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CRITIQUES DE CONCERTS |
16 octobre 2024 |
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Reprise de La Traviata à l'Opéra Bastille, Paris.
Traviata les yeux fermés
Opéra populaire par excellence, Traviata est de ces drogues dont les directeurs de théâtre ne peuvent se passer pour combler les sens des auditeurs comme les réservations des fauteuils. Reste que dans le cas de la récente production de l'opéra Bastille, un divan eût été plus adapté car il n'y avait rien à voir et tout à entendre.
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Dommage d'afficher une aussi belle distribution dans une aussi mauvaise production. La notion de répertoire implique des reprises, mais encore faut-il les faire avec discernement. Proposer Olga Borodina et Gösta Winbergh dans la si médiocre mise en scène d'Arias pour Carmen est aussi absurde que de lancer d'aussi bons chanteurs que Gallardo-Domas, Villazon et Frontalli dans un spectacle de patronage comme cette Traviata due à Jonathan Miller et Ian Mac Neil. Mieux vaut attendre deux ou trois ans et tenter une nouvelle aventure, comme l'Opéra de Paris l'a fait par exemple avec Les contes d'Hoffmann. Oublions donc ces décors aussi peu esthétiques qu'encombrants et prétentieux, oublions l'absence totale de jugement sur les personnages de la mise en scène de Jonathan Miller dont la seule audace est de faire mourir Violetta sur un lit d'hôpital - la manie actuelle du lit, comme dans Don Giovanni et La Dame de pique- et gardons plutôt le souvenir de trois voix, très belles, parfaitement adéquates et bien assorties. Cristina Gallardo-Domas, jeune chilienne habituée des lieux, reprenait le rôle de Violetta où elle avait déjà succédé à Angela Georghiu. Timbre clair et onctueux, technique sans faille permettant toutes les nuances possibles, excellent contrôle du souffle, elle pratique le plus beau chant qui soit et s'efforce de donner une consistance dramatique à son personnage, y parvenant en particulier au dernier acte. Le jeune ténor mexicain Rolando Villazon, déjà remarqué dans La Bohème à Lyon, est la révélation de la soirée. Beauté du timbre, qualité de l'émission, sens de l'interprétation, rien ne lui manque pour se lancer dans la plus enviable carrière. Excellent Germont aussi de Roberto Frontali, baryton à la voix claire, vaillante et bien en place. Maurizio Benini dirige le tout sans excès d'imagination mais en habitué de ce répertoire. Alors, à quand les mêmes chanteurs dans une production digne de ce nom et de ce théâtre ?
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Opéra Bastille, Paris Le 17/04/2000 Gérard MANNONI |
| Reprise de La Traviata à l'Opéra Bastille, Paris. | La Traviata de Giuseppe Verdi
Direction musicale : Maurizio Benini
Mise en scène : Jonathan Miller
DĂ©cors : Ian Mac Neil
Costumes : Clare Mitchell
Avec Cristina Gallardo-Domas (Violetta)-Hadar Halevi-De Vito (Flora)- Sinéad Mulhern (Annina)- Rolando Villazon (Alfredo)- Robert Frontali (Germont)- David Cangelosi (Gastone)- Stephen Richardson (Douphol)- Frank Leguerinel (D'Obigny)- Lmichael Druiett (Grenvil)- Patrick Foucher (Giuseppe)- Constantin Ghircau (Domestique)- Slawomir Szychowiak (Commissaire). | |
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