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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Cycle de mélodies françaises à la Bibliothèque Nationale de France.

Mélodies sur les quais

La Bibliothèque Nationale de France programme depuis quatre ans déjà des cycles de mélodies françaises. Le 5 décembre dernier, elle invitait le baryton-basse Jérôme Correas et la pianiste Marie-Josèphe Jude à défendre des mélodies rares de Berlioz, Gounod et Saint Saëns. Leur plaidoyer fut convaincant.

 

Bibliothèque Nationale, Paris
Le 05/12/2000
Pauline GARAUDE
 



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  • On associe rarement Berlioz, Gounod ou Saint Saëns à des compositeurs de mélodies. Cependant, ils sont pourtant aux sources de ce que deviendra la mélodie française sous la plume de ses plus fameux représentants : Fauré, Chausson, Duparc ou Debussy. Toutefois, le style des premiers s'apparente beaucoup à la romance : et si l'accompagnement soutient largement la voix, le texte n'était pas encore émancipé de son support musical.

    Or, le jeu volontairement en retrait de Marie-Josèphe Jude a d'entrée laissé beaucoup de place au verbe. Heureusement, en l'habillant d'une interprétation qui relève davantage de la comédie que du chant, Jérôme Correas a su le faire vivre par ses intonations et modulations de timbre, tout en conservant son intelligibilité, et sans craindre le flirt avec le parler-chanter.

    Dans les pièces au caractère romantique - le Lac et Tristesse de Saint-Saëns -, où les phrases sont longues et vont du forte au pianissimo, Corréas soutient sa voix jusqu'au dernier mot, sans faiblir. Mais quand il aborde le style épique du Chasseur danois de Berlioz, son chant devient plus théâtral, ses nuances plus marquées et son volume plus consistant.

    Sa technique vocale trouve d'ailleurs de nouvelles ressources pour chaque pièce. Cette versatilité est particulièrement sensible dans Primavera de Gounod et Danse macabre de Saint-Saëns aux inflexions rythmiques brèves et saccadées. Sérénade et Donne-moi cette fleur ont particulièrement séduit le public.

    Difficile en effet de résister à sa voix voluptueuse, feutrée et en demi-teinte qui épouse si bien la sinuosité ample et lyrique de ces mélodies de Gounod. Mais Jérôme Correas doit aussi son succès à un joli sens de l'ironie que l'on devine aux expressions de son visage dans Marquise vous souvenez-vous ? . Redonnée en bis, la pièce a invariablement déclenché le fou rire de l'assemblée.




    Bibliothèque Nationale, Paris
    Le 05/12/2000
    Pauline GARAUDE

    Cycle de mélodies françaises à la Bibliothèque Nationale de France.
    Marie-Josèphe Jude, piano
    Jérôme Correas, baryton-basse
    Saint-Saëns : le Lac, Tristesse, Dans les coins bleus, Désir de l'Orient
    Berlioz : Le Chasseur danois, L'Origine de la harpe, Adieu Bessy, les Champs
    Gounod : Les Champs, Sérénade, Donne-moi cette fleur, Parle-moi d'elle, Primavera
    Saint-Saëns : Le Lever de la lune, Si vous n'avez rien à me dire, Marquise vous souvenez-vous ? Danse macabre

     


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