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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Version de concert de Parsifal de Wagner sous la direction de Marek Janowski au Forum Grimaldi de Monte-Carlo.

Parsifal sur le rocher

Le chef allemand Marek Janowski, pour fêter les cent cinquante ans de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, a programmé, en version de concert, l'ultime opéra de Wagner, Parsifal, dans une interprétation de haute tenue plus ancrée dans le drame que dans le sentiment religieux, servie de surcroît par une brillante distribution.
 

Forum Grimaldi, Monte-Carlo
Le 03/12/2006
Michel LE NAOUR
 



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  • La ville de Monte-Carlo constitue en soi un dĂ©cor de théâtre, Ă  l'image de son OpĂ©ra qui vit les beaux jours des Ballets russes et se prĂ©sente comme une rĂ©plique en modèle rĂ©duit du Palais Garnier. Pourtant, pour prĂ©senter cette version de concert de Parsifal en matinĂ©e, le chef d'orchestre Marek Janowski, qui a occupĂ© pendant cinq ans les fonctions de directeur musical et artistique d'un orchestre philharmonique de la principautĂ© qu'il a profondĂ©ment restructurĂ©, a choisi le cadre Ă  la fois moderne et kitsch du Grimaldi Forum, Ă  l'acoustique plus alĂ©atoire qu'il connaĂ®t bien.

    Plus que tout autre des opĂ©ras de Wagner, Parsifal, testament musical conçu par le maĂ®tre de Bayreuth comme un exemple d'art total – l'oeuvre porte en sous-titre « festival scĂ©nique sacrĂ© Â» – peut revĂŞtir l'aspect d'un oratorio tant l'action, intĂ©riorisĂ©e, met en valeur les choeurs qui ont une part dĂ©terminante dans le dĂ©roulement dramatique, par ailleurs rĂ©duit Ă  la portion congrue. En effet, le hĂ©ros triomphant traverse quelques avatars – au sens bouddhique du terme – pour accĂ©der, au terme des trois actes de l'opĂ©ra, au Graal, et rompre la malĂ©diction qui pèse sur Amfortas et les Chevaliers.

    On peut faire confiance à Janowski qui son connaît son Wagner comme personne et qui l'a souvent prouvé quand il présidait aux destinées de l'Orchestre Philharmonique de Radio France. Il sait équilibrer les différents paramètres par sa direction allante, claire, soucieuse de doser les voix, l'orchestre et la masse chorale, en privilégiant l'efficacité immédiate à la démesure transcendantale – celle héritée de Knappertsbusch.

    Sans jamais se perdre en conjectures, le chef allemand réalise – tel un alchimiste pesant les ingrédients susceptibles de donner accès à la pierre philosophale – une synthèse de la profondeur de l'orchestre allemand et d'un impressionnisme musical allégé. Conforté par l'assise que procurent les choeurs tout à fait exceptionnels de la Radio de Berlin avec lesquels il a souvent l'occasion de travailler dans la capitale allemande, il procure aux chanteurs un écrin dans lequel ils peuvent se lover.

    Un plateau somptueux

    Le ténor américain Robert Dean Smith, familier du festival de Bayreuth, a les moyens de Parsifal, une aisance et une souplesse qui lui permettent de passer sans encombres les différents états du rôle-titre. L'Islandais Kristinn Sigmundsson en Gurnemanz est une basse tout à fait sonore et au timbre chaud qui rend crédible un emploi qui demande endurance et sens narratif. Son compatriote Bjarni Thor Kristinsson est un Titurel sombre dont les injonctions à son fils Amfortas – le baryton Konrad Jarnot – n'appellent aucun déni, tel le Commandeur face à Don Giovanni.

    Très impressionnante en Kundry, Petra Lang, à la fois sauvage (au I), sensuelle (au II), humaine (au III), aux possibilités vocales stupéfiantes, déchire par ses cris de douleur et son engagement physique, face à la malédiction que lui impose le magicien Klingsor campé avec solidité et force par Eike Wilm Schulte. L'homogénéité de la distribution – des Filles-Fleurs en verve, des Écuyers bien campés – contribue au succès de ce Parsifal qui parvient à faire oublier parfois le statisme et les divines longueurs qui parsèment ces quatre heures sublimes de musique dont on ne sort jamais indemne.




    Forum Grimaldi, Monte-Carlo
    Le 03/12/2006
    Michel LE NAOUR

    Version de concert de Parsifal de Wagner sous la direction de Marek Janowski au Forum Grimaldi de Monte-Carlo.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Parsifal, festival scénique sacré en trois actes (1882)
    Livret du compositeur

    Choeurs de la Radio de Berlin
    Orchestre philharmonique de Monte-Carlo
    direction : Marek Janowski

    Avec :
    Konrad Jarnot (Amfortas), Bjarni Thor Kristinsson (Titurel), Kristinn Sigmundsson (Gurnemanz), Robert Dean Smith (Parsifal), Eike Wilm Schulte (Klingsor), Petra Lang (Kundry). Ferdinand Seiler, Hans Griepentrog (Chevaliers du Graal), Martina Rüping, Cécile van de Sant , Christian Elsner, Keith Ikaïa-Purdy (Écuyers), Sabina Cvilak, Claudia Galli, Kristen Grotius, Caroline Stein, Martina Rüping, Cécile van de Sant (Filles-Fleurs), Petra Lang (une voix).

     


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