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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
11 mai 2025 |
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Nouvelle distribution pour la reprise d’Onéguine de Cranko au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Onéguine Cranko (2) :
Ballet de l’honneur bafoué
Entrée en 2009 au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris à l’occasion du départ à la retraite du danseur Étoile Manuel Legris, la célèbre chorégraphie réalisée en 1965 et revue en 1967 par le chorégraphe sud-africain John Cranko pour le Ballet de Stuttgart revient au programme de cette fin d’année. Il sera à l’affiche de la soirée du Réveillon à Garnier.
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Assez rarement dansées en France, les chorégraphies de John Cranko (1927-1973) qui a porté à un niveau international le Ballet de Stuttgart, semblent connaître un regain de faveur. Le Ballet du Capitole de Toulouse a monté avec succès en 2005 sa Mégère apprivoisée.
À Paris, le choix de ce ballet avait été suggéré en 2009 par le danseur Étoile Manuel Legris qui, partant à la retraite et allant présider aux destinées du Ballet de l’Opéra de Vienne, avait souhaité danser Onéguine tout à fait dans la lignée des rôles nobles où il excellait pour terminer sa carrière de danseur et faire ses adieux au Ballet et au Palais Garnier.
Au soir de la première, le directeur à l’époque de l’Opéra, Gerard Mortier dont c’était une des dernières premières et la directrice de la Danse Brigitte Lefèvre étaient venus annoncer, fait exceptionnel un même soir, la nomination de deux nouvelles Étoiles, celles même qui n’avaient cessé de briller tout la soirée, des deux premiers danseurs Mathias Heymann et Isabelle Ciaravola et c’est dans les rires, les larmes et les acclamations qu’avait commencé la seconde vie de la chorégraphie de John Cranko.
Pour cette troisième distribution de la série, on retrouve Isabelle Ciaravola en Tatiana aux côtés de Matthieu Ganio pour qui danser le personnage d’Onéguine était une prise de rôle. Curieusement, c’est la musique qui est le point faible de ce spectacle d’après Eugène Onéguine de Pouchkine immortalisé par Tchaïkovski dans l’opéra éponyme.
Pour illustrer sa chorégraphie, Cranko a choisi Tchaïkovski mais pas ce qu’il a écrit de meilleur car, hormis des extraits de l’ouverture Francesca da Rimini pour la si dramatique scène finale entre Tatiana et Eugène, le matériel n’est pas de premier choix, composé d’orchestrations de pièces pour piano principalement.
Le ballet de facture néoclassique comporte de nombreuses scènes de genre très bien réglées et charmantes, les deux bals et un bon nombre de pas de deux aux portés complexes, dont le final qui en font une bonne soirée malgré le découpage en trois actes plus vraiment adapté au rythme des spectateurs d’aujourd’hui.
Pour cette entrée au répertoire, c’est Reid Anderson, Tamas Detrich et Jane Bourne du Ballet Stuttgart qui en ont remonté la chorégraphie. La production signée Jürgen Rose, originaire du Bayerische Staatsoper de Munich, un dispositif de rideaux à l’italienne a son charme désuet.
De cette distribution, on louera la Tatiana d’Isabelle Ciaravola peut être un peu trop uniformément dramatique et semblant blessée dès le début de l’histoire par le sortilège d’Onéguine. Elle vainc techniquement les grandes difficultés des pas de deux et surtout des redoutables portés inventés par Cranko dans ses affrontements avec Onéguine.
Lequel, incarné par Matthieu Ganio, ne manque pas de la brillance technique mais un peu de la capacité de faire évoluer son personnage dans le court temps (à peine quatre vingt-cinq minutes de danse) imparti par la chorégraphie. Une certaine froideur bloque l’émotion qui doit se dégager aussi de ce rôle cynique mais vibrant.
Florian Magnenet et Muriel Zusperreguy sont parfaits de fraîcheur dans les rôles plus bondissants de Lenski et Olga et Christophe Duquenne donne une belle stature à la silhouette du Prince Grémine.
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Palais Garnier, Paris Le 21/12/2011 Olivier BRUNEL |
 | Nouvelle distribution pour la reprise d’Onéguine de Cranko au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Onéguine, ballet en trois actes
chorégraphie : John Cranko
musique : Tchaïkovski, arrangée par Kurt-Heinz Stolze
décors et costumes : Jürgen Rose
éclairages : Steen Bjarke
Orchestre Colonne
direction : James Tuggle
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet du Ballet de l’Opéra national de Paris
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