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CRITIQUES DE CONCERTS 27 juillet 2024

Evgueni Svetlanov dirige l'Orchestre National de France dans un programme de musique française.

Svetlanov sème la tourmente

Cela pourrait s'appeler "chronique du temps passé", ou bien encore "la vie devant soi" : la musique sous la baguette de Svetlanov, a décidément quelque chose d'une renaissance et l'Orchestre National de France, galvanisé comme jamais, a provoqué incrédulité et enthousiasme dans un programme exclusivement français.

 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 07/12/2000
Mathias HEIZMANN
 



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  • L'affiche avait sans doute découragé les foules : peu de monde pour écouter Florent Schmitt, Ernest Chausson et Arthur Honegger, trois mal aimés de la musique française, trois compositeurs pourtant attachants qu'on ne s'attendait pas forcément à voir défendus par un chef Russe. Mais les absents se doutaient-ils que ces oeuvres, sous la houlette de Svetlanov, allaient prendre bien plus qu'un relief saisissant, une sorte de vie nouvelle ?

    Il faut s'imaginer l'entrée du personnage, maître de son image comme put l'être un Richter, puis son très théâtral salut au public et à l'orchestre : des gestes lents et mesurés qui installent imperceptiblement une tension et une attente. Car ce diable d'homme ne peut décidément se contenter de tirer de l'orchestre ce qu'il faut de détails et faire du concert un exposé studieux et passionnant. Non, ce que Svetlanov cherche dans la confrontation avec l'orchestre, c'est probablement ce que la modernité voudrait évacuer : la transe, la perte et l'abandon.

    Ce travail, pourtant, peut susciter des réserves. Ainsi le vibrato permanent du violoniste Dmitri Makhtin, ce chant appuyé et systématique, ont bien quelque chose de dérangeant en ce qu'ils transforment le lyrisme du Poème pour violon de Chausson en un douteux pathos à la Tchaïkovski. De même, on pourra trouver étrange cette sorte de nivellement expressif qui rapproche la Symphonie liturgique et Pacific 231 de Honegger, de La Tragédie de Salomé de Florent Schmitt.

    Mais on aura du mal à retrouver, sous la baguette de chefs plus respectueux, l'énergie et le souffle de Svetlanov. Car il s'agit bien de cela : une masse monstrueuse qui semble toujours conserver, dans les fortes les plus violents, une réserve d'avance, un objet qu'on croyait appartenir au passé, un monde tourmenté qu'illumine l'orage, de la lave en fusion libérée au fil des pages. Comment résister à la tourmente ?




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 07/12/2000
    Mathias HEIZMANN

    Evgueni Svetlanov dirige l'Orchestre National de France dans un programme de musique française.
    Orchestre National de France dirigé par Evgueni Svetlanov
    Dmitri Makhtin, violon

    Florent Schmitt : La tragédie de Salomé
    Ernest Chausson : le poème pour violon
    Arthur Honegger : la symphonie n° 3, dite Liturgique; Pacific 231, Mouvement symphonique n° 1

     


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