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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Lionel Bringuier, avec la participation du violoniste Renaud Capuçon à la salle Pleyel, Paris.

Un archet bienheureux
© Mat Hennek

Salle Pleyel pleine comme un œuf pour cette apparition du nouveau chouchou des abonnés du Philhar Lionel Bringuier, plus inspiré dans des Tableaux de Moussorgski-Ravel impressionnistes que dans un Apprenti sorcier trop sérieux. Une soirée dont le moment d’exception restera le Troisième Concerto de Saint-Saëns sous l’archet frémissant de Renaud Capuçon.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 30/11/2013
Yannick MILLON
 



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  • Depuis sa victoire au Concours de Jeunes Chefs d’Orchestre de Besançon en 2005, le soir mĂŞme de son dix-neuvième anniversaire, Lionel Bringuier a fait son chemin lentement mais sĂ»rement, du très convoitĂ© poste d’assistant de Salonen Ă  Los Angeles jusqu’à sa rĂ©cente nomination Ă  compter de la saison 2014-2015 Ă  la succession de David Zinman Ă  la tĂŞte de la Tonhalle de Zurich.

    Depuis 2008, chacune de ses apparitions aux commandes du Philharmonique de Radio France fait le plein, le propulsant très vite nouveau chouchou des abonnés de la formation parisienne alors qu’il vient tout juste de fêter ses 27 ans, qu’il fait ses débuts cette saison comme chef invité au Concertgebouw d’Amsterdam, après un passage remarqué par l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig la saison dernière.

    Dans le programme cent pour cent français de ce soir, on reste d’abord légèrement circonspect devant sa conception trop sérieuse, sans fantaisie ni brillant, de l’Apprenti sorcier de Dukas, exécution propre mais sans magie, semblant ignorer le caractère scherzando et même l’indication allegretto, tempo penaud, geste prudent, introduction très à plat, sans mystère ni irisation des timbres.

    On sera nettement plus interpellé par son approche à rebrousse-poil des Tableaux de Moussorgski dans l’orchestration habituelle de Ravel, où il se refuse à toute emphase, à tout débordement dynamique, débusquant des textures voilées, debussystes, tout à fait inhabituelles – Tuileries aux bois en apesanteur, légers comme la brise –, et où il privilégie constamment des tempi très allants – Promenades, Marché de Limoges, Baba-Yaga – sans jamais écraser la masse sonore.

    À l’exception d’une trompette bien fatiguée, le Philharmonique de Radio France le suit dare-dare, osant une belle tension des archets – Samuel Goldenberg et Schmuyle – en se payant le luxe d’une Grand Porte de Kiev lumineuse d’un bout à l’autre, où seul le maillet sur la cloche rappellerait des origines russes. Un véritable traité de réappropriation par la couleur à la française.

    Mais le vrai moment de grâce avait déjà eu lieu avant l’entracte, lors de l’exécution du rare Concerto pour violon n° 3 de Saint-Saëns porté par l’archet lumineux de Renaud Capuçon. Une interprétation d’une vraie communion d’esprit, où un orchestre aux couleurs changeantes, évoquant ici le classicisme d’un Mendelssohn, là un matériau thématique plus lisztien, le disputait au son plutôt petit mais superbement timbré du violon.

    Phrasés et respirations à l’unisson, comme dans leur enregistrement tout récent pour Warner Classics, on se délecte tant des alternances de lyrisme et de cantilène de l’Allegro non troppo initial que des couleurs rhapsodiques du Finale, ou surtout du balancement façon barcarolle de l’Andantino, où l’on reste suspendu au dialogue céleste entre cet archet frémissant, harmoniques d’une pureté absolue, et sa doublure par la clarinette opalescente de Jérôme Voisin.

    Un petit moment d’éternité, que le violoniste prolongera en bis avec un arrangement de la Danse des esprits bienheureux de Gluck.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 30/11/2013
    Yannick MILLON

    Concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Lionel Bringuier, avec la participation du violoniste Renaud Capuçon à la salle Pleyel, Paris.
    Paul Dukas (1865-1935)
    L’Apprenti sorcier, scherzo symphonique
    Camille Saint-Saëns (1835-1921)
    Concerto pour violon et orchestre n° 3 en si mineur op. 61
    Renaud Capuçon, violon
    Modest Moussorgski (1839-1881)
    Tableaux d’une exposition
    Orchestration de Maurice Ravel
    Orchestre philharmonique de Radio France
    direction : Lionel Bringuier

     


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