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CRITIQUES DE CONCERTS 20 mai 2024

Neuvième Symphonie de Beethoven par l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.

Une joie indicible
© Thomas Deschamps

La veille de la commémoration du bicentenaire de la création de la Neuvième de Beethoven, l’Orchestre de Paris présente son hommage au chef-d’œuvre. Tour à tour étouffante, léchée ou extérieure, la direction de Mäkelä rend enfin justice au génie dans un Finale époustouflant où les Chœurs de l’Orchestre de Paris et les solistes invités ont toute leur part.
 

Philharmonie, Paris
Le 06/05/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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    Emporté dans son élan et dans la virtuosité de l’orchestre, Mäkelä abandonne progressivement le respect des nuances pianissimo qui abondent dans ce mouvement complexe. Une certaine précipitation dans les phrasés achève de rendre l’ensemble plus étouffant que mystérieux et funèbre. Cette approche convient sans doute mieux au Molto vivace qui tient lieu de scherzo.

    Ici le brio des musiciens de l’Orchestre de Paris atteint un sommet, tandis que la direction paraît particulièrement léchée et peut-être même un peu trop apprêtée. Si l’on admire sans réserve le jeu des cors, celui du basson autant frénétique que facétieux, ou les raffinements du timbalier, cette ronde semble moins dionysiaque que formelle. Le troisième mouvement ne dissipe pas nos réserves.

    Certes, il est d’usage de nos jours de prendre l’Adagio molto e cantabile avec un tempo plus allant que dans le passé, mais on ne l’avait jamais entendu déroulé de manière aussi impavide et presque uniforme. Au point que sa dialectique entre Adagio et Andante s’en trouve gommée, et qu’on ne retrouve au gré de ces variations ni nostalgie ni sérénité. Les cordes, superbes, n’en peuvent mais, d’autant qu’une des deux clarinettes vient régulièrement gâcher l’harmonie. La dissonance initiale du Finale est heureusement autrement satisfaisante.

    Mäkelä trouve ici le focus qui a manqué auparavant et électrise littéralement la Philharmonie. Au foudroiement répondent de longues phrases et une profondeur des cordes. L’évocation des mouvements antérieurs prend une tout autre saveur jusqu’à l’évidente jubilation de l’orchestre. Le récitatif spectaculaire de René Pape a sans doute une emphase opératique déplacée mais cela est vite oublié lorsque le chœur le rejoint avec une ferveur bouleversante. Dès lors, tout n’est plus que vie.

    Valeureux remplaçant de dernière minute, le ténor Siyabonga Maqungo relance la course vers la lumière. Mäkelä gère à la perfection l’alternance des passages purement instrumentaux et des sections chorales. Radieuse, Angel Blue se tire à la perfection des grandes difficultés d’écriture de sa partie de soprano tandis que le beau mezzo de Catriona Morison forme un chaleureux contrepoint. Les forces parisiennes achèvent de se couvrir de gloire dans l’ultime Prestissimo libératoire.




    Le deuxième mouvement de la Symphonie n° 9 du concert du 7 mai est visible sur ARTE Concert au sein de la soirée européenne présentant la symphonie interprétée par quatre orchestres. Le concert parisien sera diffusé dans son intégralité à l’automne, puis disponible sur la même plateforme.




    Philharmonie, Paris
    Le 06/05/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Neuvième Symphonie de Beethoven par l’Orchestre de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä à la Philharmonie de Paris.
    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Elegischer Gesang, op. 118 (1814)
    Symphonie n° 9 en ré mineur, op. 125 (1824)
    Angel Blue, soprano
    Catriona Morison, mezzo-soprano
    Siyabonga Maqungo, ténor
    René Pape, baryton-basse
    Chœur de l’Orchestre de Paris
    Orchestre de Paris
    direction : Klaus Mäkelä

     


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