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CRITIQUES DE CONCERTS 07 novembre 2024

Concert du pianiste Julien Libeer, du violoniste Pierre Colombet, de l’altiste Máté Szücs et du violoncelliste Eckart Runge au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.

Géométrie de chambre
© Thomas Deschamps

Le concert d’ouverture de La Belle saison 2024-2025 se consacre avec bonheur à Mozart nonobstant un piano un peu envahissant. Le disque à paraître chez Harmonia Mundi devrait corriger cela et consacrer l’alliance formée par Julien Libeer, Pierre Colombet (du quatuor Ebène), Eckart Runge (du quatuor Artemis) et de Máté Szücs (du Philharmonique de Berlin).
 

Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
Le 30/09/2024
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Depuis 2013, La Belle saison crĂ©Ă©e par le Théâtre des Bouffes du Nord contribue Ă  la diffusion de la musique de chambre Ă  travers un large rĂ©seaux de salles Ă  travers l’hexagone et jusqu’en Belgique. Une initiative qui allie concerts, coopĂ©ration artistique et actions d’éducation avec des programmes de qualitĂ© comme celui prĂ©sentĂ© ce soir.

    Le pianiste Julien Libeer entouré de trois comparses présente trois partitions de Mozart offrant une progression dans l’effectif et la densité des compositions. Composée après son départ définitif de Salzbourg, la Sonate pour violon et piano en fa majeur se caractérise par une vivacité et une légèreté de ton de son premier mouvement. D’emblée, un déséquilibre entre la puissance du piano et la sonorité du violon frappe et gène l’oreille.

    Le piano utilisé par Libeer paraît disproportionné pour une œuvre aussi subtile tandis que Pierre Colombet se refuse avec raison à forcer sur son violon. Du coup, le dialogue ne peut véritablement s’instaurer, le piano semblant bavard alors que le violon sonne sur la réserve. La mélancolie de l’Andante et ses variations tombe un peu à plat pour les mêmes causes, même si l’on entend des qualités manifestes de phrasé chez les deux musiciens. Le Rondo enjoué ne change rien à l’affaire. L’équilibre s’améliore pour le Trio en sib majeur qui suit.

    Ensemble, violon et alto sont davantage en mesure de faire face au jeu de Libeer toujours un peu trop prégnant. Pierre Colombet conserve un style élégant sans mignardise tandis qu’Eckart Runge fait montre lui aussi d’une sobriété de bon aloi et d’une intégration sans faille à l’ensemble. Le troisième mouvement permet au violoncelle de s’émanciper. La richesse contrapuntique de cette page en forme de rondo laisse ainsi un espace expressif à chacun jusqu’à une coda des plus réjouissantes.

    Le Quatuor avec piano n° 1 en sol mineur parachève cette progression dans l’éloquence presqu’opératique. Avec le renfort de l’excellent Máté Szücs à l’alto, les cordes n’ont plus aucun souci acoustique d’autant que Mozart atteint ici un niveau inouï dans l’équilibre entre les quatre parties instrumentales. Libeer trouve le ton subtilement tragique de ces pages, fait d’alternances d’ombres et de lumières. La précision des cordes ravit autant que la complémentarité de leurs couleurs. Le Rondo conclusif voit chacun rivaliser de virtuosité et d’esprit.

    Un bis substantiel, l’étreignant Andante du Quatuor avec piano n° 3 en ut mineur de Brahms, montre la versatilité stylistique parfaite des quatre interprètes dans une réalisation qui rend impatient de les entendre dans ce répertoire.




    Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
    Le 30/09/2024
    Thomas DESCHAMPS

    Concert du pianiste Julien Libeer, du violoniste Pierre Colombet, de l’altiste Máté Szücs et du violoncelliste Eckart Runge au Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Sonate pour violon et piano en fa majeur, K. 377 (1781)
    Trio avec piano en sib majeur, K. 502 (1786)
    Quatuor avec piano en sol mineur, K. 478 (1785)

    Pierre Colombet, violon
    Máté Szücs, alto
    Eckart Runge, violoncelle
    Julien Libeer, piano

     


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