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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Jukka-Pekka Saraste et l'Orchestre de la Radio finlandaise au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.

Le soleil se lève au nord

En tournée à la tête de l'Orchestre symphonique de la Radio finlandaise, Jukka-Pekka Saraste a hissé très haut la bannière des chefs finlandais, dans un programme Strauss-Sibelius idéal pour étaler sa maîtrise des couleurs orchestrales. Avec comme cerise sur le gâteau, la participation de sa compatriote, la soprano Soile Isokoski.
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 16/01/2001
Yutha TEP
 



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  • Pour bien enfoncer le clou, Saraste a pris soin de débuter sa soirée par une courte pièce orchestrale de son éminent collègue et compatriote, Esa-Pekka Salonen : un Giro dans sa mouture révisée, qui intéresse par la complexité de ses combinaisons de timbre et le raffinement de son harmonie. L'essentiel était cependant constitué des Quatre Derniers Lieder de Strauss et des Quatre Légendes pour orchestre op. 22, appelés également Suite de Lemminkainen. Des feux mordorés du crépuscule straussien au flot dense et teinté de wagnérisme de Sibelius, la soirée prenait des allures de marche vers la lumière, sollicitant simultanément la subtilité d'un coloriste comme le sens de la progression d'un architecte. Saraste n'a pas failli à sa réputation, imposant une direction racée, traduite sur l'estrade par une gestique toute de classe et d'élégance. D'une maîtrise sidérante dans les nuances dynamiques et d'une rigueur rythmique de tous les instants, le chef finlandais a aussi démontré sa science des timbres, sans jamais sacrifier les amples lignes mélodiques si importantes tant dans Strauss que dans Sibelius. Dans la Suite de ce dernier, Saraste est parvenu à donner aux quatre poèmes symphoniques qui la composent, une cohérence rare, animant les danses très folkloriques du premier mouvement sans la moindre concession à la facilité, concentrant ensuite les timbres de l'orchestre dans le sombre scherzo du deuxième, les assombrissant encore dans le poignant mouvement lent, avant de libérer les énergies dans un finale tout de lumière et d'élan. Dans Strauss, il a trouvé en Soile Isokoski une partenaire idéale. Déjà éblouissante Daphné du même Strauss au Châtelet l'an passé (Lire la critique d'Altamusica), Isokoski possède indiscutablement le soprano lyrique que demandent ces pages. Rondeur du timbre, homogénéité impressionnante sur toute la tessiture, contrôle parfait du souffle qui lui permet d'affronter les écarts de la partition et surtout d'assumer jusqu'au bout les longues phrases straussiennes, la Finlandaise a encore une fois conquis le public par un chant dont la classe n'avait rien à envier à celle de Saraste. Il est fort dommage, dans ce contexte, que l'Orchestre symphonique de la Radio finlandaise ne se soit pas montré sous son meilleur jour. Si la verdeur des timbres fut bienvenue dans certains passages de la Suite, on a pu regretter un petit manque de raffinement dans les Lieder, des problèmes de cohésion dans les pupitres de cordes et de justesse dans l'harmonie, tandis que la discipline d'ensemble n'était pas irréprochable.

    Lire l'entretien de Jukka-Pekka Salonen par Stéphane Haïk

    Lire l'entretien de Soile Isokoski par Gérard Mannoni

    Soile Isokoski




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 16/01/2001
    Yutha TEP

    Jukka-Pekka Saraste et l'Orchestre de la Radio finlandaise au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
    Soile Isokoski, soprano
    Orchestre symphonique de la Radio finlandaise
    Jukka-Pekka Saraste, direction
    Salonen : Giro
    R. Strauss : Quatre Derniers Lieder
    Sibelius : Quatre Légendes pour orchestre op. 22

     


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