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CRITIQUES DE CONCERTS |
07 septembre 2024 |
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Jean-Claude Pennetier, chargé de la première partie de la soirée, est le parfait musicien que l'on sait. Toucher de rêve, intelligence de l'analyse, goût sans faille. A-t-il eu raison de choisir des oeuvres aussi confidentielles que les 16 valses de Brahms et quelques mazurkas de Chopin pour " fêter " le piano ? Seule, éventuellement, la Bourrée fantasque de Chabrier est venue rappeler que l'instrument pouvait aussi avoir quelque éclat et sonner davantage. Même si ce piano avait de quoi combler l'auditeur, on eut aimé quand même une ou deux pages plus brillantes pour rythmer ces quelque cinquante minutes de demi-teintes.
Après l'antracte, Martial Solal forçait l'admiration même de ceux qui ne vibrent pas spontanément au jazz. Ses improvisations ont fasciné par leur invention et encore plus pour la maîtrise accomplie de l'instrument. Mais le clou de la soirée venait tout à la fin avec Héxaméron, 6 variations pour six pianos sur la marche des Puritains de Bellini, de Liszt, Chopin, Thalberg, Herz, Pixis, Czerny, dans une transcription de Pennetier. Bel effet visuel des six splendides Yamahas sur scène et aussi originale démonstration des six pianistes à la virtuosité impressionnante et à l'osmose absolue. Il fallait attendre mais la véritable célébration était là !
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Ce mĂŞme jeudi 30 novembre se tenait une autre cĂ©lĂ©bration du piano au Théâtre Trianon (Paris 18e), dans le cadre des "Nuit des Musiciens 2000". On y retrouvait de nombreux pianistes parmi lesquels Marie-Josèphe Jude (en pleine ubiquitĂ© ce soir-là), Jean François Heisser, Eric Le Sage, Delphine Bardin, Anne QuĂ©ffelec et bien d'autres. FilmĂ©e par la chaĂ®ne musicale Muzzik, la soirĂ©e se voulait rĂ©solument placĂ©e sous le signe de l'ouverture Ă un large public : une prĂ©sentatrice, animatrice, chanteuse, bateleuse s'efforçait d'ailleurs de ponctuer chaque sĂ©quence musicale d'un bon mot ou d'une chansonnette.
Manifestement conçue pour un plateau de variété (l'accordéoniste Richard Galliano et le chanteur Dick annegarn étaient attendus les jours suivants), la soirée était aussi entièrement sonorisée, chanteuse et claveciniste compris ; dans un lieu pourtant plus petit que le Théâtre des Champs-Elysées. Or, probablement à cause d'un éclairage assez sophistiqué, le matériel d'amplification émettait un ronflement si envahissant que pratiquement toutes les nuances pianos devenaient inaudibles. Un comble pour une soirée fêtant un instrument dont le nom même rappelle qu'il fut créé pour sa capacité de jouer forte ou piano.
Eric Sebbag
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 30/11/2000 Gérard MANNONI |
| Concert du centenaire des pianos Yamaha au Théâtre de Champs-Élysées. | Concert du centenaire des pianos Yamaha
Brahms, Chopin, Chabrier
Jean-Claude Pennetier- Martial Solal- Marie-Josèphe Jude- Claire Désert- Claire-Marie Le Guay- Emmanuel Strosser
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