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	| L'ACTUALITE DE LA DANSE | 
	04 novembre 2025 | 
 
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Repris de Phèdre de Lifar et création mondiale de Psyché de Ratmansky en ouverture de saison du Ballet de l’Opéra national de Paris.
  
Contrastes inattendus 
 Aurélie Dupont (Psyché)
Pour ouvrir sa saison 2011-2012, la Ballet de l’OpĂ©ra de Paris a mis en miroir au Palais Garnier deux visions en contraste de l’AntiquitĂ©, sĂ©duisantes pour des raisons bien diffĂ©rentes. Face Ă  la reprise du mythique Phèdre de Serge Lifar, une crĂ©ation mondiale d’Alexei Ratmasky sur la musique du PsychĂ© de CĂ©sar Franck.   
		 
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 L’Opéra de Paris remplit pleinement sa tâche en maintenant au répertoire les quelques ballets de Serge Lifar que l’on peut encore remonter. L’énorme majorité du travail de celui dont la direction fut si importante dans l’histoire de la compagnie est vouée à disparaître, faute d’interprètes vivants pouvant remonter ce qu’ils ont dansé à une époque où la vidéo n’existait pas. Fort heureusement, créé en 1950, Phèdre fut déjà repris à plusieurs reprises, notamment en 1960 et 1977 à Paris, mais aussi au Bolchoï en 1958 avec Claude Bessy qui a pu régler cette reprise. 
 
Dans les costumes et décors très typés avec leur côté stylisé et violemment coloré, de la robe rouge de Phèdre aux perruques blondes des hommes, Lifar avait conçu une chorégraphie elle aussi bien particulière pour ce qu’il appelait une action dansée. Gestuelle directement inspirée de la statuaire antique, pas minimalistes eux aussi d’un style géométrique unique en son genre, bras Lifar on ne peut plus typiques, tout cela est à la fois totalement marqué par l’époque des années 1950 et d’une absolue modernité.  
 
L’osmose entre la décoration et la danse est aussi impressionnante que celle réalisée avec la musique d’Auric. Une œuvre majeure, donc, même si elle a de quoi surprendre le public d’aujourd’hui et en particulier ses éléments les plus jeunes dont la culture lifarienne est forcément très réduite. 
 
L’interprétation est naturellement de tout première ordre, avec selon les distributions, l’évidence des grandes personnalités en place et l’épanouissement des nouveaux venus en haut de la hiérarchie. Phèdre sculpturale impressionnante d’autorité tragique, Marie-Agnès Gillot rappellerait une Vera Korène, si l’on jouait au jeu des comparaisons théâtrales. Une composition d’un impact fulgurant.  
 
Alice Renavand est formidable en Œnone, comme elle l’est d’ailleurs dans tout ce qu’elle danse. Très bel Hippolyte de Karl Paquette, fort subtile Aricie de Myriam Ould-Braham et somptueux Thésée de Nicolas Le Riche.  
 
Une autre distribution affichait en Phèdre Agnès Letestu. Ici, nous sommes dans l’émotion d’un autre ordre, plus sensible, dans l’expression d’une souffrance moins mythique et plus humaine, très touchante. Et quelle beauté, aussi, de la grande Étoile !  
 
Forte présence de Sabrina Mallem en Œnone, mais surtout magistrale entrée dans la cour des très grands de deux Premiers Danseurs récemment nommés, Vincent Chaillet, Thésée puissant, tragique, expressif avec rigueur, danse sans défauts, et Josuah Hoffalt, très bel Hippolyte, virtuose, élégant, en plein épanouissement. Mathilde Froustey, fine et intelligente comme toujours était Aricie. 
 
Dans les remarquables décors, originaux, forts, efficaces de Karen Kilimnik et les costumes astucieux et rigolos d’Adeline André, Alexei Ratmansky a conçu une chorégraphie néo-classique raffinée, imaginative, fluide, très lisible, avec plusieurs grands pas de deux construits avec maestria et d’épatantes interventions de groupes comme celui des Quatre Zéphyrs, sympathiques, irrésistibles et si utiles pour que tout se termine en happy end ! 
 
Magnifique interprétation d’Aurélie Dupont, toute de délicatesse, de fragilité amoureuse,  de beauté, avec la plus belle danse qui soit. Stéphane Bullion campe un Éros idéal, par sa plastique, par sa capacité à jouer aussi au premier et au second degré, par sa technique toujours plus affirmée. Tous les autres rôles sont tenus à l’avenant, Amandine Albisson et Alice Renavand tour à tour Vénus, Mélanie Hurel et Géraldine Viart en méchantes sœurs traîtresses. 
 
Une soirée hors du commun, exploitant de manière inhabituelle cette pépinière de grands talents qu’est le Ballet de l’Opéra. 
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Palais Garnier, Paris Le 27/09/2011 Gérard MANNONI |   
  |  | Repris de Phèdre de Lifar et création mondiale de Psyché de Ratmansky en ouverture de saison du Ballet de l’Opéra national de Paris. |  Phèdre 
chorégraphie : Serge Lifar 
musique : Georges Auric 
rideau, décors et costumes : Jean Cocteau 
 
Psyché 
chorégraphie : Alexei Ratmansky 
musique : César Franck 
décors : Karen Kilimnik 
costumes : Adeline André 
éclairages : Madjid Hakimi 
 
Chœur de Radio France 
préparation : Denis Comtet 
Orchestre national d’Île-de-France  
direction : Koen Kessels 
 
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’OpĂ©ra national de Paris   |    |  
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