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CRITIQUES DE CONCERTS |
10 février 2025 |
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Dans le cercle finalement restreint des chanteuses stratosphériques, Sumi Jo s'est forgée une réputation flatteuse et un public en grande partie de " groupies ", au fil d'apparitions fort sagement restreintes à quelques rôles privilégiés (Gilda de Rigoletto, Olympia des Contes d'Hoffmann qu'elle chantera en avril à l'Opéra Bastille ou encore Lucia) et aux récitals, parallèlement à une discographie à l'aspect glamour " très prononcé. Son récital en Salle Pleyel, avec la complicité de l'Orchestre de Paris placé sous la direction de Giuliano Carella, a tout naturellement fait salle comble.
Le programme ne présentait guère de surprises : airs fameux du bel canto de Bellini et de Donizetti, air de concert de Mozart, tout était prêt pour que le public, déjà conquis par avance, se trouvât transporté par les suraigus de la star (c'est le terme qui convient) coréenne. La chanteuse s'étant présentée en bonne forme, la soirée se déroula selon le schéma prévu. Timbre argenté, sureté des aigus, agilité jamais prise en défaut et tenue exceptionnelle des pianissimi, Sumi Jo a déclenché l'enthousiasme de ses admirateurs, passé un Vorrei Spiergarvi liminaire hésitant, peut-être à cause d'un tempo trop rapide. Elle y ajoute maintenant un certain abattage (l'air de Cunégonde du Candide de Bernstein), suffisant en tout cas pour animer la soirée. Cela dit, et malgré une voix qui s'est considérablement ouverte, les limites de la chanteuses demeurent, limites en fait inhérentes à ce type de tessiture. La substance vocale et la projection viennent parfois à manquer, notamment dans la longue scène de la folie de Lucia, que Sumi Jo connaît sur le bout des doigts, mais qui demande une autre dimension vocale. Il est vrai que les demensions de la Salle Pleyel ne se prêtent qu'imparfaitement à ce type d'exercice. Ailleurs, c'est un vibrato un peu serré qui gêne, comme dans le cristallin O quante volte des Capuleti e i Montecchi. Dans le Wo die Zitronen blüh'n de la Chauve-souris, c'est la prononciation de l'allemand et la projection du mot qui n'est pas irréprochable. Mais ne boudons pas notre plaisir. Il est suffisamment rare d'entendre ces notes impossibles abordées avec semblable honnêteté pour saluer une soirée au final agréable. L'Orchestre de Paris a montré ses qualités habituelles, en particulier une discipline irréprochable et des couleurs sombres que Giuliano Carella, grand spécialistes du bel canto, a parfaitement utilisées pour soutenir la chanteuse que Paris retrouvera en avril.
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Salle Pleyel, Paris Le 11/01/2001 Yutha TEP |
 | RĂ©cital Sumi Jo, Salle Pleyel, Paris. | Sumi Jo, soprano
Orchestre de Paris
Giuliano Carella, direction
Mozart : ouverture des Noces de Figaro & air de concert Vorrei spiegarvi, oh Dio !
Bellini : air Son Vergin vezzosa extrait de I Puritani - récitatif Ecomi in lieta vesta et air O quante volte extraits de I Capuleti e i Montecchi
Donizetti : Scène de la Folie extraite de Lucia
J. Strauss : ouvreture & air Wo di Zitronen blĂĽh'n de La Chauve-souris
Bernstein : ouverture & air de Cunégonde Blitter and be gay extraits de Candide
Rossini : ouverture d'Elisabetta, regina d'Inghilttera - ouverture |  |
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