altamusica
 
       aide













 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




L'ACTUALITE DE LA DANSE 23 avril 2024

Hommage à Claude Bessy au Palais Garnier, Paris.

Grande fête de famille
© Icare

Claude Bessy

Le Ballet de l'Opéra dans toute sa splendeur : c'est l'impression générale laissée par ce gala en l'honneur de Claude Bessy qui quittera au premier juillet prochain la direction de l'Ecole de danse, poste qu'elle occupe depuis plus de trente ans. Un hommage en forme de fête de famille.
 

Palais Garnier, Paris
Le 30/03/2004
Gérard MANNONI
 



Les 3 dernières critiques de danse

  • L’amour virtuose

  • Ivresse grecque

  • Flambeau partagé

    [ Tout sur la danse ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Quatre heures de danse et de longues minutes d'ovation. Depuis longtemps l'Opéra n'avait connu pareille fête. Depuis l'hommage à Yvette Chauviré, sans doute. Car cette compagnie où se livrent tant de combats individuels et collectifs est aussi bien celle des rivalités que celle d'une unité absolue quand il le faut. Rendre hommage à Mademoiselle Bessy était l'occasion rêvée de montrer la cohésion et la qualité de celle qui reste la première compagnie du monde. Ce fut fait. Déjà, le grand défilé du corps de ballet qui ouvrait la soirée montrait l'attachement du public à ses danseurs. A tous ses danseurs, car, selon la tradition, on ne ménagea pas les applaudissements à chaque classe, depuis l'école de danse, lorsqu'elle effectue son demi-tour vers les coulisses après avoir descendu la totalité du plateau, du foyer de la danse à la rampe. Et puis, c'est aussi l'applaudimètre rêvé pour les étoiles et premiers danseurs, avec ovation pour la dernière nommée Marie-Agnès Gillot qui a pu mesurer ainsi l'étendue de sa popularité. Mais Aurélie Dupont, Agnès Letestu, Laurent Hilaire, Manuel Legris, José Martinez, furent eux aussi glorieusement salués.

    © Icare

    Il n'est guère possible de faire la revue de détail de ce programme fleuve. Soulignons cependant la foi, l'enthousiasme, la générosité et l'immense professionnalisme de tous ceux qui y participèrent, danseurs maison ou invités de chez Béjart ou de chez Kylian. Alors que retenir surtout ? Dans l'ordre, il faut c'abord citer l'extrait du Daphnis et Chloé de George Skibine dansé par Marie-Agnès Gillot et Yann Saïz, silhouette idéales, danse poétique et forte, un genre de perfection. Donnée intégralement, Suite en blanc de Lifar a prouvé que le style du maître était toujours vivant dans ce théâtre.

    Tous les solistes furent animés du même zèle et s'il faut citer plus spécialement l'incroyable Cigarette d'Agnès Letestu, l'Adage de Yanna Bridard et Isabelle Ciaravola et La Flûte de cette dernière aussi, personne ne déméritait. Bach Suite de Francine Lancelot par Kader Belarbi, One of Kind de Kylian, le beau solo Kiki la rose de Kéléménis par Eric Vu-An précédaient un extrait de Yondering de Neumeier dansé par les garçons. Dans cette pièce amusante sur des airs folkloriques américains, on remarqua spécialement le trio composé de Mathieu Ganio, Sébastien Bertaud et Cyril Mitilian, bien rassurant pour la relève masculine dans la compagnie.

    Présence de Patrick Dupond

    Et puis les morceaux de bravoure se succédèrent, avec des extraits des Danses grecques de Béjart par Laurent Hilaire, somptueux, l'admirable duo de Kylian Petite mort par Aurélie Dupont et Manuel Legris, magique et émouvant. Patrick Dupond, depuis assez longtemps retiré de la scène et brouillé avec l'Opéra était là, à la demande de Claude Bessy. Il faut saluer le courage qu'il a eu de se remettre assez en forme pour interpréter la fin du solo Salomé, de Béjart. Le public lui a montré qu'il ne l'avait pas oublié.

    Sylvie Guillem et Nicolas Le Riche / © Icare

    Avec Nicolas Le Riche, Sylvie Guillem fut l'Odette du Pas de deux du deuxième acte du Lac des cygnes. Le public l'acclama sans doute plus pour ses souvenirs que pour ce qu'elle montra dans ce duo qui ne met pas en valeur ses meilleures qualités. Mais le star system fonctionne toujours à Paris. Stars authentiques, Agnès Letestu et José Martinez eurent un autre triomphe avec l'indansable Pas de deux de Sylvia de Balanchine : démonstration absolue de haute école classique, incomparable à tous égards. Et avant le Concerto en ré de Claude Bessy par tous les élèves de l'Ecole de danse, Eleonora Abbagnato, Karl Paquette et Wilfried Romoli avaient été les très intelligents et drôles interprètes d'un extrait de Pas de Dieux que Gene Kelly avait créé en 1960 pour Claude Bessy.

    Le 1er juillet prochain, Elisabeth Platel, grande étoile entre toutes, remplacera Claude Bessy à la tête de l'école de danse. Une ère nouvelle va s'ouvrir, car mademoiselle Platel a elle aussi une forte personnalité. En tous cas, les standing ovations relayées par l'ensemble de la compagnie sur le plateau, qui saluèrent les deux apparitions de Mademoiselle Bessy sur scène devraient faire taire ses détracteurs dont la stupidité des attaques ne méritaient que le mépris et l'oubli si elles n'avaient été reprises par des média ignorants des problèmes réels de la danse à laquelle ils ne s'intéressent que lorsqu'elle flaire le scandale.




    Palais Garnier, Paris
    Le 30/03/2004
    Gérard MANNONI

    Hommage à Claude Bessy au Palais Garnier, Paris.
    Hommage à Claude Bessy
    Les étoiles, les premiers danseurs et le corps de ballet de l'Opéra national de Paris

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com