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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
04 mai 2025 |
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Reprise des Joyaux de George Balanchine au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Balanchine en majesté
Aurélie Dupont et Mathias Heymann (Rubis)
Belle pléiade d’Étoiles pour cette reprise des Joyaux de Balanchine au Palais Garnier. Dans les féeriques costumes signés Christian Lacroix, les stars maisons ont rivalisé d’éclat, d’élégance, de virtuosité, après un Grand défilé du Corps de ballet toujours aussi impressionnant et populaire.
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Le répertoire balanchinien, tout comme celui de Robbins, est l’un de ceux que le Ballet de l’Opéra défend au plus haut niveau. Il y a toujours eu une affinité particulière entre le grand chorégraphe américain et nos danseurs, une sorte d’histoire d’amour par-dessus l’Atlantique, l’une de ces romances où l’ami américain revient de temps à autre renouer des liens que la distance peut relâcher. Balanchine n’est plus, mais la tradition ne s’est pas perdue. Dans la superbe production décorée par Christian Lacroix, Jewels est donc apparu plus que jamais comme un fleuron du répertoire de la compagnie, une œuvre qui permet de montrer nos danseurs sous le meilleur jour possible.
Pour l’occasion, cette première distribution rassemble pléthore d’Étoiles et de Premiers Danseurs, ce qui donne naturellement un attrait renouvelé au spectacle. Le poétique et même facilement languissant Émeraudes, sur des pages de Fauré, est, on le sait une évocation de l’école romantique française, tandis que le tonique Rubis se réfère à l’école américaine teintée de music-hall et que Diamants est un brillantissime et virtuose hommage à la grade tradition russe de Saint-Pétersbourg.
Même si l’on peut trouver que tous les raffinements et toutes les subtilités d’Émeraudes traînent parfois en longueur, on doit reconnaître que tout est ici exécuté selon les règles de l’art. Laëtitia Pujol et Mathieu Ganio, entente parfaite à tous égards, Clairemarie Osta très inspirée, Benjamin Pech, Mélanie Hurel, Muriel Zusperreguy et Alessio Carbone élégants et très exacts, le Corps de ballet, tout le monde semble motivé et investi.
Bien sûr, Rubis a des séductions plus immédiates, par sa vivacité, son humour, son flirt avec Broadway et l’univers de la comédie musicale, sur les rythmes provocants du Capriccio pour piano et orchestre de Stravinski. Aux côtés de la sculpturale Marie-Agnès Gillot au rayonnement incomparable, Aurélie Dupont et Mathias Heymann forment un couple à la complicité idéale, avec une danse aussi joyeusement tonique qu’extrêmement virtuose, facile, éclatante.
Et puis, il y a Diamants. Là , il faut bien avouer que les partenaires mythiques que sont Agnès Letestu et José Martinez nous ont totalement bluffés une fois de plus, semblant toujours parvenir à se surpasser. Technique, abattage, chic, facilité, on ne peut certainement guère danser ces pas de deux et ces variations d’une démoniaque difficulté de façon plus impérieuse. Ils sont tous deux aujourd’hui dans le total épanouissement de leur art et donnent aux spectateurs des moments de danse d’anthologie dont toute une génération gardera le souvenir et la référence.
Bel encadrement du Corps de ballet mené par de fortes personnalités comme celles de Sarah Kora Dayanova et Sabrina Mallem, ou, chez les garçons, par d’excellents danseurs comme Yann Saïz que l’on est très heureux de voir revenir en première ligne.
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Palais Garnier, Paris Le 21/10/2009 Gérard MANNONI |
 | Reprise des Joyaux de George Balanchine au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Jewels
chorégraphie : George Balanchine
musique : Fauré, Stravinsky, Tchaïkovski
décors et costumes : Christian Lacroix
éclairages : Jennifer Tipton
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Kevin Rhodes
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de la Ballet de l’Opéra national de Paris. |  |
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