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CRITIQUES DE CONCERTS 02 mai 2024

Nouvelle production d’Elektra de Richard Strauss dans une mise en scène de Philipp Stölzl et Phillip Krenn et sous la direction de Kirill Petrenko au festival de Baden-Baden 2024.

Elektra Ă  la lettre
© Monika Rittershaus

Intrigante et fascinante production où Kirill Petrenko fait rutiler sans frisson un orchestre à se damner quand la mise en scène place les personnages face à un mur de théâtre antique mouvant, allant jusqu’à les enfermer, saturés par la projection du surtitrage sur scène. Nina Stemme affronte parfois difficilement le rôle-titre.
 

Festpielhaus, Baden-Baden
Le 23/03/2024
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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    Dans cette partition expressionniste, Strauss a distillé aussi une rutilance orchestrale rarement entendue à ce degré. Il est assez fascinant de tout entendre grâce à la direction transparente de Kirill Petrenko. Les solos émergent avec netteté et les traits saisissent constamment l’oreille. Tout est cependant sous contrôle, très propre et sans frisson, et on reste un peu sur sa faim quant à l’urgence, la sauvagerie que d’autres ont su privilégier.

    La mise en scène de Philipp Stözl et Philipp M. Krenn joue la même carte de la clarté avec un décor étonnant : un mur dont les différents éléments horizontaux reculent ou avancent, formant une muraille, un escalier aux hautes marches, des cavités basses de plafond (obligeant les chanteurs à se plier en deux), telles des tombes dans lesquelles tous finissent par se retrouver dans une image saisissante. La dimension d’enfermement est superbement rendue par cette scénographie.

    Autre originalité, la projection du texte sur ce mur, avec des tailles de police différentes, et parfois un défilement des caractères. Ce texte omniprésent sinon étouffant, comme symbole du serment fait par Elektra, devient une prison : les mots semblent étouffer les personnages. Une belle direction d’acteurs parachève ce travail parfois intrigant mais assez captivant.

    Le cast réunit de fortes personnalités, à commencer par Nina Stemme, toujours aussi fascinante par la force de l’incarnation, la beauté et la puissance du matériau. Force est cependant d’admettre que le rôle pousse dorénavant l’artiste dans ses retranchements, au point d’écourter des aigus voire de les escamoter. La performance n’en demeure pas moins prenante.

    Elza van den Heever pourrait toutefois lui ravir la palme avec sa magnifique Chrysothémis. La voix saine et solide surmonte toutes les difficultés et permet une caractérisation forte. Là encore, la beauté du timbre et l’intensité de l’incarnation donnent une puissante consistance au personnage.

    Michaela Schuster est une très belle Clytemnestre, sobre et bien chantante tandis que Johann Reuter a tout d’un magnifique Oreste : splendeur d’un organe alliant la richesse du timbre à la clarté et la netteté de la ligne. Complètent la distribution l’excellent Wolfgang Ablinger-Sperrhacke en Égisthe, une remarquable troupe de servantes et seconds rôles montrant tout le soin d’un plateau quasi parfait.




    Festpielhaus, Baden-Baden
    Le 23/03/2024
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Nouvelle production d’Elektra de Richard Strauss dans une mise en scène de Philipp Stölzl et Phillip Krenn et sous la direction de Kirill Petrenko au festival de Baden-Baden 2024.
    Richard Strauss (1864-1949)
    Elektra, tragédie en un acte (1909)
    Livret de Hugo von Hofmannsthal

    Berliner Philharmoniker
    direction : Kirill Petrenko
    mise en scène : Philipp Stölzl et Phillip M. Krenn
    décors et éclairages : Phlipp Stözl
    costumes : Kathi Maurer
    vidéo : Judith Selenko et Peter Venus

    Avec :
    Nina Stemme (Elektra), Elza van den Heever (Chrysothemis), Michaela Schüster (Klytemnestra), Johan Reuter (Orest), Anthony Robin Schneider (le précepteur d’Oreste), Wolfgang Ablinger-Sperrhacke (Aegisth), Serafina Starke (la confidente), Anna Denisova (la porteuse de traîne), Lucas van Lierop (un jeune serviteur), Andrew Harris (un vieux serviteur), Kirsi Tiihonen (la surveillante).

     


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