La pièce la plus courte, signée Ivan Fedele, durait 3'25, la plus longue, signée Andrea Cera 11'14. Post sérielles ou plus néoromantiques, elles avaient toutes assez de personnalité pour pousser Maillot et ses acolytes comme Philippe Guillotel, Domlinique Drillot, Ange Leccia notamment, signataires de scénographies, lumières et costumes divers, à imaginer une variété fascinante de mini spectacles.

Effets de blancheur, de contre-jour, subtile jeu de grandes perches de bois, amusante apparition de bébés grands et petits, plongée au fond des mers grâce au fabuleux rideau de scène d'écume réalisé par Ange Leccia, fausse escalade simulées par une vidéo ou somptueux et sculptural solo final dansé par la toujours sublime Bernice Copieters, tout est surprenant, différent, imaginatif, réglé avec un inspiration qui ne faiblit pas. C'est une grande heure de très belle danse, dans ce langage si particulier de Jean-Christophe Maillot qui reste, aux côtés de ceux de Kylian et de Forsythe, l'un des développements et des aboutissements les plus convaincants d'une tradition classique repensée et recréée dans l'esthétique la plus contemporaine.

Un vrai travail de chorégraphe, loin de tout artifice de mode et de toute démagogie branchée, qui révèle une aussi grande connaissance de la musique que les possibilités d'une compagnie en parfait état de marche.