouer ! Â» En revanche, Adam Laloum vient de graver magnifiquement pour Harmonia Mundi la pièce qui clĂ´t le programme, la Sonate en la majeur de Schubert.

    Cette musique d’un être à la dérive trouve une nouvelle fois une incarnation terriblement juste, éloquente et bouleversante. De l’Allegro, Laloum fait un chant véhément et passionné des possibles presque irrémédiablement atteint par l’indicible douleur de l’Andantino. Il y déploie des nuances qui sonnent avec une évidence désarmante. La magie sonore illumine le Scherzo qui cherche à être insouciant malgré quelques failles. Et c’est le Rondo final qui développe magistralement toute l’ambiguïté d’un discours entre tenue et déchirement.

    La densitĂ© du jeu n’est jamais lourde et relève d’une incroyable maĂ®trise sonore. Peut-ĂŞtre est-ce parce que Brahms admirait et parlait de l’Andantino de la sonate de Schubert comme d’une « berceuse de la douleur Â» que Laloum choisit de laisser son public conquis avec l’Intermezzo en mib majeur op. 117 n° 1 du compositeur allemand. Comme une prière de paix.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 11/02/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Récital du pianiste Adam Laloum dans le cadre des Concerts du dimanche matin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Frédéric Chopin (1810-1849)
    Fantaisie en fa mineur, op. 49 (1841)
    Polonaise-fantaisie en lab majeur, op. 61 (1846)
    Franz Schubert (1797-1828)
    Sonate en la majeur D. 959 (1828)
    Adam Laloum, piano

     


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