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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

La Chauve-souris de Johann Strauss à l'Opéra de Paris

La Chauve-souricière
© Eric Mahoudeau

Dans les années soixante, Maurice Béjart avait réussi un spectacle parfaitement nouveau en passant La Veuve joyeuse à la moulinette psychanalitico-historique. Trente-sept ans après, Coline Serreau prétend faire acte de nouveauté en hachant La Chauve–souris de cette manière. Profonde méprise.
 

Palais Garnier, Paris
Le 27/12/2000
Gérard MANNONI
 



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  • Qui dira les méfaits de la psychanalyse lorsqu'elle est mal digérée ? Dans la mise en scène de Coline Serreau, on apprend ainsi que Gabriel von Einsentein est certainement un éjaculateur précoce ou un solitaire, que Rosalinde représente la mère de Strauss vengeant son père, que l'Empire austro-hongrois qui s'effondre (on l'ignorait) préfigure le nazisme, élément sous-jacent à toute cette histoire...

    D'où un décor aussi absurde que sinistre, genre tombe-début-de-siècle-du-Père La Chaise au premier acte, chapelle de Saint-Pierre de Rome au deuxième et prison selon Dubout au troisième (Ca voudrait évoquer Piranèse mais çà ne rappelle que Dubout).

    D'où un prince Orlovsky en mort vivant accroché à son goutte-à-goutte sur roulettes, le crâne lisse - une charmante attention pour les spectateurs touchés de près où de loin par la nécessité d'une chimiothérapie qui auraient voulu se changer les idées avec Johann Strauss. D'où aussi une croix gammée en ruban, brandie par les invités du bal. On pourrait ainsi multiplier les citations à foison.

    D'où surtout une pagaille totale: on voit sans cesse des personnages de vaudeville fort bien joués et chantés racontant une autre histoire que celle qu'ils vivent. Il y a des intermèdes burlesques réussis, comme le ballet avec ses rappeurs en tutu, irrésistibles et magnifiques, mais ils ne rachètent pas une absence totale de maîtrise du propos, toujours confus, mal défini et de toute façon absolument à côté de la musique.

    Celle-ci contredit sans cesse l'image et surnage, même si Armin Jordan la dirige avec une regrettable mollesse. Bref, on s'ennuie ferme, le temps paraît long et on a envie d'envoyer au diable tous ces gens de spectacle intellos qui se croient toujours plus malins que les oeuvres qu'ils traitent. À moins qu'ils n'aient vraiment du talent et le sens de l'opéra. Ça existe. Ce n'est pas le cas de Coline Serreau.

    Lire l'avis plus favorable d'Olivier Bernager




    Palais Garnier, Paris
    Le 27/12/2000
    Gérard MANNONI

    La Chauve-souris de Johann Strauss à l'Opéra de Paris
    La Chauve-souris de Johann Strauss
    Orchestre de l'Opéra
    Direction musicale : Armin Jordan
    Mise en scène : Coline Serreau
    Décors : Jean-Marc Stehlé et Antoine Fontaine
    Costumes : Elsa Pavanel
    Avec Charles Workman (Gabriel von Eisenstein)- Brigitte Han (Rosalinde)- Andreas Scheibner (Frank)- Béatrice Uria-Monzon (Prince Orlovsky)- Bonaventura Bottone (Alfred)- Christopher Schaldenbrand (Dr. Falk)- Wolfgang Ablinger-Sperrhhacke (Dr. Blind)- Malin Hartelius (Adele)- Gilles Privat (Frosch)- Jeanne Tremsal (Ida).

     


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