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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

La Camerata Salzburg dirigée par Sir Roger Norrington à la Cité de la Musique.

Force 5 sur les perruques
© emi Classics

Sir Roger Norrington se faisait rare à Paris. Pour son concert de la Cité de la Musique, ce grand pionnier du répertoire classique sur instruments anciens avait amené dans ses bagages la Camerata Salzburg, dont il est le directeur musical depuis 1997. Au programme, Mozart, bien sûr.
 

Cité de la Musique, Paris
Le 20/03/2001
Yutha TEP
 



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  • Il est bon de rappeler qu'avec son intĂ©grale des Symphonies de Beethoven, Roger Norrington changea durablement la perception du rĂ©pertoire classique. Depuis, les Bruggen et autre Gardiner ont apposĂ© leur marque, peut-ĂȘtre avec moins d'effervescence, mais assurĂ©ment avec une mise en oeuvre musicale supĂ©rieure.

    Il n'empĂȘche, on ne lui rendra jamais assez hommage pour le vent de folie qu'il fit alors souffler. Car Norrington, c'est sans exagĂ©ration une ou plusieurs idĂ©es par mesure et par pupitre, c'est surtout leur application dĂ©terminĂ©e, qui ne recule nullement devant le sacrifice des proportions, au point de friser plus d'une fois le dĂ©braillĂ©.

    Pourquoi alors une soudaine sagesse dans la premiĂšre partie du concert, avec un Divertimento K 136 aux lignes inhabituellement soignĂ©es, mais proches de la monotonie ? MĂȘme constat dans le Concerto pour violon n°3 K 216. Il s'agit de pages de jeunesse, d'une maturitĂ© encore imparfaite, qu'on peut toutefois animer de façon intĂ©ressante.

    Sir Roger se soucie de finition, probablement entraßné en cela par la violoniste Leonidas Kavakos, impressionnant de maßtrise et de sonorité, mais aux attaques trop uniformes. On est gratifié d'un Mozart lumineux, certes, mais trop de soleil à température égale finit par faire somnoler.

    Fort heureusement, l'entrée en scÚne des timbales redonna à Norrington toute sa légendaire percussion, pour une Sérénade "Posthorn" vraiment "posthorn", la Camerata se transformant dÚs lors en une grande boßte à joujoux, pétaradant à qui mieux mieux, chaque soliste se muant en véritable diable à ressorts.

    La mĂ©tamorphose s'effectua sans surprise au dĂ©triment d'un andantino central qu'on aurait aimĂ© plus sombre, moins hĂątif, mais les mouvements extrĂȘmes furent enlevĂ©s dans un bouillonnement incomparable, servis par les imperfections mĂȘme de la Camerata, aux cordes d'une cohĂ©sion souvent douteuse, aux vents manquant cruellement de sĂ©duction.

    On peut crier Ă  l'agitation, on peut s'irriter devant la nonchalance dĂ©bonnaire de Sir Roger, on ne saurait nier la vie irrĂ©pressible qu'il insuffle Ă  une musique Ă©crite pour ĂȘtre jouĂ©e en plein air, vent force 5 garanti sur les perruques poudrĂ©es




    Cité de la Musique, Paris
    Le 20/03/2001
    Yutha TEP

    La Camerata Salzburg dirigée par Sir Roger Norrington à la Cité de la Musique.
    Mozart : Divertimento pour cordes en ré majeur K 136 - Concerto pour violon n°3 en sol majeur K 216 - sérénade n°9 en ré majeur " Posthorn " K320
    Camerata Salzburg
    Sir Roger Norrington, direction

     


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