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CRITIQUES DE CONCERTS 19 mars 2024

Cycle Bach Ă  l'Ă©glise Notre-Dame des Blancs-Manteaux de Paris.

Les Blancs-Manteaux couverts de fleurs
© Eric Sebbag

Les bruyantes célébrations du 250e anniversaire de la mort de Bach se sont achevées l'an passé ; raison de plus pour commencer à lui rendre un hommage discret et fervent à la plus juste mesure de sa modestie de génial artisan. C'est ce à quoi les organistes Bernard Foccroulle et Jean Boyer se sont employés à l'église des Blancs-Manteaux.
 

Eglise Notre-Dame des Blancs-Manteaux, Paris
Le 01/03/2001
Eric SEBBAG
 



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  • Existe-t-il Ă  Paris un instrument convenable pour jouer Bach ? Seul l'orgue de l'Ă©glise Notre-Dame des Blancs-Manteaux a cette rĂ©putation, depuis qu'il a Ă©tĂ© reconstruit en 1968 par le facteur alsacien Alfred Kern. Mais si l'acoustique de l'Ă©glise est aussi agrĂ©able que les chaises empaillĂ©es sont une insulte Ă  la "bien sĂ©ance", l'orgue souffre d'une harmonie très rude dont le Plein-jeu est volontiers gueulard et rapidement fatiguant.

    C'est l'organiste belge Bernard Foccroulle qui a ouvert le cycle de six concerts Bach programmés dans l'église de février à avril. Foccroulle est également connu en tant qu'actuel directeur du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles où il a brillamment succédé à Gérard Mortier ; mais ici, c'est l'auteur d'une intégrale Bach (chez Ricercar), par moments prodigieuse, que l'on a retrouvé.


    Si ses disques bénéficient d'instruments exceptionnels, il paraît ici moins à l'aise pour faire oublier la rudesse de l'orgue parisien. D'entrée, il met toute la gomme dans le Prélude et fugue en Do majeur, et on a immédiatement l'impression de se faire tirer les oreilles sans avoir forcément péché. La grande Partita sopra Sel gegrüsset, Jesu gutig qui suit paraît elle aussi punie par une registration convenue et peu aventureuse.

    Le Vivace de la sonate en trio adopte-lui l'allure d'un allegro pépère, lequel allonge d'autant une registration âpre qui surchauffe les tympans. Seul la somptueusement dramatique Fantaisie et fugue en sol mineur qui conclut le programme compensera par la fougue et l'exubérance le manque de couleur dont le reste du concert a pâti. Bref, on aura intérêt à retrouver l'organiste Belge sur un orgue au tempérament plus docile.

    Par contraste, la prestation de Jean Boyer le surlendemain n'en fut que plus surprenante. Ce sont les mêmes tuyaux, la même mécanique, le même vent, pourtant c'est un autre instrument qui donne son souffle, un instrument qui s'ouvre. Sa dureté est devenu de la force, sa raideur du maintien, sa confusion de la souplesse


    Pas de Plein-jeu tonitruant, pas de cymbale-tierce criarde "pour faire allemand", mais une registration sans cesse renouvelée, toujours inventive qui démasque des trésors de jeux d'hanches enfouis au fin fond du buffet. Tout cela, comme si en deux jours, l'orgue était passé de l'hiver au printemps (précoce), et libérait des chorals aux couleurs de bleuets, de dahlias ou d'orchidées

    Mais cette belle saison essuie de sérieuses dégelées avec l'orchestre de jeunes pousses du conservatoire, flanqué d'un choeur chaviré, qui se sont introduits dans le programme pour donner des extraits de la Cantate N°10. Comment est-il possible de confronter un tel amateurisme avec cette fine fleur de l'orgue qu'est Jean Boyer ? Les églises restent des lieux de mystère.

    Qu'importe, les giboulées de fausses notes sont vite oubliées dès que l'organiste refleurit sa console avec de multiples facettes du choral Allein Gott, jusqu'au prélude et fugue final qui amène presque tout le Plein-jeu. Mais cette fois, les oreilles y ont été préparées et toute cette puissance passe
    comme une fleur.




    Eglise Notre-Dame des Blancs-Manteaux, Paris
    Le 01/03/2001
    Eric SEBBAG

    Cycle Bach Ă  l'Ă©glise Notre-Dame des Blancs-Manteaux de Paris.
    Cycle Bach aux Blancs-Manteaux

    Mardi 27 février
    Bernard Foccroulle
    Prélude et fugue en Do majeur (BWV 547), Partita sopra "Sel gegrüsset, Jesu gutig" (BWV 768), Sonate en trio en ut mineur (BWV 526), Nun komm' der Heiden Heiland (BWV 661), Trio super Nun komm' der Heiden Heiland (BWV 660), Fantasia super Nun komrn' der Heiden Heiland (BWV 659), Fantaisie et fugue en sol mineur (BWV 542)

    Jeudi 1er mars
    Jean Boyer
    Camerata Saint-Louis
    Direction : Georges Guillard
    Prélude et fugue en la mineur (BWV 543), Fantasia super Christ lag in Todesbanden (BWV 718), Cantate O Jesu Christ, meins Lebens Licht (BWV 118), Choral (chanté) Allein Gott, Choral Allein Gott (BWV 663), Pièce d'Orgue en sol majeur (BWV 572), Choral (chanté) Allein Gott, Choral Allein Gott (BWV 662), Choral (chanté) Allein Gott, Choral "Allein Gott" (BWV 664), Prélude et fugue en mi mineur (BWV 548)

    Prochains concerts :
    Jeudi 15 mars : Lorenzo Ghielmi, jeudi 22 mars : Georges Guillard – l'Art de la Fugue-, jeudi 5 avril : Michael Radulescu – Clavier-Übung III-.

     


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