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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
04 mai 2025 |
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Deux nouvelles distributions pour la reprise de Giselle au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Giselle (2) :
Trop brèves apparitions
Brillantes prises de rôles pour ce spectacle de rentrée du Ballet de l’Opéra national de Paris. Pour une seule soirée chacun, les Étoiles Delphine Moussin et Isabelle Ciaravolla, les Premiers Danseurs Karl Paquette et Stéphane Bullion ont pu incarner les rôles principaux du plus célèbre ballet du répertoire que, bien sûr, tout le monde veut danser.
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Réveil en majesté
Un bonheur si proche
L’addiction de la danse
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C’est la loi du genre et ils sont nombreux à avoir subi cette épreuve dans l’histoire du ballet de l’opéra : danser un seul soir et pour la première fois un rôle majeur. Nouvelle Étoile, Isabelle Ciaravolla relève le défi avec panache. Nul doute que l’expérience de la scène lui a dans une certaine mesure facilité la tâche, mais elle va bien au-delà d’une démonstration de savoir-faire. En toute liberté, elle bâtit son interprétation en fonction de ce qu’elle est, de son vrai tempérament artistique, de ses qualités personnelles, d’un physique on ne peut plus adapté au rêve romantique.
Pieds et jambes superbes de finesse, de travail, de précision, d’élégance, bras très expressifs et d’une remarquable fluidité, petites batteries brillantes, immatérielles, arabesques de la plus absolue pureté, elle sait utiliser tout cela pour créer un vrai personnage de théâtre, très touchant dans sa naïve ardeur amoureuse si sincère au I, Willi translucide, impalpable mais obstinée dans sa volonté de pardon et dans l’entreprise salvatrice de son trompeur amant au II. Absolument crédible, vraie, différente de toute autre, de bout en bout.
Face à elle, le Premier Danseur Stéphane Bullion, lui aussi pour son premier Albrecht, incarne un prince au physique de conte de fées, danse très sûre, grands sauts d’une impressionnante amplitude. On ne saurait lui reprocher de ne pas s’abandonner plus tranquillement à ses dons naturels, de ne pas toujours aller jusqu’au bout des possibilités théâtrales proposées par son personnage.
Cet artiste exemplaire a déjà prouvé qu’il lui fallait quelque temps pour trouver une pleine liberté dans un rôle qu’il aborde. Il a tout pour faire être idéal ici et pour une prise de rôle, c’est un très bel accomplissement. Il suffit qu’on lui donne la chance de le refaire, aussi vite que possible.
Plus humain, techniquement impressionnant, Karl Paquette, Premier Danseur lui aussi, incarne le romantisme blond opposé au romantisme sombre de Bullion. Outre son habituel engagement, sa si belle générosité scénique, une technique sans failles, il exécute au II, après la variation, une série hallucinante d’entrechats, comme on en a bien rarement vu ici depuis quelques générations ! Pas si mal pour une prise de rôle, non ?
À 32 ans, Paquette a dansé tous les premiers grands rôles du grand répertoire dans Don Quichotte, le Lac des cygnes, la Bayadère, Cendrillon, Raymonda, Paquita, Roméo et Juliette, entre autres, tous les autres rôles aussi, comme Rothbart ou Abderam, où même Hilarion, encore avec Ciaravola et Bullion. Il n’est jamais cassé, toujours présent et partant, toujours acclamé. Restera-il Premier Danseur à vie ? C’est une bonne question…
Sa Giselle est la si belle et fine Delphine Moussin, toute en subtilité, en émotion à fleur de peau, dont la fragilité annonce d’emblée une destinée qui se brisera vite. Le II convient mieux à sa danse que le I et elle y forme avec Paquette un couple vraiment mémorable.
Nettement trop verts malgré leurs bonnes intentions, Gregory Gaillard puis Marc Moreau ont quelque mal à s’imposer dans le pas de deux des paysans. Un bon exercice pour eux, mais il y a encore du travail à faire ! À retenir en revanche, la très dynamique Charline Giesendanner, ravissante, rapide, pleine d’un irrésistible charme juvénile et dotée d’une très jolie technique et d’une vraie présence en scène.
De la présence, Marie-Agnès Gillot en a plus que toute autre. Réellement fulgurante en Reine des Willis, elle soulève un enthousiasme justifié, tandis que Laura Hecquet, une des valeurs sûres de la nouvelle génération, s’en tient à une stricte démonstration stylistique, rigoureuse, irréprochable, mais manquant encore d’abattage.
D’autres distributions vont suivre, alternant Étoiles confirmées et toute nouvelle génération.
Palais Garnier, jusqu’au 12 octobre.
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Palais Garnier, Paris Le 28/09/2009 Gérard MANNONI |
 | Deux nouvelles distributions pour la reprise de Giselle au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Giselle, ballet en deux actes (1841)
Livret de Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges
musique : Adolphe Adam
chorégraphie : Jean Coralli et Jules Perrot
adaptation : Patrice Bart et Eugène Poliakov
décors et costumes : Alexandre Benois
Orchestre Colonne
direction : Koen Kessels
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris. |  |
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