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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
05 mai 2025 |
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Deuxième distribution pour l’Hommage à Jerome Robbins au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Hommage à Robbins (2) :
Une soirée éminemment poétique
Triade, de Benjamin Millepied
Deuxième distribution de l’hommage de l’Opéra de Paris, seconde maison du chorégraphe américain néoclassique et classic touch de Broadway, Jerome Robbins disparu en 1988. Une soirée éminemment poétique dans laquelle brillent les danseurs et danseuses Étoile de notre première compagnie nationale qu’il aimait tant et à qui il a confié au fil des années ses plus belles chorégraphies.
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Les danseuses Étoile Marie-Agnès Gillot et Agnès Letestu ont particulièrement marqué de leurs présences rayonnantes cette deuxième distribution de la soirée Robbins. La première, avec son physique athlétique et son incroyable aura dynamique, illumine la première pièce de cet hommage, En Sol (1975), chorégraphie un peu datée dans sa naïveté pittoresque.
Éclatante de vitalité, et chic comme personne, Gillot aux côtés de Karl Paquette, dernier nommé des danseurs Étoile, qui lui est bien apparié physiquement mais chez qui on pourrait rêver un peu moins de raideur et plus de fluidité dans le long et sublimement poétique pas de deux sur l’Adagio assai du Concerto en sol de Ravel dans lequel la pianiste Elena Bonnay prend un peu de distance par rapport à ses influences jazziques.
Le grand intérêt chorégraphique de cette première partie était la reprise de la création mondiale en 2008 de Triade de Benjamin Millepied dont c’est, après Amoveo, la deuxième création sur cette scène, réglée sur une musique originale commande de l’Opéra de Paris de Nico Muhly, naguère assistant de Philip Glass.
Dédiée à son maître Robbins par ce jeune et surdoué danseur et chorégraphe français, cette pièce d’une durée idéale, vingt minutes, évoque le marivaudage des poursuites et affrontements dans les rues de deux couples par une danse très énergétique que soutient la musique confiée à deux trombones et un piano préparé dialoguant avec un fond de musique électronique. Stéphanie Romberg et Muriel Zusperreguy y rivalisent de virtuosité et d’intelligence avec deux jeunes danseurs, Marc Moreau et Audric Bezard, et soudain on a l’impression d’être transporté dans un des meilleurs temples de la danse contemporaine.
La seconde partie est dédiée à Robbins et Chopin avec son très distrayant mais un peu longuet The Concert (1956), souvent donné sur cette scène et dont le charme s’émousse un peu au fil des reprises, mais il est vrai qu’à chacune nombre de spectateurs le découvrent. Mais surtout In The Night (1970), essence poétique des chorégraphies de Robbins que ce poète a tissé sur quatre Nocturnes joués ici par Ryodko Hisayama avec un rubato inouï paraissant presque impossible dans l’accompagnement de danseurs.
Peut-on rêver plus beaux couples que Nicolas Le Riche et Delphine Moussin, Agnès Letestu et Stéphane Bullion, Claire Marie Osta et Benjamin Pech pour rendre justice à ce néoclassicisme quasi maniériste et à la science du mouvement exact de cette fascinante et inépuisable chorégraphie de la quête amoureuse à l’heure bleue ?
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Palais Garnier, Paris Le 23/04/2010 Olivier BRUNEL |
 | Deuxième distribution pour l’Hommage à Jerome Robbins au Ballet de l’Opéra national de Paris. | En sol
Triade, chorégraphie de Benjamin Millepied
In the Night
The Concert
Eléna Bonnay, Ryoko Hysayama, Vessela Pelovska, piano
Frédéric Lanau, piano, Bruno Flanou, Jean Raffard, trombone
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Koen Kessels
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris |  |
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