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CRITIQUES DE CONCERTS |
11 décembre 2024 |
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Symphonie n° 2 de Mahler par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse sous la direction de Tarmo Peltokoski à la Halle aux Grains, Toulouse.
Proche des cimes
En ouverture de saison de l’Orchestre national Capitole Toulouse dans la Halle aux Grains de la Ville rose, le tout jeune chef finlandais Tarmo Peltokoski, son nouveau directeur musical de vingt-quatre ans, affronte sans frémir la vaste fresque de la Symphonie Résurrection de Gustav Mahler, une œuvre qui lui tient particulièrement à cœur.
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Public des grands soirs à la Halle aux grains pour assister au premier concert du nouveau chef de l’Orchestre national du Capitole. À vingt-quatre ans, Tarmo Peltokoski n’est pas un inconnu à Toulouse puisqu’il s’était déjà distingué dès 2022 à la tête d’une phalange qui l’a ensuite adoubé. Geste assuré, corps souple comme une liane, son ascendant tient du prodige face à des musiciens qui entrent en parfaite connivence avec lui.
Pour débuter, le Prélude de Tristan prend peu à peu son envol, atteignant son climax après une période d’échauffement. S’enchaînent ensuite sans transition les premières mesures saisissantes aux cordes graves de la Résurrection de Mahler, puis la Marche funèbre s’installe progressivement avec une puissance dramatique qui ne perd jamais de vue le sens de l’analyse, impression accentuée par l’acoustique du lieu peu favorable à la fusion instrumentale.
Cependant, sans l’aide de la partition, maître à bord et d’un charisme que des chefs chevronnés pourraient lui envier, Peltokoski engage un combat conquérant d’une ascension dynamique à couper le souffle. Enthousiaste, la salle applaudit avant la fin du mouvement sans toutefois déconcentrer le chef qui reprend le fil de la partition sans ciller. La pause de plusieurs minutes désirée par Mahler est un moment de répit bienvenu.
L’Andante moderato apporte en effet un changement de climat au caractère pastoral dans un tempo juste et sans précipitation. Si le sens du détail ne perd jamais ses droits, l’atmosphère participe d’une narration non dénuée de lumière et d’humour. Regard récurrent porté sur les moments heureux. Le Scherzo, d’une régularité rythmique impressionnante, frappe par l’engagement d’un orchestre chauffé à blanc soulevé par une battue claire mais décidée.
Le chant de Wiebke Lehmkuhl dans le lied Urlicht, sans atteindre le paradis, rend bien compte de l’esprit de cette musique précédant l’explosion du Finale emporté par un déchaînement tellurique. Au fil des diverses périodes ascensionnelles, l’attention ne se relâche jamais, et bien que l’émotion n’effleure pas immédiatement lors de l’entrée des chœurs préparés avec soin par Gabriel Bourgoin et Lionel Sow, cette montée au ciel bénéficie de l’équilibre des voix dosées de la mezzo précitée et de la soprano Silja Aalto.
La jubilation atteint son apogée dans la coda où percussions, bois et cordes emportent tout sur leur passage. Un tel moment de musique partagée laisse augurer des lendemains enchanteurs pour l’Orchestre national du Capitole, car l’on reste pantois face à la maturité de Tarmo Peltokoski, si jeune et déjà en possession d’un art accompli.
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Halle aux Grains, Toulouse Le 28/09/2024 Michel LE NAOUR |
| Symphonie n° 2 de Mahler par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse sous la direction de Tarmo Peltokoski à la Halle aux Grains, Toulouse. | Richard Wagner (1813-1883)
Tristan et Isolde (prélude)
Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 2 en ut mineur « Résurrection »
Silja Aalto, soprano
Wiebke Lehmkuhl, mezzo-soprano
Choeur de l’Orchestre national du Capitole
préparation : Gabriel Bourgoin
Chœur de Radio France
préparation : Lionel Sow
Orchestre national Capitole Toulouse
direction : Tarmo Peltokoski | |
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