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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
09 juillet 2025 |
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Création française du ballet le Petit cheval bossu de Rodion Chtchedrine sous la direction de Valery Gergiev au Théâtre du Châtelet, Paris.
Patchwork néo-classique
Chaque visite à Paris du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg est un événement, d’autant plus que son directeur musical Valery Gergiev était de ces deux soirées consacrées au compositeur Rodion Chtchedrine pour diriger deux de ses œuvres dont le Petit cheval bossu. Un ballet d’une esthétique très soviétique dont c’était la création française.
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Le premier avatar du conte russe du jeune poète Piotr Erchov écrit en vers d'après des thèmes du folklore russe le Petit cheval bossu (1834) , fut un film d'animation soviétique d'Ivan Ivanov-Vano sorti en U.R.S.S en 1947. Sa carrière au ballet avait commencé en 1864 dans une chorégraphie d’Arthur Saint-Léon (l’auteur de Coppélia) sur une musique de Cesare Pugni (celui du Corsaire et de la fille du Pharaon).
Au siècle suivant, en 1901, Marius Petipa et Alexandre Gorski s’en emparèrent pour en donner une nouvelle version chorégraphique. Après la guerre, sous l’ère soviétique florissante (1955), le jeune Rodion Chtchedrine composa une musique, sa première pour le ballet, qui fut chorégraphiée en 1960 par Alexandre Radounski dans laquelle dansait son épouse Maia Plissetskaïa.
Le livret de Maxim Isaëv, un peu tarabiscoté et un rien longuet, raconte l’histoire d’Ivan, un gars simple qui grâce à un cheval magique réussit à surmonter toutes les épreuves que lui inspire le Tsar. Happy end avec son mariage avec une jolie demoiselle promise à un tyran.
Cette musique très imagée est un agréable patchwork à base de folklore, avec une forte recherche d’identité des timbres aux personnages comme dans Pierre et le Loup de Prokofiev, et de rythmes aux situations. Elle évoque de nombreux styles et souvent celui cinématographique.
C’est une belle et longue partition à qui Valery Gergiev rend honneur à la tête d’un Orchestre du Mariinski très flamboyant quoique parfois un peu tonitruant. Pour rendre toute son authenticité à cette œuvre néo-classique, l’ex-directeur du Ballet du Bolchoï Alexeï Ratmanski a réalisé une chorégraphie fraîche et lisible dans des décors très naïfs et colorés de Maxim Isaëv.
Clin d’œil aux ballets russes avec de nombreux personnages secondaires hauts en couleurs (tsiganes, nourrices, oiseaux de feu) et des décors minimalistes et stylisés. Mais aussi à la grande tradition russe du XIXe siècle surtout dans le rôle de la Demoiselle-Tsar interprété avec une virtuosité époustouflante par Alina Somova.
Plus de naïveté folklorique pour les costumes d’Ivan le fou dansé superlativement par Leonid Sarafanov, extraordinaire danseur dont on avait pu apprécier l’agilité et l’élégance dans Tchaïkovski Pas de Deux au Gala Balanchine du Ballet de Novossibirsk en juillet dernier sur la même scène.
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Théatre du Châtelet, Paris Le 01/11/2010 Olivier BRUNEL |
 | Création française du ballet le Petit cheval bossu de Rodion Chtchedrine sous la direction de Valery Gergiev au Théâtre du Châtelet, Paris. | Le Petit cheval bossu, ballet en deux actes et huit scènes (1955)
Livret de Maxim Isaïev, d’après le conte de Piotr Yerchov
chorégraphie : Alexei Ratmanski
musique : Rodion Chtchedrine (*1932)
décors et costumes : Maxim Isaiev
éclairages : Damir Ismagilov
Avec : Leonid Sarafanov, Alina Samova, Grigori Popov, Andreï Yermakov
Ivan Sitinikov, Konstantin Zverev, Roman Skirikine.
Ballet et Orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg
direction : Valery Gergiev |  |
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