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CRITIQUES DE CONCERTS 20 avril 2025

Intégrale de la musique pour piano solo de Ravel par Bertrand Chamayou à la Philharmonie de Paris.

Intégrale allégorique
© Thomas Deschamps

Pour les 150 ans de la naissance de Maurice Ravel, Bertrand Chamayou offre comme il l’avait déjà fait en 2016 l’intégrale de sa musique pour piano seul en une soirée généreuse. Sa virtuosité inextinguible s’allie désormais à un approfondissement de la sonorité et à un souci de caractérisation rendant pleinement justice à cette musique dont il est l’un des maîtres.
 

Philharmonie, Paris
Le 07/03/2025
Thomas DESCHAMPS
 



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  • Plusieurs rangĂ©es de chaises ont Ă©tĂ© rajoutĂ©es sur scène. La salle Pierre Boulez pleine Ă  craquer accueille chaleureusement Bertrand Chamayou pour ce marathon Ravel en ce jour anniversaire de la naissance du compositeur. Le pianiste se lance avec un Ă©lan surprenant dans le court PrĂ©lude en la mineur jouĂ© comme un lever de rideau.

    Il enchaîne avec les Miroirs. Noctuelles se ressent encore de cette précipitation. Avec Oiseaux tristes, Chamayou trouve le ton juste et dépeint un paysage presque minéral. Peut-être du fait de sa fréquentation assidue de l’univers de John Cage, le pianiste français souligne-t-il davantage que dans le passé la modernité de l’écriture ravélienne. Cela ne se fait jamais au détriment de la couleur ou de la fluidité.

    Le Menuet en ut# mineur précède la Sonatine et permet ainsi de mesurer la fine stylisation opérée dans le deuxième mouvement de cette dernière. En forme d’intermèdes les deux À la manière de distillent charme et divertissement avant un Gaspard de la nuit époustouflant où la dimension orchestrale du piano de Chamayou n’entrave jamais une lisibilité ahurissante, à l’instar de son art d’éclairagiste dans un Gibet entre chien et loup.

    La seconde partie de soirée est très largement consacrée aux œuvres appartenant au registre de la danse. Les Valses nobles et sentimentales ouvrent le bal, à la chorégraphie articulée mais jamais roide, bien au contraire. Le Menuet sur le nom de Haydn et le Menuet antique encadrent la Sérénade grotesque et l’éclaboussement des Jeux d’eau.

    Chamayou joue ensuite sans aucune affèterie la Pavane pour une infante défunte. Ce jeu droit qui souligne la construction épurée de la pièce et refuse absolument toute effusion sentimentale pourrait presque former un portrait de la personnalité élégante et fondamentalement secrète du compositeur.

    Enfin, Le Tombeau de Couperin voit triompher le jeu très engagĂ© du pianiste. Sa virtuositĂ© traite le PrĂ©lude comme de la dentelle, fait entendre une très haute polyphonie dans la Fugue. Les danses qui suivent l’installent en parangon du style français avant l’éblouissement de la Toccata qui devient littĂ©ralement « l’aboutissement rayonnant Â» dĂ©crit jadis par Alfred Cortot.

    En bis, avec sa propre transcription de la chanson Trois beaux oiseaux du Paradis, Chamayou apaise les exultations du public.




    Philharmonie, Paris
    Le 07/03/2025
    Thomas DESCHAMPS

    Intégrale de la musique pour piano solo de Ravel par Bertrand Chamayou à la Philharmonie de Paris.
    Maurice Ravel (1875-1937)
    Prélude en la mineur (1913)
    Miroirs (1905)
    Menuet en ut# mineur (1904)
    Sonatine (1905)
    À la manière de (1912)
    Gaspard de la nuit (1908)
    Valses nobles et sentimentales (1911)
    Menuet sur le nom de Haydn (1909)
    Sérénade grotesque (1893)
    Jeux d’eau (1901)
    Menuet antique (1895)
    Pavane pour une infante défunte (1899)
    Le Tombeau de Couperin (1917)
    Bertrand Chamayou, piano

     


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